Il rentre au pays pour servir la Suisse humanitaire: Manuel Bessler, nouveau délégué du Conseil fédéral à l’aide humanitaire et chef du CSA

Après 20 ans de missions humanitaires à l’étranger, Manuel Bessler est rentré au pays pour mettre son expérience et son savoir au service de la Suisse. Il a pris ses fonctions de délégué à l’aide humanitaire et de chef du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) le 1er octobre 2011. Il occupe désormais également le poste de vice-directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC).
 
Né en 1958 à Zurich, Manuel Bessler a étudié le droit à l’Université de Zurich et à la Faculté de droit de Harvard, aux Etats-Unis. D’abord avocat à Zurich, il s’est ensuite tourné en 1991 vers le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), où il a notamment été conseiller juridique de la délégation pour Israël et les territoires palestiniens occupés, chef de la sous-délégation à Jérusalem, délégué à la communication et à l’information en Haïti ainsi que chef de mission en Tchétchénie et de délégation en Irak.
 
De New York au Pakistan, en passant par Jérusalem
En 1994, il a officié en tant que collaborateur militaire de l’Inspecteur général de la Force de protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie (FORPRONU). De l’été 2000 au mois de septembre 2011, il a travailléaux Nations Unies, au sein du Bureau de coordination pour les affaires humanitaires (OCHA), d’abord à la division de politique humanitaire à New York, puis dans le cadre de diverses missions sur le terrain au Liberia, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, dans les territoires palestiniens occupés et au Pakistan.
 
Nos cinq questions à Manuel Bessler:
 
1. Parmi vos expériences et vos connaissances, lesquelles peuvent vous être utiles dans vos nouvelles fonctions?
A la base, je suis juriste. J’ai commencé à travailler au CICR en 1991. Au cours de ces 20 dernières années de travail humanitaire, j’ai avant tout accumulé de l’expérience sur le plan opérationnel. J’ai aussi appris à connaître les différents acteurs du secteur: le CICR, le Croissant-Rouge, les organisations de l’ONU, différentes ONG ainsi que divers pays donateurs. J’emmène donc avec moi un bagage humanitaire conséquent et de qualité. Mon expérience opérationnelle et ma connaissance approfondie du travail sur le terrain, des personnes et de leurs besoins seront sans doute des outils très utiles dans mes nouvelles fonctions.
 
2. Quels sont les plus grands défis que vous devrez relever dans le cadre de vos nouvelles activités?
Evidemment, rien que le fait de quitter le terrain pour revenir en Suisse et travailler au sein de l’administration fédérale constitue déjà un défi en soi. Comprendre les méthodes et les processus en vigueur et découvrir la dimension de politique intérieure ainsi que la place de l’aide humanitaire de la Confédération m’occuperont sûrement pendant un certain temps. Au niveau personnel, il sera également intéressant de voir comment je m’acclimate à la Suisse et à son ordre bien réglementé.
Il s’agit donc d’un défi non seulement professionnel mais également personnel, que je relève avec plaisir et entrain. Heureusement, je suis épaulé par une excellente équipe de collaborateurs motivés, aussi bien à la centrale que sur le terrain.
 
3. A votre avis, quels sont les points forts de l’aide humanitaire suisse?
Tout d’abord, la longue tradition humanitaire de la Suisse ainsi que l’expérience qu’elle a pu accumuler au fil des ans. Mais aussi la présence de la Suisse humanitaire dans le monde entier, que ce soit par l’intermédiaire des bureaux de la DDC, des ambassades suisses ou des experts détachés dans les agences des Nations Unies.
L’aide humanitaire de la Confédération ne consiste pas uniquement en des prestations financières: elle se traduit aussi par des activités et des missions humanitaires sur le terrain, dans les régions en crise. La Suisse est d’ailleurs largement reconnue au niveau international pour son important champ d’activité dans le domaine humanitaire et sa capacité à agir auprès des victimes de manière rapide, ciblée et efficace. Car nous ne sommes pas «seulement» un pays donateur: grâce à nos bureaux extérieurs et au CSA, nous sommes présents sur place et nous connaissons bien la réalité parfois très difficile du terrain.
 
4. Aujourd’hui, quel est le poids de la Suisse dans le contexte multilatéral international?
J’ai eu la chance de pouvoir connaître et apprécier l’activité humanitaire de la Suisse en tant que pays donateur et acteur dans les régions en crise où j’étais en mission. La réputation internationale de la Suisse est excellente. Notre pays est perçu comme un partenaire crédible et fiable, et jouit d’une grande renommée. Il est important que nous entretenions et développions cette réputation. La Suisse doit poursuivre dans cette direction tant sur le plan multilatéral, en tant qu’acteur aux côtés d’autres pays donateurs, des Nations Unies, de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, que sur le plan bilatéral. Les deux volets fondamentaux de l’action humanitaire suisse, que sont d’une part notre position de pays donateur et d’autre part notre rôle actif d’acteur opérationnel, doivent être développés et ancrés en profondeur. La Suisse peut se profiler davantage dans ce sens.
 
5. Ces 20 dernières années, vous avez vécu dans des pays très différents. Que signifie pour vous de revenir vivre en Suisse?
Je rentre à la maison. J’ai quitté la Suisse en 1991 et je reviens maintenant dans mon pays d’origine, qui m’a bien entendu manqué pendant toutes ces années. Je me réjouis à la perspective d’être de nouveau chez moi, tout en travaillant dans un contexte international. Durant toute cette période à l’étranger, l’idée de revenir a toujours été présente dans un coin de ma tête.
 
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