Audrey Charmont : « Avant de valider mon choix de partir avec la JVI Togo, je suis rentrée en contact avec plusieurs volontaires qui avaient laissé des témoignages sur le site internet de l’association. »

Sur le forum d’humanitaire.ws, nombreuses sont les propositions de chantiers humanitaires ou de stages auprès d’associations du Sud. Audrey Charmont a décidé de témoigner ; elle rapporte son expérience auprès de JVI Togo.
En quelques mots, comment te décrirais-tu et qu’est-ce qui t’a motivé à participer d’une action liée à JVI Togo ?

Je suis chargée de communication depuis 3 ans. J’ai travaillé en free lance pour plusieurs structures humanitaires. J’ai toujours dit que je n’avais pas d’argent pour aider une ONG ou autre cause noble, j’ai toujours dit que ce dont je disposais était du temps. Alors pourquoi ne pas profiter de la crise économique pour partir, le marché de l’emploi étant sensible, c’est le moment ou jamais. J’ai toujours eu un besoin d’aventure et surtout d’aller à l’encontre d’une population dans le besoin afin d’apporter un peu de moi-même, un peu de mon savoir faire.

Comment as-tu connu JVI Togo ?

Depuis Paris, j’ai cherché sur internet une association togolaise afin de partir en mission humanitaire. Je ne voulais pas partir via une structure européenne car la plupart demande des sommes d’argent considérables et je doute du bien -fondé de leurs actions sur le terrain. Un point de vue personnel. J’ai envoyé plusieurs emails et la JVI Togo a été la première à me répondre, un message clair anticipant toutes les éventuelles questions liées à un premier voyage en Afrique.

Quel genre de programme développe cette association togolaise ?

La JVI Togo se fixe principalement les objectifs suivants :
Contribuer à l’éducation de base en milieu rural par des soutiens scolaires.
Lutter contre le VIH-SIDA, le paludisme et la tuberculose, à travers la prévention.
Favoriser l’amélioration des conditions sanitaires des populations rurales.
Lutter contre la dégradation de l’environnement
Valoriser la culture du Togo
Parrainer les enfants démunis dans leurs activités scolaires

Quel est son impact sur place ?

La population du quartier ou se trouve le siège social de l’association est réellement reconnaissante vis-à-vis des membres et des bénévoles « yovo ». Pas un jour ne se passe sans que je ne reçoive un cadeau.

Dans le cadre de chantiers humanitaires, quel apport peut donner un étranger/ère stagiaire restant quelques semaines sur place ?

Je n’ai pas participé à un chantier lors de mon premier séjour au Togo, j’y étais pour travailler bénévolement en tant que chargée de communication. L’association avait un besoin flagrant de se faire connaitre pour continuer à exister (contact de journalistes, recherches de partenariats web etc).
J’y retournerai très certainement pour participer à un chantier. Je sais pour avoir parlé à plusieurs « yovo » (blancs) sur place que les chantiers sont le moyen de s’impliquer pleinement dans un projet concret et durable (construction d’une école dans un village, sensibilisation sur les MST…) Je vous avoue que c’est incroyable, en seulement trois semaines ce qu’un « yovo » semble pouvoir apporter à la population sur place, le simple fait de parler avec eux, de répondre à leurs multiples questions, de venir d’Europe avec quelques fournitures scolaires ou autres…
Que penses-tu avoir apporté à cette association lors de ton séjour ?

Je considère avoir apporté beaucoup à l’association vis-à-vis de leur médiatisation. Je suis en ce moment même à Lomé afin de poursuivre ce travail commencé il y a un an. Les aider depuis la France est quasi impossible et je me sens à présent dans le devoir moral de leur apporter toujours plus.

Qu’as-tu reçu en retour ?

La JVI Togo a trouvé une famille d’accueil pour toute la durée de mon séjour. Une réelle immersion dans la vie quotidienne togolaise, une découverte des coutumes ewe, des modes de travail… Une vie à laquelle il est impossible d’être confronté lors d’un voyage organisé.
Je sais à présent puiser de l’eau et la ramener sur ma tête, un détail (sourire)
Comment penses-tu qu’une personne intéressée par un stage dans ce genre d’associations devrait s’y prendre pour vérifier le sérieux et le bien-fondé de l’association partenaire ?

Avant de valider mon choix de partir avec la JVI Togo, je suis rentrée en contact avec plusieurs volontaires qui avaient laissé des témoignages sur le site internet de l’association. Les retours ont tous été très positifs. J’ai également appelé le chef de projet Pablos qui m’a aidé dans toutes les démarches nécessaires. Une mise en confiance immédiate.
Lors de ma demande de visa au Consulat du Togo en France, le personnel connaissait Paul, le président de la JVI. «Tu passeras le bonjour aux disciples, les membres du bureau » Plus de doute… Tout se passera bien !

Comment qualifierais-tu ce genre d’expérience ? Tourisme solidaire ? Coopération au développement ? Mission humanitaire ?…

Mon idée initiale était de participer à une mission humanitaire mais très vite je réaliserai m’impliquer dans un projet de développement durable. Je la positionnerais comme une institution d’appui et de développement durable. Elle oriente ses actions vers le soutien des couches démunies à travers un mouvement de volontariat et de bénévolat; elle s’attelle à former une nouvelle génération de jeunes diplômés sans emploi et à l’appui à la responsabilisation des communautés de base vulnérables à travers un partenariat actif au plan national et international.
Réponses recueillies par Olivier Grobet

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