Marché solidaire en Lausanne: quand Noël rime avec solidarité

Des produits et de la nourriture en provenance de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie; un climat de fête et de rencontre inter-culturelle; environ 2.000 visiteurs durant ces 3 jours; un bénéfice prévu de plus de 30.000 francs. En résumé, un exercice actif de solidarité.
« Ce 6e marché fut à nouveau un succès total », estime Maxime Gindroz, chargé de communication à la Fédération vaudoise de coopération  (FEDEVACO). Et de rappeler le slogan-phare de cette activité: « Pour que Noël soit aussi une fête pour la population défavorisée du Sud ».
Sur cette base, la FEDEVACO et le centre d’animation culturelle Pôle Sud impulsent depuis 6 ans cet espace de rencontres, de fête et de vente. Y participent des ONG et des associations qui soutiennent des coopérants ou des projets dans des pays très divers: de l’Equateur à l’Inde, en passant par le Pérou, le Brésil, le Tibet, le Togo, Madagascar, le Maroc, la Sierra Leone ou la Palestine.
Un carrousel de cultures, avec un point de rencontre commun et la perspective de promouvoir une relation de proximité « entre les migrants qui vivent en Suisse et les peuples du Sud et de rapprocher de cette double réalité la population du canton de Vaud », souligne Fabio Cattaneo, animateur-responsable de Pôle Sud, le local qui  accueille l’activité, situé dans le quartier du Flon, au centre de Lausanne.
Un stand de la « Bourse du travail » – association d’appui aux migrants, particulièrement active en matière de formation des femmes – « ajoute une valeur spéciale à cette édition », relève le responsable de Pôle Sud, en évaluant l’apport inter-culturel de cette initiative novatrice.
Pour Cattaneo, ce marché solidaire « a constitué un pont supplémentaire de rencontre » entre le monde de la coopération au développement et celui des communautés migrantes. « Tout le processus de préparation, le travail d’installation du marché et les trois jours de partage d’espaces communs permettent de rapprocher des réalités différentes, de mieux se connaître les uns les autres et de promouvoir de nouvelles synergies par rapport au futur ».
Dans la conception du responsable de Pôle Sud, le vécu des immigrants qui arrivent en Suisse et en Europe et celui de leurs communautés d’origine – souvent bénéficiaires de la coopération – constituent deux visages d’un même miroir social.
Le marché de Noël solidaire est une initiative importante, « un espace privilégié qui permet de faire confluer des idées, des utopies et des activités très pratiques, comme offrir une nourriture typique d’un pays lointain ou vendre un produit venant du Sud, qui se transformera en un cadeau très particulier pour célébrer les fêtes ».

Une vitrine du Sud
Les organisateurs « sont convaincus de l’apport représenté par le fait d’offrir à la population suisse des produits typiques d’autres cultures, en ouvrant une fenêtre spéciale dans le canton de Vaud sur des réalités plus lointaines », estime Maurice Gindroz.
Il reconnaît aussi l’importance de valoriser la tâche de coopération au développement menée par la FEDEVACO et les organisations qui en font partie.Si une priorité essentielle « de notre travail est de nous adresser à la classe politique, pour la sensibiliser à la coopération, il est aussi fondamental d’ouvrir ces espaces supplémentaires au grand public ». Le fait de faciliter la connaissance de réalités différentes réduit les peurs infondées, les distances et les incompréhensions.
Gindroz souligne deux aspects significatifs de l’événement: l’augmentation continue, chaque année, du public, depuis la tenue du premier marché en 2006; la forte présence, également en augmentation, des jeunes, dont beaucoup se situent dans une tranche d’âge 20-25 ans. Ils montrent un intérêt particulier à mieux connaître la réalité d’autres peuples et d’autres cultures ».
Pour évaluer les sauts qualitatifs réalisés par rapport aux éditions antérieures, Gindroz énumère plusieurs éléments: le vidéo-clip de présentation du marché solidaire 2012, qui a permis de faire une publicité active sur les réseaux sociaux ;
l’appui médiatique du journal Le Courrier, porteur d’une ligne éditoriale particulièrement sensible aux thématiques du Sud ; la mobilisation d’un public toujours plus nombreux et intéressé ; le résultat économique (à ne pas sous-estimer) du marché solidaire, qui permet de renforcer des projets latino-américains, asiatiques ou africains.
Une dynamique de participation citoyenne, pour Gindroz, qui « termine une année 2012 très positive pour les ONG suisses, vu l’augmentation du budget officiel attribué à la coopération au développement, résultat d’une mobilisation de la société civile helvétique qui, il y a quelques années, a fait aboutir la pétition ‘Unis contre la pauvreté’, exigeant précisément cette augmentation ».

Sergio Ferrari en collaboration avec swissinfo.ch et E-CHANGER, membre de la FEDEVACO
Traduction de l’espagnol: Hans-Peter Renk

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