Comoli : « Le bénévolat avec autant d’exigences techniques et professionnelles relève d’une militance engagée, faite de convictions »

Dernier volet d’une interview triptyque, Bernard Comoli explique les possibilités d’engagement au sein du MCI. L’une des meilleures manières d’approcher le mouvement pour la coopération internationale est encore de s’y inscrire comme civiliste.

Avez-vous des demandes émanant de jeunes personnes du Nord qui veulent s’engager dans la coopération internationale ?

La dernière demande provient de notre antépénultième civiliste qui était là : Olivier, qui, après son temps de civiliste, a été sollicité par un membre de notre réseau, soit le centre Lebret-Irfed, pour poursuivre un projet de l’Association de Soutien  au Timor Oriental (ASTO). Il a accepté. Il y est depuis plus d’un an et la dernière fois qu’il nous a donné de ses nouvelles, il a affirmé que cela durerait jusqu’en 2007. Notre problème est le suivant : au départ, Olivier étant au Timor, personne au MCI ne pouvait prendre en charge le suivi de son projet. Depuis, une personne s’y est engagée.

Pour donner une suite à ce genre de demande, nous avons besoin de l’appui de bénévoles compétents pour présenter le monitoring sur Genève auprès des instances concernées (Ndlr. : entre autres la FGC). Olivier avait déjà bénéficié d’un voyage d’échange avec le CEDAC à Rio. Le CDC s’intéressait de près à ce nouveau pan de l’économie solidaire. A l’occasion du Forum Social Mondial, le MCI a été d’accord de prendre en charge une partie du voyage d’Olivier et de deux Timorais. Ils ont participé à un séminaire international sur l’économie solidaire et ont pu affûter leurs savoirs au niveau théorique. Ils ont aussi mis la « main à la pâte » concernant la récupération de papier. Au final, les liens créés sont bons, mais, en règle général, il nous faut quelqu’un pour faire le suivi sur deux ou trois ans tout en restant à Genève.

Le bénévolat avec autant d’exigences techniques et professionnelles relève d’une militance engagée, faite de convictions. Nous avons donc deux défis majeurs, soit : travailler avec des ONGs compétentes au Sud et engranger un suivi bénévole des différents  projets au Nord.

Qu’entendez-vous par civiliste ?

Fabien El Ouinkhir (civiliste au MCI) : Un civiliste est un objecteur de conscience. Ce n’est pas comparable à  la protection civile car elle est réservée à ceux qui sont inaptes à faire le service militaire. Les civilistes sont considérés comme apte, mais ils ont constitué un dossier expliquant que leur conscience les empêche de prendre les armes. La coopération au développement fait partie des activités que l’on peut exercer en tant que civiliste.

Je suis le quatrième civiliste travaillant pour le MCI. Même si je ne me sens pas encore mûr, je reste persuadé que ce domaine est le mien. Le service civil constitue un bon moyen pour s’insérer dans le monde de la coopération au développement. Ici, je m’occupe de tenir le secrétariat, d’organiser des activités propres au MCI telles que l’accueil de nos partenaires sur le sol genevois et d’organiser des événements.

Propos recueillis par Olivier Grobet

Fragments de paroles

Comoli : « Les ONGs du Sud sont nées, actives et compétentes,
mais elles peinent à être prises en charge. »
Comoli : « La difficulté quand on est bailleur de fonds, tel que
l’on peut être perçu par les gens du Sud, c’est
de rester le partenaire qui prône autre chose qu’un rapport
institué en fonction de l’argent »
Comoli : « Le bénévolat avec autant d’exigences techniques
et professionnelles relève d’une militance engagée,
faite de convictions»

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