El Salvador: L’engagement communautaire pour affronter les handicaps

Malgré le fort impact de la violence sociale quotidienne, les initiatives associatives et les projets communautaires abondent au Salvador. Ma Différence (Todos somos diferentes, son titre original en espagnol), film documentaire sur la réhabilitation basée sur la participation communautaire envoie un signal d’espérance.

« Nous sommes différents ! Nous avons tous les mêmes droits », tel est le fil conducteur de ce film de 26 minutes, du cinéaste salvadorien Noé Valladares, qui sera projeté ces prochains jours en diverses villes de Suisse.  ( https://gallery.mailchimp.com/00de17946d6fcc1091db40843/files/CSSR_AFFICHE_ma_difference.pdf)

Dans ce pays d’Amérique centrale, encore marqué par les conséquences d’une guerre de 12 ans (qui se termina en janvier 1992, avec la signature des accords de paix), trois personnes en situation de handicap nous parlent de leur réalité, de leurs difficultés et de leurs rêves. Trois vies différentes, mais dignes, explique Gaspard Nordmann, secrétaire général de la Centrale Sanitaire Suisse romande, productrice du film.

À travers ces trois portraits, le documentaire présente le travail des associations ALGES (Association des blessés de guerre du Salvador) et de Los Angelitos (Les petits anges), qui se mobilisent quotidiennement pour les droits des personnes handicapées dans les zones rurales du département de Chalatenango (au nord du Salvador), une des régions les plus violentes durant le conflit des années 1980.

ALGES, qui compte plus de 7000 membres, fut créée en 1997, essentiellement par des blessés de guerre. Six ans plus tard, leur association donna naissance à Los Angelitos, qui réunissent plus de 700 familles – en cinq départements/cantons-  et appuient une centaine d’enfants handicapés.

« Il s’agit d’un combat contre les barrières sociales, politiques et culturelles qui suscitent discriminations et exclusion. Leur arme de bataille : la Réhabilitation Basée sur la Communauté (RBC) », souligne le secrétaire de la CSSR.

Le film, cofinancé par la Fédération genevoise de coopération (FGC), la Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO) et EIRENE-Suisse, « est un exemple de notre activité dans ce pays centraméricain et constitue un moyen d’expliquer et d’informer sur la réalité de cette région où nous appuyons le travail de nos organisations partenaires dans le secteur de la santé ».

« Il nous permet en outre de montrer que, malgré la violence – qui conditionne le travail quotidien avec des personnes à capacités différentes – il existe des propositions et des initiatives de longue date dont nous pouvons apprendre en Suisse ».

La Réhabilitation basée sur la communauté (RBS) « marque l’essence de notre travail, c’est notre philosophie », affirme Wendy González, promotrice en réhabilitation et membre de la direction de Los Angelitos, qui travaille en étroite coordination avec la volontaire suisse d’Eirene, Carole Buccella.

 

Pour qu’il y ait un centre de réhabilitation dans une communauté, « la condition est qu’il existe un groupe de familles organisées, avec des enfants handicapés. Nous soignons des enfants ou des jeunes au niveau physique, d’éducation ou de langage. On ne leur impose pas le traitement. On tient compte de ce qu’ils nous demandent », explique Wendy González, elle-même mère d’une  fille handicapée de 12 ans.

« Nous insistons beaucoup sur le fait que la famille,  le pouvoir local, les autorités, la communauté entière doit participer à la réhabilitation. Il s’agit d’un défi collectif et non de la tâche exclusive d’une équipe de professionnels », souligne-t-elle pendant sa visite en Suisse pour présenter le film dont elle est une des protagonistes. Sa visite en Suisse a été cofinancée par UNITE, la plate-forme suisse de coopération par l’échange de personnes, et l’HUG.

Dans cette méthodologie de réhabilitation, « les familles et la communauté jouent un rôle essentiel. Nous les appuyons. Et nous décidons avec eux – sur la base de nos ressources – comment nous pouvons améliorer l’entourage des personnes handicapées, afin qu’elles puissent étudier, parvenir à travailler, s’intégrer totalement ».

Sergio Ferrari

Traduction Hans-Peter Renk

 (voir programme)

https://gallery.mailchimp.com/00de17946d6fcc1091db40843/files/CSSR_AFFICHE_ma_difference.pdf

 

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