Echanges interculturels avec le Bénin sur un air mobilisateur

Bien avant de s’appeler Gogohoun, le rythme résonnait déjà depuis la nuit des temps dans les artères de l’Afrique. Est-il venu de la lointaine Arabie ou de l’Égypte antique ? A-t-il suivit la longue marche des Yoruba vers le Sud Est, jusqu’au lieu où le ciel et la terre se rencontrent, à Ile Ife, au Nigeria ? Ou était-il ancré dans les gènes de l’Afrique profonde au cœur de l’Iroko entre Lomé et Atakpamé dans le Mono-Couffo ? Ne dit-on pas que dans le berceau de l’humanité tout est mystique et mystérieux ? Il s’est appelé Gogohoun, parce que de grands chanteurs, dont le plus connu est Dahoue Doto, ont voulu restituer au monde un rythme authentique. Ce patrimoine immatériel de l’humanité nous est rendu par l’intermédiaire des fils du pays Adja. Les Tingo Gars.
 
Frédéric Zomaitohoué allias Freddy est le président fondateur du groupe  » Tingo Gars « , né a Hlodo prés de Ouédémé commune de Lokossa en 1977. Il fait partie de ces artistes Béninois qui croient en leur art et qui contre vents et marées ont su garder l’esprit créatif.
 
À l’âge de 14 ans , Freddy crée un club de musique dans son village natal, le groupe Yaya, qui devient The Black Children Life. Ce petit groupe de Gogohoun rencontre assez de succès pour recevoir le support de la SOBEMAP. Freddy en profite pour créer en 2000 le Groupe « Les Tingo Gars ». Il rejoint la troupe franco-béninoise Cacy /Albatros pour une tournée  » théâtre musique  » en France. Le Gogohoun s’internationalise.
 
L’association Albatros
 
Affiliée à la Fédération Française des Clubs UNESCO, et la troupe CACY organisent depuis 1998 des échanges inter culturels franco-béninois autour du théâtre, de la musique et de la danse.
 
Les Clubs UNESCO font de la référence aux valeurs exprimées par l’UNESCO (l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture) le fondement même de leur engagement.
 
Comme tous les Clubs UNESCO, ALBATROS a une mission éducative : contribuer à la formation de citoyens engagés dans la construction d’un monde de justice, de solidarité, de paix. Pour faire passer ce message, l’association utilise le théâtre comme outil de communication . La qualité artistique de ses représentations de sensibilisation à travers les villes et les villages du Bénin est jugée par la troupe aussi importante que le message à faire passer.
 
La Troupe CACY ( Compagnie Artistique et Culturelle Yélian )
 
Maurice Mitchai est le fondateur de la troupe CACY ( depuis 1996). Cet enseignant du primaire détaché à la Circonscription Scolaire de OUINHI a participé à la cogestion de nombreux projets de tournées théâtrales de sensibilisation organisées par les associations Albatros et CACY en France et au Bénin. il est le directeur actuel du centre des jeunes et des loisirs de Ouinhi.
 
La Troupe CACY possède une expérience de plusieurs années de créations théâtrales en direction du public des brousses et des campagnes. Elle a eu l’occasion de travailler sur de nombreux thèmes tels que « la scolarisation des enfants », « le trafic et le travail des enfants » ou encore « la condition féminine ». À plusieurs reprises, la troupe a travaillé sous la direction de metteurs en scène professionnels français : en partenariat avec l’association Albatros
 
– en 2000, Ingrid VASSE – France PACA
– en 2002, Didier GAUROY – Théâtre le Spokoïno – France Champagne-Ardenne
– en 2004, Mohamed ADI – Théâtre du Pied Nu – France PACA
 
La troupe Franco Béninoise Cacy Albatros Tingo Gars
 
La troupe multiculturelle « Cacy / Albatros » s’est enrichie des rythmes Adja et des ballets Gogohoun avec l’arrivée des Tingo Gars. Le metteur en scène béninois autodidacte Morask’o a rejoint Freddy et Maurice Mitchai pour diriger avec Pierre Simon d’Albatros 12 tournées théâtrales. Ensemble à travers les brousses et les campagnes ils se sont produits plus de cent fois : sur les places de village, dans les collèges et les écoles, dans les centres de jeunes et de loisirs. Parcourant de nombreuses localités, les comédiens, musiciens, danseurs de Cacy Albatros Tingo Gars ont transporté la flamme des arts vivants, le théâtre, la musique et la danse au service de la paix pour la construction d’un monde de justice et de solidarité.
 
Mais leur plus grande fierté c’est d’avoir suscité des vocations. Un peu partout dans le Bénin des groupes se sont formés. Des jeunes s’organisent, des pratiques amateurs fleurissent laissant émerger l’espoir et la soif de vivre de ces jeunes villageois.
 
L’accès à la culture des jeunes ruraux béninois est devenu pour Cacy Albatros Tingo Gars leur quête et leur combat.
 
Ils demandent l’attention des décideurs afin de ne pas négliger la jeunesse des brousses et des campagnes cette force vive et créatrice sur laquelle le pays peut compter.
 
Génération Gogohoun
 
Génération Gogohoun le Groupe des jeunes de Sagon et de Hlodo en est l’exemple type.
 
Petits frères et sœurs des Cacy Tingo Gars, dirigés par Pierre Houessou de Hlodo et Jacques Ganhoundjo de Sagon, ils évoluent sous la houlette de la troupe franco béninoise. Ils ont travaillé récemment avec le metteur en scène béninois Alougbine Dine à l’École Internationale de Théâtre du Bénin (EITB).
 
Ils se définissent ainsi : ils seront les adultes de l’après-changement, celui du Bénin nouveau ou émergeant. Ils représentent la jeunesse des villages du Bénin et d’Afrique. Une force vive et créatrice sur laquelle le pays peut compter. Ils jouent, chantent, et dansent le Gogohoun : ce rythme qui a bercé leur enfance, ils rêvent de le faire connaitre au monde. Le Gogohoun n’est pas un rythme nouveau. Il vient de la musique traditionnelle des peuples Adja et seule son appellation est nouvelle : de Agblahoun, il a pris le nom de Gogohoun pour entrer dans le show. À travers de très originales créations musicales et chorégraphiques, Génération Gogohoun exprime la soif de vivre de ses jeunes villageois. Sur scène ils sont trente à évoluer, musiciens, comédiens, danseurs, chanteurs et acrobates, défenseurs de leurs frères des brousses et des campagnes. « Fiers d’êtres villageois », ils le sont et le revendiquent.
 
Le gogohoun n’a pas fini de porter leurs voix

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