Crédit Solidaire dans la Bahia en faveur de sans-toits: le projet de Paripe a commencé

Voilà, l’œuvre a commencé sur la plage du (Tubarão) à Paripe, et quelle œuvre ! Toutes les fins de semaine une soixantaine de familles se réunissent sur le terrain de leur futur quartier pour le bâtir. Quelques ouvriers viennent aussi porter main forte et passer leur savoir aux futurs heureux habitants. Après quatre longues années de lutte administrative et politique, le projet de construction du crédit solidaire « Vila Solidária Mar Azul » orchestré par l’UNIÃO prend son rythme de croisière.
 
 
Petit rappel
 
Les 236 familles ont huit petits mois pour finir de mettre sur pied leurs futurs lieux de vie. La plupart d’entre eux sont sans logement à proprement parlé, c’est-à-dire qu’ils dorment chez un membre de leurs familles, qu’ils vivent dans un logement insalubre ou encore qu’ils payent un loyer beaucoup trop élevé pour leur revenu. Au Brésil, on les appelle les sans-toits. Ces personnes vivent avec un petit salaire et travaillent pour la plupart dans le marché informel. Sans un coup de pouce extérieur, ils pourraient très difficilement améliorer leurs conditions de vie. C’est pourquoi le gouvernement Lula sous l’influence des mouvements sociaux, dans le cadre de la réforme urbaine, a donné la possibilité à ce grand nombre de citoyen d’obtenir un crédit solidaire (Crédito Solidário) à la caisse publique brésilienne (Caixa Econômica Federal) pour construire leur chez soi. Ce prêt est remboursable durant vingt ans à raison de 80 reais par mois et leur permettent d’avoir un logement qui leur appartient.
 
La construction d’un quartier, naissance d’une communauté
 
Tout est à faire, de la brique aux trous de fondations, en passant par le travail de ferraillage. D’abord une équipe de professionnels a fait un grand travail de terrassement, puis ont édifié le baraquement de l’œuvre où la commission de gestion du projet représentant les bénéficiaires, les techniciens de l’œuvre, et les travailleurs sociaux cohabitent pour aider au mieux le déroulement du projet. Dans les étapes de l’œuvre, une partie est faite par des professionnels une autre par les futurs habitants.
Actuellement, le centre communautaire reçoit les dernières touches de finition, ce fut le premier bâtiment construit sur le terrain, c’est d’ailleurs dans ces locaux que les assemblées se réunissent et que les cuisinières concoctent des plats bien consistant (feijão au menu comme certeza) aux travailleur de l’œuvre.
Afin d’économiser, au lieu d’acheter les briques déjà faites, les familles ont décidé de les fabriquer. A plus long terme, la communauté pourrait bien mettre en place une coopérative, sachant qu’elle possèdera le savoir-faire, le matériel et l’espace pour la réaliser. Ce type de démarche n’est pas négligeable et peut apporter une certaine stabilité de ressource pour des familles à bas revenu.
 
Dans le chantier, chacun aide comme il peut. Cela va de la femme âgée qui distribue de l’eau aux autres mutirantes, aux hommes plus costauds qui piochent la terre pour former des trous de fondation. A noter aussi que la majorité des mutirantes sont des femmes ; elles représentent 70 % des titulaires des contrats, et qu’elles n’hésitent de loin pas à porter, creuser, soulever pour faire avancer au plus vite leur projet tant attendu. C’est dans une ambiance détendue et pleine d’espérance que, petit à petit, le quartier se construit.
 
 
Tous les samedis, en fin de journée, les familles se réunissent en assemblée pour régler le déroulement de l’œuvre et partager ces premiers moments de vie collective. La commission de gestion, a été élue par l’assemblée pour les représenter et s’assurer du bon déroulement de cette démarche, parmi ces nombreuses tâches, elle prépare les assemblées et tentent de faire respecter le règlement de l’œuvre lu et revu collectivement et enfin approuvé par l’assemblée en mai dernier. Cette commission fonctionne un peu comme un comité d’une association.
Certes, la construction du quartier est importante parce que sans elle la communauté n’existerait pas, mais il est évident que pour se sentir bien dans un quartier, il ne suffit pas d’avoir une jolie petite maison avec une école proche du quartier pour les enfants et un arrêt de bus à proximité.
 
Un autre challenge est en jeux : celui du cœur de la communauté. En même temps qu’ils sont en train de construire ce quartier ils y construisent son âme. C’est-à-dire leur lien social, leur confiance réciproque et leur solidarité. Les techniciens de l’œuvre aident à la réalisation physique du quartier et les travailleurs sociaux s’efforcent à ce que le ciment prenne entre futurs voisins. Une autre tâche consiste à contribuer à la construction de ponts solides avec le voisinage et les autres communautés, principalement celle juste à côté ; qui – rappelez-vous – a occupé le terrain et a fait retarder la démarche. Objectif délicat mais qui vaux la peine sur le long terme.
Les travailleurs sociaux veillent aussi à l’intégration et la participation de chacun. Aujourd’hui 30% des familles viennent travailler sur le terrain. Environ 150 familles malheureusement manquent au rendez-vous. Une enquête sérieuse et un travail de sensibilisation auprès de ces titulaires doivent être fait dans les plus brefs délais, afin de ne pas mettre en péril, ni le chantier ni la qualité de la vie collective de ce futur quartier.
 
CR

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