ACTED Tchad : Des moutons et des hommes

A l’aube, dans toutes les petites villes tchadiennes, les consommateurs s’assoient sur une chaise, un banc, devant de petites échoppes, et dégustent un thé très sucré avec des beignets de manioc. Ils discutent en regardant le voisin, marchand de viandes grillées, égorger un mouton sur le sable puis le suspendre à une perche pour le découper. Les bœufs, trop gros, sont eux dépecés à l’extérieur de la ville avant que leurs quartiers ne soient transportés en brouette et distribués près des braseros.
 
Un vétérinaire, sans bureau, sans matériel, essaie de préserver un minimum d’hygiène, de donner des conseils, de contrôler l’origine des animaux. Les vols de bétails sont fréquents mais comment vérifier 10, 15 ou 20 moutons égorgés en même temps dans autant d’endroits différents ?
 
En 2005, le HCR a décidé de réserver 5% de son financement pour l’accueil des réfugiés soudanais au Tchad à des PIR (Projet d’Impact Rapide) en faveur des populations hôtes. Cette initiative vise à réduire l’impact négatif de la présence massive des réfugiés et contribuer, bien que de manière minime, au développement local.
 
Dans chaque région, des Comités Locaux ont été mis en place, réunissant les autorités locales (préfets, sous-préfets, chef cantons) mais également les services techniques de l’Etat (Eau, Environnement, Elevage, Education, Santé…) afin de dresser des listes de priorités. Des projets ont été identifiés et le concours d’ONG a été demandé pour les réaliser.
 
C’est ainsi qu’à Bahaï (à proximité du camp d’Oure Cassoni) et Guereda (proche des camps de Kounoungou, Mile et Am Naback), ACTED a décidé d’appuyer la Délégation à l’Elevage à travers plusieurs activités :
–          La construction d’un abattoir à Bahaï et d’un second à Guereda
–          La construction et l’équipement d’un bureau / salle de soins et consultations pour la Délégation à l’Elevage de Bahaï
–          L’organisation d’une campagne de vaccination, après la saison des pluies, dans la région de Bahaï
 
En parallèle aux constructions des abattoirs, un travail de concertation avec la communauté des bouchers permettra de mettre en place une structure de gestion de ces bâtiments avec notamment un système de recouvrements des coûts d’entretien et de nettoyage. Ces structures aideront également les membres de cette profession à s’organiser et défendre leurs intérêts. Tandis que les vétérinaires locaux pourront suivre avec beaucoup plus de facilité le travail d’abattage des animaux.
 
Ces activités sont en cours de réalisation et se poursuivront tout au long de l’année.
 
Et, dans quelques mois, les buveurs de thé matinaux n’auront plus besoin d’enjamber des restes de carcasses avec lesquels jouent des enfants en se posant des questions sur la qualité de la viande qu’ils consommeront dans quelques heures.
 
 

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