Des stratégies de coopération transfrontalière : Tadjiks et Kirghizes travaillent ensemble pour réduire les risques de catastrophe

ACTED, présente au Kirghizistan et au Tadjikistan, travaille avec les communautés frontalières des deux pays pour encourager un apprentissage mutuel et le développement de stratégies de préparation et de réaction aux catastrophes.

Deux pays confrontés aux mêmes enjeux en matière de risques de catastrophe

Les catastrophes naturelles ne connaissent pas les frontières. Les coulées de boue et les glissements de terrain sont des calamités auxquelles sont confrontées les communautés du sud du Kirghizistan et du nord du Tadjikistan, et que les nombreux postes de contrôle frontaliers ne peuvent arrêter. Le pic de catastrophes se vérifie généralement au printemps, avec la hausse des températures, des pluies abondantes et soudaines, et la fonte des neiges. De grandes quantités d’eau déferlent vers les vallées en emportant terre et pierres, provoquant des coulées de boue et des glissements de terrain particulièrement ravageurs pour les populations vivant en aval.

Les populations sont en première ligne face aux catastrophes, et, si les conventions internationales sur la réduction des risques sont indispensables, le renforcement des capacités de préparation des populations aux catastrophes est primordial, pour s’en protéger, réduire leur impact et se remettre des pertes endurées. ACTED travaille avec les communautés des deux côtés de la frontière pour renforcer leurs capacités et leur résilience dans le cadre d’un projet transfrontalier sur la réduction des risques de catastrophe financé par la Commission européenne.

Visite croisée entre communautés tadjikes et kirghizes dans le village d’Oftobruy, Tadjikistan

Des communautés à même de gérer les risques de catastrophe

Au Kirghizistan, ACTED travaille en étroite collaboration avec les équipes locales de secours volontaires, les Formations de Protection Civile, dont la création est fortement encouragée par la législation kirghize depuis 2011. ACTED contribue à former ces équipes et à mettre à leur disposition les équipements nécessaires pour faire face aux catastrophes.

Au Tadjikistan, la réduction des risques de catastrophes est gérée selon une approche plutôt descendante. Le Tadjikistan est confronté à des catastrophes récurrentes telles que tremblements de terre, coulées de boue, glissements de terrain ou avalanches. Malgré des stratégies et une expertise nationales en matière de préparation et de réaction aux catastrophes, les communautés locales restent souvent à l’écart. Un écart qu’ACTED tente de combler, en renforcer la sécurité, la préparation et la capacité de résistance des communautés.

Une approche nouvelle de gestion durable des ressources en eau

Dans le cadre d’un projet de gestion des ressources en eau, ACTED et ses partenaires Helvetas et GIZ, soutenus par la coopération suisse (SDC), encouragent, en lien avec les communautés locales, une gestion durable des bassins versants afin de réduire les impacts des catastrophes liées à l’eau dans le bassin d’Aksu, partagé entre les deux pays.

La déforestation, le surpâturage, des ressources en eau mal utilisées et des pratiques agricoles inadaptées meurtrissent les sols, augmentant ainsi les risques de glissements de terrain et de coulées de boue en cas de fortes pluies. ACTED travaille en collaboration avec les usagers de ressources du bassin d’Aksu pour élaborer des plans de gestion du bassin versant, une feuille de route pour l’utilisation durable des ressources naturelles.

Communautés tadjikes et kirghizes échangent leurs meilleures pratiques en matière de gestion des ressources nationales en eau (Tadjikistan)

Investir dans le potentiel local pour des stratégies communes de prévention des catastrophes

Mettre deux communautés voisines en lien : une simple goutte d’eau dans un océan en apparence, et pourtant le premier pas vers un dialogue transfrontalier.

ACTED encourage les échanges transfrontaliers pour favoriser le partage d’expériences entre communautés kirghizes et tadjikes, différentes mais complémentaires, pour qu’elles se renforcent mutuellement. Le temps consacré au partage d’expériences et de connaissances améliore également les relations entre voisins, ce qui contribue à une gestion durable et cohérente des ressources entre les deux pays. Cette approche est d’autant plus importante que des tensions surgissent régulièrement entre les communautés voisines des deux pays lorsqu’il s’agit de partager les ressources en eau. Ces échangent renforcent également la prise de conscience de partager un même écosystème, et la conviction commune qu’agir ensemble permet d’être plus efficace, et d’améliorer durablement la situation des deux côtés de la frontière.

Des organisations communautaires, des équipes de sauveteurs et des membres du groupe de travail pour le dialogue sur les bassins hydrographiques tadjiks et kirghizes se sont réunis pour parler de stratégies de réduction des risques de catastrophe, partager leurs connaissances et expertises ainsi que leurs expériences en matière d’élaboration de plans de gestion de bassin hydrographique.

Renforcer le lien entre communautés et ministères

Ces visites transfrontalières ont également donné lieu à la mise en place d’un système d’alerte rapide reliant les deux pays par téléphone, et un logiciel pour avertir les communautés en cas de catastrophe. Le système d’alerte précoce fonctionne grâce à un logiciel drag-net supervisé par le Comité des situations d’urgence et de la protection civile de la région de Sughd (Tadjikistan), qui fait automatiquement le lien avec toutes les autorités et personnes concernées, la population, les dirigeants communautaires et les équipes de secours. Grâce à ce système, les populations sont averties en quelques minutes et sont donc mieux à même de réagir et de se protéger.

 

ACTED a facilité une série de réunions transfrontalières entre le Ministère des situations d’urgence du Kirghizistan et le Comité pour les situations d’urgence et la protection civile du Tadjikistan qui ont donné lieu à la signature d’un protocole de coopération, qui devrait permettre à l’avenir de mieux prévenir les catastrophes, les évacuations et les échanges d’information.

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