Demande de partenariat pour le Sénégal: PROJETS DE CULTURES ENERGETIQUES & VIVRIERES POUR UN DEVELOPPEMENT LOCAL INTEGRE

Attention cette annonce n’est plus d’actualité.
I.  Contexte et justifications
 
1.1       Objet de l’étude :
 
Face au désarroi de nos populations exploitées et maintenues dans un état d’extrême pauvreté par les aléas d’une conjoncture difficile, nous tentons à travers nos différentes actions de donner un sens au choix que nous avions fait dans les années ’90 ; entre autres, l’obligation de retourner dans notre pays d’origine à la fin de nos études faites en Amérique du Nord. Etait-ce le bon choix ? Question que nous sommes incapables aujourd’hui d’apporter une juste réponse du fait que nous ne sommes pas en mesure à l’heure actuelle, de dégager un bilan réellement positif après tant d’années de présence dans ce pays qui est le nôtre.
 
Si ce savoir que nous sommes allés chercher aussi loin, dans de prestigieuses universités nord-américaines, ne peut nous servir d’aucune utilité pour soulager les maux de nos compatriotes, alors dans ce cas, nous avons le devoir de constater notre échec et d’accepter de partager la misère de notre peuple. Cependant, force est de reconnaître que dès lors que nous n’avons pas le droit de baisser nos bras, nous devons continuer d’espérer en nous posant continuellement des questions du genre: que pouvons-nous faire afin  que tout cela puisse changer ?
 
C’est ainsi que nos recherches ont finalement abouti au constat suivant : le Sénégal étant un pays qui n’est pas dépourvu de richesses, il est dans ce cas possible d’espérer pour son développement économique et social. L’option fut ainsi prise d’exploiter ses ressources disponibles aussi bien dans le domaine des énergies fossiles que celui des énergies nouvelles et renouvelables. Un excellent moyen et l’unique voie de sortie pour permettre à notre pays de réduire considérablement le déficit de sa balance commerciale.
 
Des opportunités considérables nous sont offertes par les énergies fossiles dont le gaz, le lignite et la tourbe. Pour les énergies nouvelles et renouvelables, il y a l’énergie solaire avec 3.000 heures d’ensoleillement, l’énergie hydroélectrique avec les barrages des fleuves Sénégal et Gambie (projet),  l’énergie éolienne et la biomasse.
 
                        1.2       Description du projet
 
 
Nous faisons partie de ceux qui croient fermement que sans une alternative durable à la dépendance du pétrole vis-à-vis des pays producteurs, il sera difficile au Sénégal de relancer son économie et éradiquer définitivement la pauvreté. Comment un pays comme le nôtre peut-il se développer avec une facture pétrolière de plus de 400 milliards de FCFA à payer annuellement ?
 
L’ambition de ce projet, est de nous permettre d’exploiter et de développer de l’énergie propre disponible sur place pour,  comme le dit le Président Wade,  faire du Sénégal le premier producteur mondial de cette source d’énergie renouvelable et non polluante.
 
Nous avons donc envisagé de réaliser ce projet en trois phases dont la première a déjà commencé par l’exploitation d’une filière bois énergie qui nous permet d’améliorer la gestion du patrimoine forestier local tout en  stimulant l’emploi dans les zones rurales. L’objectif à court et moyen terme est de parvenir à aménager entre 500 et 1.000 hectares de terres cultivables.
 
Le développement durable, défini comme étant la satisfaction des besoins des générations présentes sans altérer ceux des générations futures avec comme conditions, l’existence de ressources renouvelables dont l’impact n’a aucune incidence sur l’environnement, représente notre domaine d’intérêt depuis maintenant plus de deux ans.
Le but initial de notre projet était de pouvoir fournir suffisamment de biomasse pour alimenter soit des centrales électriques ou à défaut, produire des plaquettes forestières beaucoup plus écologiques, plus économiques que le bois de chauffe actuellement produit et commercialisé au Sénégal. Avec un rendement énergétique nettement supérieur de l’ordre de 75 à 85% et comparé au pétrole il est d’environ 2t5 tonnes de plaquettes de bois déchiqueté pour une tonne équivalant pétrole (TEP).
 
