Colombie : Le côté sombre des accords de paix

L’augmentation des attaques envers les défenseurs et défenseuses des droits humains (DDH) dévoile les limitations des accords de paix en Colombie. Les zones rurales précédemment occupées par les FARC sont petit à petit reprises par des groupes néo-paramilitaires, ce qui menacent les autochtones auxquels appartiennent traditionnellement ces territoires.

Un rapport alarmant

En mars 2017, PBI Colombie publiait un rapport alarmant sur la situation des DDH. Malgré un niveau historiquement faible d’actions militaires, le nombre d’attaques et d’assassinats de DDH n’a cessé de croitre depuis la signature des accords de paix. Cette recrudescence semble coïncider avec un accroissement de la visibilité des groupes néo-paramilitaires, qui reprennent les zones précédemment occupées par les FARC. Ces territoires appartiennent historiquement à des peuples autochtones, qui voient leurs droits territoriaux disputés par divers groupes armés.

C’est le cas de la région d’Urabá, dans laquelle est établie la Communauté de Paix de San José de Apartadó depuis près de vingt ans et qui bénéficie d’un accompagnement de PBI. Son leader, Gildardo Tuberquia a reçu plusieurs menaces de mort alors qu’il devait témoigner devant le Congrès colombien de la situation actuelle sur place. Il a ainsi dénoncé la présence du groupe Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC), qui harcèle et menace les membres de cette communauté.

Les organisations de la société civile dénoncent aussi la non-reconnaissance par l’Etat colombien de la nature systématique des meurtres de DDH, ce qui bloque l’instauration de mesures nécessaires pour garantir leur sécurité.

Remise des armes par les FARC le 26 juin 2017

Il faut cependant également souligner certains succès du processus de paix. Le 26 juin 2017 avait en effet lieu le désarmement officiel des membres de la guérilla FARC, étape majeure sur le chemin de la paix. De plus, les négociations se poursuivent entre le gouvernement colombien et l’autre grande guérilla du pays, l’ELN.

Il reste malgré tout un long chemin à parcourir. La paix ne sera possible qu’après « la disparition des FARC, des ELN, des groupes paramilitaires, des gangs, peu importe leurs noms, et des activités criminelles des forces de sécurité », selon les mots d’Alirio Uribe, membre du Congrès.

PBI Colombie : Reconfiguration du conflit armé au cours du processus de paix (en anglais)

Le Temps : En Colombie, les FARC font leur adieu aux armes (en français)

Le Temps : En Colombie, les indigènes brimés malgré l’accord de paix (en français) 

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