Le procès du correspondant de Reporters sans frontières débute le 16 juillet

Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien Le Citoyen et correspondant de Reporters sans frontières, en prison depuis le 8 juillet, est convoqué devant la justice le 16 juillet qui statuera sur la plainte en « diffamation » et « injures publiques » déposée contre lui. Reporters sans frontières réclame sa libération immédiate.Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien Le Citoyen et correspondant de Reporters sans frontières, en prison depuis le 8 juillet, est convoqué devant la justice le 16 juillet qui statuera sur la plainte en « diffamation » et « injures publiques » déposée contre lui.Le tribunal pourra soit juger directement le fonds de l’affaire soit reporter le délibéré à une date ultérieure. Auquel cas, il devra décider si le journaliste doit être maintenu en détention provisoire. »Nous réclamons la libération immédiate de notre correspondant, incarcéré abusivement depuis plus d’une semaine, en violation totale de tous les principes inhérents à la liberté de l’information. Les autorités centrafricaines ont, dans cette affaire, agi de façon arbitraire et répressive, reniant les engagements pris lors de leur arrivée au pouvoir au printemps 2003, en faveur de la dépénalisation des délits de presse », a déclaré Reporters sans frontières.  L’arrestation de Maka Gbossokotto a soulevé de nombreuses protestations. Les médias privés du pays ont décidé de suspendre la parution de leurs journaux jusqu’à la libération de leur confrère. Le 13 juillet, sept partis politiques centrafricains ont fustigé, dans un communiqué commun, les méthodes du gouvernement de François Bozizé qui « ne respecte plus la parole donnée ».Le correspondant  de Reporters sans frontières est poursuivi par l’ancien directeur général de la société d’énergie centrafricaine (ENERCA), Jean-Serge Wafio, démis de ses fonctions par le président de la République, pour mauvaise gestion, et accusé de détournement de fonds dans différents articles du Citoyen.Tout cette affaire se déroule dans un contexte de harcèlement général de la presse privée. Dans deux communiqués officiels datant du 7 juillet, le ministre centrafricain de la Communication, le lieutenant-colonel Parfait Mbay, a adressé des mises en garde sérieuses aux médias indépendants.Dans la première, il a dénoncé les « graves dérives constatées ces derniers temps dans certains organes de la presse privée indépendante écrite dont quelques-uns sont instrumentalisés par certains compatriotes pour désinformer, manipuler et nuire à l’image des plus hautes personnalités de l’Etat  et d’autres compatriotes ». A ce titre, il a tenu à rappeler aux directeurs de publication des journaux visés ce qu’il attend d’eux :  « Dire la vérité, rien que la vérité, tout en sachant que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. »Dans le deuxième message, il a menacé ces mêmes directeurs de publication de fermer leurs journaux si ceux-ci n’avaient pas rempli, au 15 juillet 2004, les conditions d’obtention de l’autorisation de publication, conformément aux termes de la loi relative à la liberté de la communication.Par ailleurs, Le 9 juillet, le procureur général de la cour d’appel de Bangui, Sylvain N’Zas, a publiquement accusé la presse privée de tenir des « propos désobligeants  » envers des dirigeants du pays et menacé d’appliquer la loi « dans toute sa rigueur ».

Julien BouliouReporters sans Frontières

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