En janvier 2005, nous nous sommes lancés dans un ambitieux programme d’agrosylviculture en  plantant des espèces végétales agro forestières à croissance rapide comme l’eucalyptus, leucaena, l’acacia et le gmelina sur une superficie de 100 hectares. Notre objectif est de pouvoir planter environ 1 million d’espèces végétales d’ici 2010. Cette année, 150.000 arbres seront plantés au niveau des deux sites ciblés pour une production prévue dans trois ans d’environ 3.000 tonnes de bois énergie pour des revenus estimés à 15 millions de frs CFA. Des espacements de 1,5 m entre les lignes d’arbres seront prévues et entre les bandes de haies, des écartements de 4m entre elles permettront la réalisation de la deuxième étape ; soit des activités d’entre-cultures. Les travaux de préparation des sols ceux liés à la production de plants en pépinière sont déjà achevés et dans deux mois, débuteront les activités de plantation.
 
Dans la phase 2, nous espérons pouvoir faire profiter aux populations rurales, les principaux acteurs de ce projet, d’activités supplémentaires par rapport à leurs activités habituelles en leur donnant par la même occasion, la possibilité de se lancer dans une agriculture biologique de grande envergure qui accordera une attention particulière à la préservation de la biodiversité. Des organisations paysannes sont en train d’être créées pour un meilleur encadrement afin de pouvoir les  former aux techniques culturales modernes.
 
Pour pouvoir assurer l’autofinancement du projet en cours pour garantir sa pérennité, nous envisageons de rentabiliser les périmètres aménagés en exploitant toutes les possibilités offertes par l’agroforesterie. Grâce à cette activité de culture maraîchère entre les haies sur cette superficie de 100 ha, les revenus générés dans le court terme permettront la création de plus en plus de pépinières pour bénéficier de ressources suffisantes susceptibles d’accroître la capacité de production en bois énergie, alimentation humaine et aliments de bétail.
 
Pour y parvenir, nous nous sommes appuyés sur l’expertise de partenaires belges qui  ont expérimenté dans leur propre pays, une technologie canadienne innovante qui a été découverte et développée en 1970 par l’éminent professeur Gilles Lemieux de l’université Laval du Canada.
Un concept simple, assez original qui consiste à épandre du BFR (bois raméal fragmenté) obtenu à partir de branches d’arbres de faible diamètre broyées et mélangées à la terre. Une technique qui permet de régénérer les sols, d’accroître les rendements à l’hectare tout en agissant sur l’érosion et la dégradation de terres cultivables. L’avantage est de pouvoir associer au BFR la culture de légumineuses et profiter des bienfaits issus de l’agriculture biologique. Parmi ces avantages, nous pouvons citer :
           
–           une formation, un appui technique aux populations paysannes grâce au transfert de technologies par l’utilisation des BFR,
–           le maintien de la fertilité des terres et une production accrue de cultures vivrières diversifiées,
–           valorisation de sous produits forestiers occasionnant ainsi une nette contribution à la politique de limitation des effets de serre,
–           la diminution dans l’utilisation d’intrants agricoles tels les engrais et autres pesticides,
–           le développement d’une nouvelle agriculture dans les zones ciblées,
–           la création d’emplois en zones rurales,
–           une utilisation de ressources bioénergétiques pour diminuer notre dépendance,
–           le respect de la biodiversité et l’amélioration de l’environnement écologique du Sénégal.
 
Dans la phase 3 du projet, nous prévoyons exploiter d’autres superficies appartenant au Guide religieux en plus de celles qui seront aménagées pour les entre-cultures de la phase 2, pour donner une dimension plus importante à la culture énergétique. Des espaces seront réservés pour la culture Jatropha, du sorgho sucré ou de la  patate douce pour participer au programme de biocarburants. Des négociations sont en cours avec des partenaires américains particulièrement intéressés par ce volet bio pour la production d’éthanol au Sénégal.
 
                       
1.3        Localisation du projet d’agroforesterie           
           
 
Notre projet de production de cultures énergétiques et vivrières est localisé en Casamance, l’une des plus belles régions du Sénégal, sinon la plus belle. Située au sud du Sénégal, la Casamance, distante de 450 Kms de la capitale, offre des potentialités énormes avec ses forêts (62% de sa superficie) et ses plaines qui couvrent un superficie de 52.000 km². Sa population totalise 1.200.000 habitants composés de différentes ethnies.
 
