Brésil: Cent familles occupent le terrain d’Estrada Velha do Aeroporto

Dans nos précédents articles, nous évoquions l’échec du projet d’Estrada Velha dû au refus de vendre du propriétaire, cela malgré une promesse de vente dûment signée devant un notaire. La recherche de nouvelles aires constructibles s’est soldée par de nouvelles désillusions. En effet, face à la pénurie de terrains sur Salvador, à chaque fois qu’une zone constructible est trouvée, elle n’a pas le temps d’être négociée avec le programme Crédit Solidaire qu’elle est déjà vendue à des particuliers ou à des entreprises immobilières privées.
 
Les 312 familles ont bel et bien entamé un procès pour préjudices moraux et matériels liés à la volonté spéculatrice du propriétaire ayant usé d’un projet social pour faire augmenter le prix de son terrain.
 
Au-delà de cela, les mouvements populaires ont décidé de se défendre avec l’une de ses principales armes : l’occupation. Ainsi, le 29 mars 2008, le jour de la fondation de Salvador, 100 familles de l’UNIÃOpor Moradia Popular Bahia, du Mouvement 2 juillet et du MSTS (Mouvement des Sans-Toits de Salvador) ont pris possession du terrain dans le but d’exiger que le projet du Crédit Solidaire se concrétise. L’avenir de ce projet se jouera donc en justice.
 
Pour l’anecdote, une année auparavant, l’UMP-BA occupait symboliquement la place devant la préfecture de Salvador afin de mettre un terme à l’occupation qui empêchait le projet de Paripe de débuter. Les deux projets du Crédit Solidaire qui devaient se construire en parallèle risquent d’avoir une année d’écart – se Deus quiser (Si Dieu le veut, expression bien brésilienne lorsque l’incertitude constitue la plus grosse des certitudes.).
 
Claire Rinaldi et Olivier Grobet
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