Congrès de SYNDICOM à Bâle : Soutien au Forum Social Mondial et à l’Initiative Multinationales Responsables

Lors du congrès du syndicat SYNDICOM à Bâle (10 et 11 novembre 2017) , les délégué-e-s se sont prononcés clairement contre l’initiative «No Billag», jugée dangereuse pour la démocratie, et contre l’augmentation de l‘âge de la retraite des femmes. Ils ont aussi adopté plusieurs résolutions. Entre autres, une à faveur de soutenir le Forum Social Mondial et une autre de soutien à l’initiative pour des Multinationales Responsables.

«La solidarité est la tendresse entre les peuples»

syndicom affirme son engagement avec les initiatives solidaires impulsées par nos organisations faîtières, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et la Fédération européenne des journalistes (FEJ). syndicom confirme sa participation aux initiatives impulsées par le Forum social mondial (FSM). Il s’engage à diffuser en Suisse les principes, les valeurs et la convocation du FSM et à faciliter, dans la mesure de ses possibilités, les échanges dans cet espace international, comme « nous l’avons fait depuis sa fondation en 2001 ».

Oui à l’Initiative oour des Multinationales Responsables

Un nombre croissant de services d’entreprises suisses est fourni hors de la Suisse. Alors que les droits et conditions de travail des employé-e-s sont notamment garantis par des CCT en Suisse, de telles garanties font défaut dans d’autres pays. Les entreprises suisses doivent s’engager au respect des droits de l’homme, mais aussi à assumer leurs responsabilités dans toute la chaîne de création de valeur et donc dans les unités de production décentralisées.

En ce sens, syndicom soutient aussi l’initiative pour des multinationales responsables, qui demande des règles contraignantes pour que les entreprises suisses respectent les droits de l’homme, aussi dans leurs activités à l’étranger. De plus, elles doivent être tenues de faire preuve d’une «diligence raisonnable» et endosser une responsabilité à cet égard.

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Au second jour du congrès, les délégué-e-s des 13 branches de syndicom – syndicat des médias et de la communication – ont adopté plusieurs résolutions qui renforcent leurs positions. En voici quelques extraits; les textes complets des résolutions peuvent être consultés sous leur titres respectifs sur syndicom.ch/congres17.

Non à l’initiative anti-démocratique «No Billag»!

syndicom soutient un service public fort, aussi et surtout dans les médias. Seuls les milieux qui possèdent suffisamment d’argent peuvent avoir un intérêt à mettre un terme aux programmes de la SSR. Ils pourraient ainsi étendre leur pouvoir dans le paysage médiatique et orienter les flux d’information, comme on le voit aux Etats-Unis, en Italie ou d’autres pays. Nous constatons par ailleurs que le géant de la branche Tamedia appauvrit la diversité des médias imprimés avec le regroupement de ses 12 rédactions sur deux sites. syndicom lutte contre cette uniformisation rampante aux côtés de nombreux employé-e-s de Tamedia. Compte tenu de cette menace d’uniformisation et de l’empire médiatique grandissant de Christophe Blocher (Basler Zeitung, Weltwoche, journaux régionaux), nous avons besoin plus que jamais d’une SSR publique forte dotée d’un mandat d’information destiné à garantir le service public médiatique dans l’ensemble du pays.
Un large accès à l’information est un droit fondamental, qui ne peut être garanti que par un service publique médiatique fort.

Des médias indépendants des intérêts privés sont indispensables pour le fonctionnement d’une démocratie:
syndicom combat l’initiative «No Billag» destinée à mettre fin aux programmes de la SSR
syndicom s’engage pour la diversité de la presse et pour la promotion de médias imprimés et électroniques indépendants
syndicom soutient la création d’une infrastructure numérique financée publiquement pour des médias indépendants
syndicom exige une loi sur les médias qui ne considère pas l’information comme une marchandise destinée à engranger des profits.

«L’AVS doit être renforcée et développée, sans élever l’âge de la retraite des femmes!»

