La solidarité suisse se mobilise contre la faim dans le monde

Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes ont faim sur notre planète.Une situation « scandaleuse » pour la Fédération Genevoise de Coopération (FGC), qui rassemble 54 organisations non gouvernementales et des associations de coopération et de solidarité présentes dans le canton de Genève. La FGC a appelé à une Rencontre de solidarité, qui se tiendra à Genève et pour trois jours à partir du jeudi 27 janvier au Théâtre Forum Meyrin, pour débattre de ce problème. « L’alimentation en danger, quelle agriculture voulons-nous ? », tel est le thème central qui sera abordé, avec l’intention d’encourager le Nord et le Sud à se pencher sur la question de la souveraineté alimentaire, ce qui pourrait être un début de solution au problème de la faim
 
La consciente, point de départ d’une citoyenneté efficace
 
« L’aspect le plus important de cette rencontre, c’est sa valeur pédagogique », souligne Yanik Marguerat, responsable de la communication de la FGC. « Nous devons dépasser l’étape de la dénonciation et avancer de véritables solutions qui permettent de mettre fin aux crises qui secouent le monde, et notamment celle de l’alimentation ». Il s’agit de toucher « un public le plus large possible, dans un débat dont le thème n’est pas simple, mais qui a une incidence directe sur notre quotidien en Suisse».
 
Dans le canton de Genève, et ailleurs en Suisse, nombre de petits exploitants agricoles débattent aujourd’hui sur leur avenir et la viabilité de leurs exploitations et de leur production. La FGC, par cette rencontre, cherche « à rapprocher les deux réalités, celle des paysans suisses et européens et celles des paysans africains, américains et asiatiques » et « à mieux comprendre un problème mondial commun pour devenir de meilleurs citoyens suisses et meilleurs citoyens du monde».
 
Les problèmes de l’alimentation sont structuraux. « Sinon, comment expliquer qu’il y ait un milliard de personnes affamées sur une planète qui en compte sept dont les ressources permettent d’en nourrir douze ? »
 
Des personnalités du monde paysan d’Amérique latine
 
Parmi les principaux invités internationaux, figurent deux représentants latino-américains, Janaina Stronsake, membre de la coordination nationale du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST- Brésil) et Pedro Quimbiamba, l’un des responsables de la Confédération nationale des organisations paysannes, autochtones et noires d’Équateur (FENOCIN).
 
Seront également présents Claude Girod, de la Confédération paysanne, organisation française appartenant au réseau international Vía Campesina, ainsi que Javier Sánchez l’un des dirigeants européens du réseau.
 
Mais la sensibilisation, ce n’est pas seulement le débat d’idée. « Nous avons programmé trois jours d’activités variées, durant lesquels des concerts, des contes, des expositions de photos et des films s’ajouteront aux conférences et aux débats », signale le porte-parole de la FGC.
 
De son côté, le Théâtre Forum Meyrin offrira lors de l’ouverture de la rencontre un concert de Bako Dagnon, l’une des grandes figures de la musique traditionnelle malienne.
 
Cette rencontre de la solidarité est la troisième organisée par la Fédération genevoise de Coopération, les précédentes ayant eu lieu en 2005 et 2008. Elle s’est progressivement consolidée et elle est en passe aujourd’hui de devenir « l’un des évènements de cette nature les plus importants en Suisse », selon Y. Marguerat.
 
« Elle a pour origine une enquête que nous avons menée en 2002 et dont le résultat montrait l’importance de trouver une thématique transversale susceptible d’enrichir les échanges entre les associations membres ». L’étude indiquait qu’il était nécessaire « d’élargir l’information et la sensibilisation à un public plus varié, qui ne soit pas nécessairement déjà convaincu de l’importance de la coopération et de la solidarité ».
 
La souveraineté alimentaire
 
« Pour nous, il est clair que le faim n’est pas une fatalité », affirme le porte-parole de la FGC. D’où le souci des organisateurs de la rencontre que la réflexion s’oriente vers la recherche de solutions et que des propositions se profilent. « Nombre de nos associations membres sont favorables à la souveraineté alimentaire, qui affirme le droit des individus et des pays à définir leurs propres priorités au plan agricole et alimentaire ». Ce concept, qui est depuis longtemps proposé comme solution, est pour la FGC « une arme contre la pauvreté et les déséquilibres économiques ».
 
« Néanmoins, souligne Y. Marguerat, nous sommes encore confrontés à de nombreuses difficultés et de nombreuses questions n’ont pas trouvé de réponse, ou, si des réponses ont été formulées, il nous reste encore à trouver la façon de mettre en œuvre les propositions ».
 
 
Sergio Ferrari
Collaboration de presse de E-CHANGER,
ONG suisse de coopération solidaire,
membre de la FGC
 

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