Crise politique en Malaisie: la justice suisse doit agir sans tarder

Toute la lumière doit être faite sur le rôle des banques suisses dans l’affaire de corruption malaise; le lanceur d’alerte suisse arrêté en Thaïlande doit être protégé
 
(BERNE/BÂLE) Compte tenu de la crise politique actuelle en Malaisie, le Bruno Manser Fonds demande l’ouverture immédiate par le Ministère public de la Confédération d’une procédure pénale à l’encontre des banques suisses et des autres protagonistes impliqués dans l’affaire 1MDB. La justice suisse et le Conseil fédéral sont également encouragés à exiger des garanties de la part de la Thaïlande pour ce qui est de la protection du lanceur d’alerte suisse et principal témoin actuellement incarcéré.
 
En décembre dernier déjà, le Bruno Manser Fonds déposait une plainte pénale contre la filiale suisse de RBS Coutts à Zurich, l’entreprise genevoise PetroSaudi International et d’autres personnes morales ou physiques en raison de leur participation au pillage du fonds étatique malaisien 1MDB et de blanchiment d’argent. RBS Coutts avait notamment réalisé une transaction de 700 millions de dollars pour le fonds étatique malaisien. Le Ministère public de la Confédération avait alors rejeté l’ouverture d’une enquête pénale.
 
Il y a un mois, le Bruno Manser Fonds exigeait l’ouverture immédiate d’une procédure pénale et déposait également une plainte pénale contre la filiale genevoise de JP Morgan (Suisse). Coutts et JP Morgan sont suspectés d’avoir failli à leur devoir de diligence dans des affaires financières ainsi que d’avoir blanchi de l’argent dans le cadre de transactions à hauteur de plusieurs millions de dollars.
 
Il conviendrait également de clarifier le rôle des filiales des banques suisses BSI et Falcon Private Bank à Singapour. La semaine dernière, les autorités de Singapour bloquaient en effet deux comptes bancaires en relation avec le transfert de 681 millions de dollars sur un compte personnel du Premier ministre Najib Razak.
 
L’affaire relative aux malversations financières du chef de l’État malais a été mise au jour sur la base d’informations fournies par l’ancien employé suisse de PetroSaudi Xavier Justo. Celui-ci est incarcéré en Thaïlande depuis la fin juin.
 
Le Premier ministre malais a réagi aux reproches en ordonnant une enquête et en limogeant six ministres ainsi que le procureur général en chef peu avant leur retraite.

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