SOLIDARITES INTERNATIONAL, qui intervient en Haïti auprès des sinistrés du tremblement de terre de janvier, s’inquiète des conditions de vie précaires des survivants, et des nouvelles menaces, qui engendrent une urgence humanitaire durable en Haïti.
Le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti a provoqué la crise humanitaire la plus grave depuis des décennies. Près de 300 000 blessés et plus de 217 000 morts (source : gouvernement haïtien), des centaines de milliers de sans-abri dans des camps de fortune… 97 294 immeubles détruits et 188 383 autres endommagés, les infrastructures et services essentiels et l’activité économique et agricole touchés de plein fouet…
Or, rappelons que ceci est arrivé dans le seul état des Amériques à faire partie du groupe des Pays les Moins Avancés, et alors que la saison des pluies a commencé en avril jusqu’en août, favorisant les inondations, les glissements de terrain et les épidémies (surtout parmi ceux survivant sous une bâche et dans la boue…) et que la saison des ouragans, annoncée « très active » par les météorologues, menace de juin à novembre.
La tempête Jeanne de septembre 2004, et les ouragans de 2008, notamment Hanna, Gustav et Fay, sont encore dans la mémoire des Haïtiens, par leur violence, les dégâts et les victimes qu’ils ont entraînés…
Ainsi, 5 mois après le séisme, des besoins d’urgence durable doivent être couverts. Parmi ceux-ci, le nettoyage et drainage des gravats et déchets, l’accès à l’eau potable et l’assainissement et des abris fiables et décents pour les sinistrés sans logis sont prioritaires. Mais la relance de la sécurité alimentaire doit parallèlement être engagée, notamment dans des zones difficiles d’accès comme à Petit Goave (où les gens ont accueilli beaucoup de sinistrés de Port au Prince, en puisant dans leurs réserves alimentaires).
SOLIDARITES INTERNATIONAL, qui est déjà intervenue en Haïti de 2005 à 2007 suite à la tempête Jeanne, porte assistance à près de 124 000 personnes à Port au Prince, Petit et Grand Goave, par le biais de plusieurs types d’action mises en œuvre par une équipe de 22 volontaires et près de 80 Haïtiens :
Accès d’urgence à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement : mise en place de points de distribution d’eau potable fournissant un minimum de 5 litres par personne / jour, réhabilitation d’infrastructures, désinfection de points d’eau, construction de latrines, douches, lave-mains, fosses à ordures, sensibilisation à l’hygiène, distribution de kits d’Hygiène, mise en place de comités locaux d’eau et d’hygiène, sur Port au Prince, Petit et Grand Goave.
Gestion des déchets : collecte des déchets, campagnes de nettoyage et de drainage des canaux (particulièrement nécessaire pour la saison des pluies), distribution de kits de gestion de déchets, sur Port au Prince
Distribution de bâches plastique à 5 000 familles sinistrées de Petit et Grand Goave.
Relance de l’agriculture : distribution de biens de première nécessité, de semences de haricots et de caprins, mise en place d’une banque de semences et de 10 pépinières communautaires, formation en agriculture, élevage et techniques agro-forestières de conservation des eaux et des sols, construction d’aires de séchages et de silos, reboisement, réhabilitation d’une route de montage), formation et soutien d’un système d’auxiliaires vétérinaires, le tout au profit de 5 300 familles de Petit Goave.
(Les activités de construction ainsi que de drainage sont effectuées par les populations des sites et rémunérées afin d’aider à la relance des économies des ménages)
L’action de SOLIDARITES INTERNTIONAL en Haïti se développe en coordination et complémentarité avec les autres acteurs humanitaires sur place.
Les sommets internationaux de New York du 31 mars 2010 et de Punta Cana (République Dominicaine) du 2 juin, ont annoncé la mobilisation d’enveloppes financières pour faire face aux besoins d’urgence durable, puis ensuite de reconstruction. Il faut que ces engagements soient tenus à l’égard d’Haïti et de sa population, aussi bien dans l’urgence que sur la durée.
Mais aujourd’hui, alors que les premiers abris mis en place sont déjà malmenés par les éléments, il est indispensable et nécessaire qu’un plan de reconstruction et de relogement, ainsi que des directives d’application, soient connus, afin que les acteurs humanitaires, dont SOLIDARITES INTERNATIONAL, puissent agir en conséquence, de façon responsable, et dans le cadre d’un plan global.