JOURNÉE MONDIALE DES RÉFUGIÉS: Journalistes en exil, un soutien sans frontières

Près de 90 journalistes contraints à l’exil en 2012
 
A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin 2013, Reporters sans frontières publie le témoignage de journalistes ayant dû se résoudre à quitter leurs pays pour assurer leur sécurité. Syriens, Iraniens, Erythréens, Somaliens, Sri-Lankais… Chacun nous rappelle à quel point informer est un métier dangereux, exercé parfois au péril de sa vie et de sa liberté. En 2012, ils sont près de quatre-vingt-dix à avoir fui l’arbitraire, les promesses d’incarcération, la répression et les menaces. La tendance se confirme en ce premier semestre 2013. Les soutenir est plus que jamais nécessaire.
 
Le conflit syrien a précipité le départ de dizaines de journalistes, trop exposés à l’insécurité et pris pour cible par un régime obsédé par la volonté de cacher aux yeux du monde l’ampleur des violations des droits de l’homme commises dans le pays.
 
L’hémorragie continue en Iran. Quatre ans après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République Islamique, plus de deux cents professionnels des médias ont fui. Le musèlement de la presse continue au delà des frontières du pays. Le scrutin présidentiel de juin 2013 a été marqué par de nombreuses menaces et intimidations de proches de journalistes exerçant depuis l’étranger.
 
Chaque mois, la violence des miliciens somaliens d’Al-Shabaab provoque le départ de journalistes craignant pour leur vie. Jour après jour, l’arbitraire et la tyrannie du régime d’Asmara, en Erythrée, poussent des acteurs de l’information sur le chemin de l’exil. Les professionnels des médias sri lankais refusant de suivre la ligne éditoriale dictée par le gouvernement de Colombo doivent parfois fuir face à la gravité des menaces.
 

Le soutien de Reporters sans frontières aux journalistes en exil
 

Le départ forcé ne signifie que rarement la fin des menaces et des difficultés. Les professionnels de l’information fuyant leur pays échouent le plus souvent dans des pays limitrophes des leurs. Les frontières sont largement poreuses aux émissaires des régimes qu’ils cherchent à fuir, et les témoignages de surveillance et de menaces de journalistes en exil par des représentants d’ambassades ou des agents de leur pays d’origine sont nombreux.
 
La précarité de la situation financière de ces acteurs de l’information, privés de tout revenu, souvent condamnés à diverses sanctions pécuniaires avant leur départ, les fragilise largement et ajoute à leur insécurité.
 
Consciente de la vulnérabilité de ces acteurs de l’information, bannis pour avoir tenté d’ouvrir une fenêtre sur la réalité quotidienne de leurs concitoyens, Reporters sans frontières lutte jour après jour pour les soutenir.
 
Ainsi, sur la soixantaine de bourses octroyées par Reporters sans frontières depuis le début de l’année 2013, la moitié de cette assistance financière a été attribuée à des journalistes en exil. Près de 75% des bourses d’assistance délivrées à des journalistes originaires du Moyen-Orient l’ont été à des journalistes syriens en exil. L’organisation les a aidés à faire face à leurs besoins de première nécessité ou a pris en charge leurs frais de transports vers un pays plus sûr.
 
Reporters sans frontières a rédigé plus de quatre-vingt dix courriers depuis le début de l’année. La quasi-totalité de ceux-ci étaient destinés à soutenir des acteurs de l’information en exil et à obtenir une réponse rapide et adéquate de la part des autorités en charge de leur garantir une protection internationale.

Laisser un commentaire