Lors de la votation du 24 septembre 2017, la loi sur la prévoyance vieillesse 2020 a été rejetée de justesse par 53%. Les premiers sondages à la sortie des urnes le démontrent: les femmes ont majoritairement rejeté le projet de loi, ce qui signifie, les femmes ont dit non à l’augmentation de l‘âge de la retraite des femmes. Ceci n’est en rien dû au hasard. Les femmes sont d’une part toujours encore pénalisées de nos jours dans notre société, tant au niveau des salaires qu’au niveau des retraites (rentes), ce qui est en partie dû au fait qu’elles effectuent en grande partie des tâches non rémunérées en faveur de la famille et pour l’ensemble de la société. Il subsiste en outre toujours encore une inégalité salariale entre hommes et femmes d’environ 20%, nonobstant le fait que nous disposions depuis 1981 d’un mandat constitutionnel et depuis 1985 d’une loi sur l’égalité des chances.

La meilleure réponse à cette discrimination au niveau des rentes réside dans le développement et le renforcement de l’AVS, afin de garantir une rente AVS permettant une vie digne de ce nom.

Prévoyance-vieillesse 2020: l’âge de référence doit être maintenu à 65 ans!

Numérisation et égalité

Les répercussions de la numérisation doivent être considérées sous diverses perspectives, afin de prendre des mesures ciblées pour différents groupes de population – les femmes et les hommes, les jeunes et les personnes âgées, les indépendant-e-s et les employé-e-s fixes, les personnes avec un handicap, ou encore les personnes issues de la migration.
syndicom poursuit fermement les objectifs de l’égalité également dans l’économie numérique, notamment: travail à temps partiel et job-sharing pour les hommes et les femmes, y compris dans les positions hiérarchiques supérieures, possibilités de garde extra-familiale suffisantes et abordables, bonnes réglementations contractuelles pour les soins aux proches, transparence salariale afin de permettre la mise en œuvre de l’égalité salariale, contrôles salariaux avec possibilités de sanction et tolérance zéro, bonne protection sociale et prévoyance vieillesse pour toutes et tous, bonne/meilleure réglementation des structures contractuelles des sous-traitants (qui occupent souvent beaucoup de migrant-e-s), soutien efficace au perfectionnement en faveur de tous les employé-e-s, sous forme de coaching ou de budgets-temps suffisamment généreux pour des mesures de formation ou de perfectionnement. L’Etat doit également être rappelé à ses responsabilités et intervenir au moyen de mesures appropriées.
La numérisation de l’économie représente un défi pour tous les êtres humains. Elle comporte des risques et des chances qui ne sont pas les mêmes pour tous les groupes de population et d’employé-e-s. C’est pourquoi il faut prendre des mesures ciblées. syndicom exige également de l’Etat qu’il prévienne de nouvelles inégalités ou l’aggravation des inégalités sociales existantes.

Commerce du livre: des achats socialement responsables et équitables!

Les consommateurs et les institutions responsables privilégient des produits Fairtrade, Max Havelaar, bio et d’autres labels. syndicom appelle aussi à des achats équitables dans le commerce du livre! syndicom est solidaire avec ses libraires, dont les emplois et les conditions de travail sont sous pression – principalement à cause de prestataires tels qu’Amazon, qui tirent les prix vers le bas en pratiquant du dumping sur le dos de leurs employé-e-s.
syndicom se déclare solidaire avec les employé-e-s d’Amazon, qui luttent aux côtés du syndicat ver.di pour une convention collective et des conditions de travail équitables.
syndicom appelle ses membres et tous les lecteurs et lectrices à commander leurs livres dans le commerce en ligne ou les librairies qui respectent les conventions collectives de travail et qui ne se montrent pas hostiles aux syndicats ou récompensent les briseurs de grève! Seule ta/ton libraire sait si son entreprise est conventionnée – le panier d’achat d’Amazon ne donne aucune information à ce sujet.

Résolution pour un syndicat combatif

Les classes existent bel et bien et elles divisent notre société. Ce serait faire le jeu des employeurs que de nier leur existence ou de fermer les yeux devant cette réalité. C’est pourquoi la commission de la jeunesse de syndicom demande que l’organisation reconnaisse cet état de fait et communique de manière claire. Nous devons jouer notre rôle pour que la thématique des classes soit de nouveau débattue. Nous devons à nouveau en être conscients et nommer les choses par leur nom.

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