II Forum International du tourisme solidaire et commerce équitable

2. Présentation du FITS
Justifications
Un commerce mondial plus équitable
Depuis 1964, les producteurs des pays en développement réclament
une modification radicale des relations d’échanges internationaux.
Ils dénoncent des échanges inégalitaires, facteurs d’appauvrissement
pour les populations rurales du Sud. Depuis lors, les prix trop bas des produits
agricoles du Sud ont été dénoncés sans relâche.
Mais, plus de 40 ans après, les mêmes règles continuent
d’être imposées par le commerce international aux matières
premières comme aux produits agricoles.
Dans les pays du Sud, les processus de dégradation des sols, de baisse
du niveau des nappes phréatiques, de pollution des eaux, de déforestation
et de destruction de la biodiversité, induits par des systèmes
prédateurs de production agricole et d’exploitation des forêts
comme des mers, cohabitent avec la misère. Exode rural, fractures sociales
et acculturation restent le lot commun de larges pans de la population.
Au-delà des revendications formulées dans les enceintes internationales
depuis des décennies, des initiatives citoyennes, pragmatiques, ont donné
naissance, au Mexique d’abord, puis ailleurs dans le monde, aux pratiques d’un
commerce plus juste. Le « commerce équitable » se fonde sur
des prix justes pour les producteurs du Sud, sur des conditions favorables d’accès
aux financements, sur l’amélioration des conditions sociales et
sur la protection de l’environnement. Mais ces petits producteurs bénéficiaires
d’un système commercial plus équitable ne sont encore que
1 million, alors qu’il y a plus de 3 milliards de personnes dans le monde
qui dépendent de la production agricole.
Le nécessaire développement du commerce équitable ne peut
se réaliser qu’avec le concours de consommateurs engagés
dans la construction de nouveaux mécanismes et de nouveaux circuits d’échanges
qui les rapprochent du monde rural fragilisé du Sud. Chacun est acteur
du type de société qu’il construit au quotidien par son rôle
de citoyen et de consommateur.

Vers un tourisme durable et responsable
En parallèle à la montée des déséquilibres,
engendrés par les mécanismes actuels du commerce international,
l’industrie mondiale du tourisme connaît, depuis des décennies,
une croissance exponentielle. Le tourisme mondial a mobilisé près
de 763 millions de touristes en 2004. L’Organisation Mondiale du Tourisme
(OMT) prévoit 1,6 milliard de touristes en 2020. Cette massification
du tourisme a déjà des conséquences désastreuses
sur les sociétés et les écologies des régions les
plus fragiles du globe.
C’est la raison pour laquelle l’OMT, des gouvernements, des institutions
locales, des organisations non gouvernementales (ONG), des entreprises «
citoyennes », des associations de consommateurs, des médias, se
prononcent en faveur d’un tourisme durable, au bénéfice des
populations locales, plus éthique, plus responsable, permettant les échanges,
le dialogue interculturel et une véritable connaissance de l’Autre.
Un tourisme vecteur de paix entre les peuples.
De plus en plus nombreuses, les organisations de base du Sud réalisent
des projets de développement local durable qui incluent des composantes
de tourisme responsable, de commerce équitable, d’utilisation de
technologies respectueuses de l’Homme et de l’environnement. Le renforcement
de ces communautés dépend de leur implication dans des réseaux
nationaux et régionaux.
Ces organisations de base doivent pouvoir se réunir de façon
régulière entre elles et rencontrer d’autres acteurs de ces
« échanges équitables »: ONG, gouvernements locaux,
bailleurs de fonds, administrations, associations de consommateurs, entreprises,
médias. C’est à partir de cette réflexion qu’est née,
en Provence, l’initiative du FITS. Ces moments de rencontre internationaux sont
importants car ils ont pour finalité de faciliter l’échange,
de promouvoir la réflexion et d’aider à la construction concrète
d’alternatives alliant préservation écologique, équité
économique, justice sociale et valorisation culturelle.
Ils ont pour but d’établir davantage de ponts entre producteurs
et consommateurs, entre Nord et Sud, d’établir des relations plus
solides, plus durables et plus efficaces entre les groupes porteurs d’alternatives
au modèle mondial de production-consommation et entre les organisations
qui les soutiennent.
(Dossier complet sur: www.tourismforhelp.org)

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