Avec une végétation tropicale et un climat de type soudano-guinéen, particulièrement en Moyenne Casamance sa pluviométrie varie entre 800 et 2.000 mm. La Casamance est une région à écologie particulière qui se distingue du reste du pays par une plus grande humidité et une végétation beaucoup plus dense.
 
1.4       Présentation sommaire du site
 
           
Le choix du village de Bogal pour abriter et centraliser ce projet est loin d’être fortuit. Beaucoup de facteurs endogènes et exogènes ont eu à influencer notre décision qui fut basée principalement sur des aspects de rentabilité économique par rapport à la faisabilité d’un projet de cette envergure.
 
La population de Bogal est composée en majorité de peulhs qui ont comme activité principale l’agriculture et l’élevage dans une des régions les plus défavorisées du Sénégal.
 
Le village de Bogal est situé à environ trois cents kilomètres de Dakar. Et une centaine de kilomètres de Ziguinchor. Il est situé dans la communauté rurale de Ndiamacouta (région de Sédhiou). Une dizaine de villages gravitent autour de Bogal qui abrite la résidence du chef spirituel de Kabada, nom donné à l’ensemble des villages autour de Bogal.
 
                                               1.4.1    Un guide spirituel, en même temps agent de   développement
 
Bogal est entouré dizaine de villages dont les importants sont Ndiamacouta, Saré Alkaly, Banéba, Fololo, Saré Sambel, Ndiamalathié, Saré Ndiaga, Saré Elimane, Ryad, Djinani, Darou Baïda, Boudouk. Le village de Bogal compte environ 2.000 habitants avec une densité très faible au km².
 
L’une des particularités de cette communauté est le rôle joué par un leader charismatique, un guide spirituel du nom de Thierno Abdourahmane Barry. A la fin de ses études coraniques en Gambie ensuite dans le Nord du pays et devant la léthargie, le découragement et le dénuement total de ses concitoyens, il n’eut d’autres alternatives que de se lancer dans des projets de développement durable afin de leur montrer la voie qui est à suivre. Le guide compte à son actif plusieurs réalisations socio-économiques dont les plus importantes sont des infrastructures routières,  scolaires et hydrauliques.
 
En 2004, le téléphone fut installé à Bogal et l’année suivante, on commença les travaux de forage pour permettre aux femmes de se décharger de certains travaux qui les obligeaient à se rendre constamment auprès des points d’eau pour chercher la précieuse denrée.
 
En 2005, Bogal fut électrifiée et des bâtiments scolaires furent construits.
 
                                     Réalisations agrosylvopastorales
 
L’une des premières choses qu’il entreprit alors, ce fut la plantation de trois cent treize (313) manguiers dans une zone que tous les habitants de Bogal et environnants redoutaient. C’est plusieurs années plus tard qu’il prit la décision d’y planter aussi des palmiers dans le but de produire dans quelques années de l’huile de palme.
 
Il aménagea un terrain de cinq hectares pour y planter des anacardes dont la production d’ici l’année prochaine pourra générer des revenus susceptibles de l’aider à faire face à ses nombreuses charges familiales et autres.
C’est en 2003 que le guide prit la décision de se lancer dans un projet d’embouche bovine en important des vaches brésiliennes et hollandaises après avoir construit toujours sur fonds propres une clôture de plusieurs kilomètres afin de délimiter son champ de cent (100) hectares.
 
 
                                                Les infrastructures routières
 
Auparavant, en période d’hivernage, il était très difficile de parcourir les sept kilomètres qui séparent Saré Alkaly de Bogal. En 2002, le guide décida de réaliser une route en latérite qui part de la nationale jusqu’au village.
 
