Festival de Films de Fribourg : Au-delà du Sud, le lointain

 
La compétition internationale comporte treize films, dont une avant-première internationale et douze avant-premières helvétiques! L’Amérique latine, avec six des treize pellicules en compétition, se profile comme une région «privilégiée». L’ouverture et la clôture seront également consacrées à ce continent.
 
Nouveaux concepts
 
«Lors de cette édition, le FIFF va changer de vitesse. Nous ne pouvons pas grandir davantage en ce qui concerne le programme, mais par contre nous voulons améliorer la qualité générale et opter pour davantage de professionnalisme», explique Edouard Waintrop, directeur artistique du FIFF.
Grand connaisseur du septième art, journaliste cinéma à Libération durant plusieurs décennies, Waintrop montre qu’il a la situation bien en main. Ce sera sa troisième édition aux commandes du FIFF. «Nous devons défendre à mort l’essence chaleureuse et de rencontre de Fribourg, que nous assure un public fidèle et constant», signale-t-il.
 
Le cinéma est essentiellement là pour divertir, rappelle le Français, «et c’est beaucoup mieux si l’on peut divertir tout en assumant un engagement. Reste que de nombreux réalisateurs font du cinéma engagé mais ennuyeux.»Pour cette édition, la notion de «lointain» l’emporte sur celle de «Sud», «qui souvent ne signifie pas grande chose», explique Waintrop.
 
Vingt ans après la Perestroïka, le FIFF questionne le cinéma russe, notamment dans le panorama «Je me balade à Moscou», qui présente dix-neuf films. Quatre films européens sont quant à eux au programme de «Reykjavik, Sofia» et sept films du réalisateur japonais Kinje Fukasaku (1930 – 2003) seront montrés dans la section «Tombeau des Yakuza».
Trois autres panoramas complètent l’universalité du festival. «Moi, un noir» célèbre Jean Rouch (1917-2004) et son cinéma africain, alors que les «Ames corsaires» réunit les deux grands réalisateurs brésiliens Carlos Reichenbach et Jorge Furtado. Enfin, «Les rois maudits de Corée» aligne six films autour du drame historique. «Le lointain, insiste Waintrop, c’est également l’inconnu. On ne le voit pas souvent dans les salles obscures helvétiques.»
 
Films primés en compétition
 
En ce qui concerne la compétition internationale, le concept de «Sud» reste de mise, «au-delà du Rio Bravo, de la Méditerranée, et du Caucase, explique Edouard Waintrop. Une offre excellente, de haut niveau: toutes les pellicules sélectionnées ont déjà gagné des prix internationaux», souligne le directeur.
Quant aux six films latino-américains, ils proviennent d’Argentine, du Costa Rica, de Colombie et du Mexique. «C’est l’expression de l’actuelle explosion du cinéma dans ce continent. En particulier dans des pays comme la Colombie et le Costa Rica. Le plus intéressant est qu’aucun film ne ressemble à aucun autre. C’est d’une diversité débordante», souligne Waintrop, qui ne cache pas sa proximité de toujours avec la production latino-américaine. Les sept autres films de la compétition officielle viennent d’Arménie, de Géorgie, des Philippines, du Vietnam, de Palestine et d’Egypte.
Pour l’ouverture, une surprise colombienne: Le voyage du vent de Ciro Guerra. Et pour le rideau final, «une œuvre d’art qui me donne la chair de poule rien que d’y penser», dixit Waintrop: El secreto de sus ojos (le secret de ses yeux) du réalisateurs argentin Juan José Campanella, avec Ricardo Darín. Le long métrage a remporté dimanche l’Oscar du meilleur film étranger.
 
*Sergio Ferrari
Traduction Mathieu Glayre.
collaboration Le Courrier (publié le jeudi 11.03.2010) et E-CHANGER
Programme: www.fiff.ch
Le courrier : www.lecourrier.ch
 
 
JURY DE JEUNES ET PRIX E-CHANGER
 
Le Jury des jeunes est formé pas des étudiants et apprentis suisses et un jeune représentant français. Doté par E-CHANGER d’un montant de 5’000 CHF, ce prix vise à favoriser l’expression des jeunes au festival, mais aussi privilégier un film qui prend en compte les problèmes qu’ils rencontrent dans le monde actuel. Il tend à les sensibiliser au moyen irremplaçable qu’est le cinéma, au-delà du divertissement, pour découvrir les richesses d’autres cultures, pour apprendre la tolérance et la justice.
Le Jury de Jeunes 2010 est composé de Malena Demierre (Genève), Zoé Deuel (Neuchâtel), Stefanie Gander (Berne), Nicolas Jutzet (Schmitten), Carine Magnin (Kirchlindach), Noémie Zuercher (Meyriez) et Cyril Brebion (Nantes, France)

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