Asie du Sud-est : Du jamais vu en terme de solidarité internationale

Alors que les chiffres affolants relatant le nombre de victimes des tsunamis semblent se stabiliser autour de 150 000 victimes, chiffre somme tout provisoire, l’organisation de l’aide humanitaire sur place tire ses premiers bilans. Si, dans la majorité des pays, le contexte semble être pris en main, le Nord de l’Indonésie suscite encore bien des soucis. En Inde, Thaïlande, Sri Lanka, Birmanie et aux Maldives, l’aide d’urgence parvient à être acheminée tant bien que mal tandis que dans la partie nord de Sumatra les besoins sont considérés encore comme étant « immenses ». Les experts de la DDC s’efforcent de pallier à une situation jugée accablante. « Les premiers secours livrés par la communauté internationale commencent à arriver dans la région, à Medan et Banda Aceh, mais leur distribution dans les zones les plus touchées par le tsunami s’avère extrêmement difficile. Les véhicules et le carburant manquent. Surtout, la destruction des infrastructures routières et de télécommunication complique considérablement les déplacements », explique le site de la DDC.
 
Les besoins en eau potable restent une priorité aux yeux des spécialistes. Les risques d’épidémies persistent ; les premiers cas de choléra se sont d’ailleurs déclarés en Indonésie.  Partout le trauma généré obsède les esprits. Pour la plupart,  un combat de tous les jours s’est engagé afin de rendre le tsunami événementiel, de le soustraire tant que possible du quotidien.  Les centres médicaux tentent de répondre aux personnes le plus dans le besoin, renvoyant les blessés « légers » à des abris de fortunes. Au Sri Lanka, les lieux de prières, temples et écoles ont été investis par la population.
 
L’instinct de survie passé, la majorité se met à la recherche de leurs proches parfois avec peu d’espoir de les revoir, même mort. Afin de faciliter les éventuelles retrouvailles, le CICR a mis sur pied un site où tout un chacun peut laisser une trace de sa recherche. http://www.icrc.org/home.nsf/home/webfamilylinks
 
Sur le terrain, les volontaires bénévoles qui se chargent d’enterrer les corps proviennent en majorité d’organisations de la société civile ou d’organisations religieuses. Les coordinations tenues par les différentes ONGs s’articulent autour de la volonté de solidarité qui s’est cristallisée dans ces pays. Terre des Hommes, Entraide protestante suisse, Oeuvre suisse d’entraide ouvrière, Croix-Rouge suisse, Caritas suisse, Médecins sans frontières, Medair et Handicap International collaborent activement avec les organisations en place. Toutes personnes souhaitant s’investir  en tant que volontaire bénévole peuvent contacter ces ONGs afin de s’inscrire dans une coordination locale, mais en gardant à l’esprit qu’il n’existe pas de cellule de recrutement spécial en Suisse. Les ONGs préfèrent appuyer les coordinations locales en envoyant des hommes dont l’expérience a déjà été éprouvée sur le terrain. Les volontaires doivent donc passer un processus de sélection propre à chaque organisation.
 
Côté générosité, le montant des dons récoltés par la chaîne du bonheur s’élève d’ores et déjà à 35 millions de francs suisses. Le gouvernement a, quant à lui, débloqué quelques 25  millions supplémentaires et envoyé via la DDC une trentaine de spécialistes sur le terrain. Enfin, la Chaîne du Bonheur organise, mercredi 5 janvier prochain, une journée nationale de solidarité en faveur des victimes de ces raz de marée. De 6h00 du matin à minuit, 6 centraux téléphoniques seront installés dans les diverses régions de Suisse pour accueillir les promesses de dons et les actions de solidarité supplémentaires.    
http://www.bonheur.ch/bonheur.php3?http_page=artikel&http_dsid=167
 
L’action humanitaire menée au Sud-est de l’Asie reste sans précédent. Les spécialistes de l’aide d’urgence évoquent une action sur plusieurs mois. La solidarité internationale est du reste sans précédent. En ce qui concerne la prévention de nouveaux tsunamis, la Thaïlande annonce qu’elle va acquérir le matériel requis pour surveiller l’activité sismique de l’Océan Indien.  Les populations vivant sur les côtes pourraient ainsi être averties en temps voulu au cas où un nouveau tsunami surviendrait.
 
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Olivier Grobet

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