                                     Les infrastructures scolaires
 
Il construisit sur fonds propres les bâtiments qui abritent l’école et les logements des enseignants. Ces derniers sont une dizaine et ils sont tous logés par le saint homme.
Plus de cinq salles de classes ont été construites avec un effectif de plus de deux cents élèves ; de la sixième jusqu’à la première pour le cycle primaire. Deux autres classes se sont ajoutées cette année pour la sixième et cinquième  pour le cycle secondaire. Les dernières salles qui ont été construites sont dans un état rudimentaire ; ce sont presque des abris car il fallait y aller vite pour permettre le démarrage des cours.
 
                                     Les infrastructures hydrauliques
 
Deux barrages furent construits et ces deux bassins de rétention reçoivent chaque année une grande quantité d’eaux pluviales rendant ainsi possible la concrétisation du projet de pisciculture que le guide a toujours voulu mettre sur pied pour prouver aux villageois les nombreuses possibilités que l’on peut obtenir à partir d’un programme de développement intégré.
 
 
1.5      Notre offre de partenariats
 
Le présent document s’adresse donc aux différentes organisations établies au Sénégal (ONG ou autres) qui interviennent dans le domaine du développement local qui pourraient être intéressées à vivre avec nous cette belle aventure. L’impact et l’intérêt suscités chez les populations ont été d’une telle ampleur que nous nous sommes vite rendus compte de nos moyens sont trop limités pour relever seuls les défis qui nous attendent à travers les deux composantes de ce projet ; particulièrement la deuxième ; l’agriculture biologique.
 
Beaucoup de choses restent à faire dans ces villages et compte tenu de l’importance des projets à réaliser, il est évident que des partenariats avec des organismes évoluant aussi dans le domaine du développement durable qui pourraient nous appuyer techniquement ou financièrement dans nos efforts afin que ces populations puissent sortir plus rapidement de la  sphère de la pauvreté.
 
Nous sommes persuadés que les populations de cette localité veulent partager les mêmes objectifs que leur guide afin de valoriser leur production locale, renforcer leur sécurité alimentaire, promouvoir l’épargne et le crédit et ainsi améliorer leur niveau de vie tout en sauvegardant leur environnement.
 
De nombreux efforts ont été déployés dans ces villages pour améliorer les conditions de vie d’une population qui n’a pas eu besoin d’attendre qu’on lui vienne en aide pour prendre sa destinée en main. Des populations qui n’ont besoin que d’un accompagnement pour renforcer et accélérer le processus de développement de leur terroir grâce à des activités génératrices de revenus. Pour arriver à surmonter les effets néfastes de la  pauvreté, ces villageois commencent à être convaincus qu’ils n’y parviendront qu’en acceptant de changer leurs attitudes et comportements pour pouvoir sortir de la  situation endémique dans laquelle ils se trouvent.
 
Par conséquent, nous autres partenaires au développement, il nous suffit seulement de continuer à identifier et à sélectionner judicieusement d’autres projets dont les objectifs seront prioritaires pour ces populations et tenter de trouver les moyens pour assurer les conditions de leur réalisation. Qu’il nous soit permis d’insister encore une fois de plus que  ces populations de Bogal et villages environnants, ne veulent pas être des bénéficiaires passifs de ces projets mais plutôt des acteurs et des partenaires à part entière. Les nombreux projets qui ont déjà été réalisés avec parfois de modestes moyens, le prouvent.
 
L’espoir est cependant permis du seul fait qu’en notre qualité de promoteur de ce projet de cultures énergétiques et vivrières, nous avons dès le but de nos interventions exprimé des préoccupations qui cadrent parfaitement avec celles des populations concernées ; à savoir un partenariat basé sur la transparence et le respect des valeurs et principes de fonctionnement de chaque partie. Un partenariat d’égal à égal, un partenariat de « gagnant-gagnant ».
D’où l’appel que nous lançons à tous en nous tenant à l’entière disposition de ceux qui aimeraient obtenir davantage d’informations sur nos projets de développement durable en Basse et Moyenne Casamance.
 
 
Pathé MBAYE
Ex Directeur du développement de
L’Institut Africain de Management (IAM)
Président du GIE GEPRAVEG
                                                                       Tel: (221) 868-24-31
                                                                       Mob: (221) 569-53-53/468-83-83
                                                                       Email: pathembaye@iam.sn
                                                                       Email: pathe45@yahoo.fr
                                                                       Email: gepraveg@yahoo.fr
 
          

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