«Nous sommes impuissants, il n’y a pas de justice pour la Syrie»

L’ancienne magistrate suisse Carla Del Ponte a annoncé dimanche par surprise qu’elle allait démissionner de la Commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie. Elle estime qu’il n’existe «aucune volonté politique» pour soutenir cette commission, qu’elle quittera d’ici à fin septembre.

«J’ai décidé de présenter ma démission. J’ai déjà préparé ma lettre», a déclaré l’ancienne procureure générale de la Confédération lors d’une table ronde en marge du Festival du film de LocarnoLien externe. «Je suis résignée», a lancé l’ancienne procureure générale des Tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR).

Selon elle, le Conseil de sécurité de l’ONU est bloqué par les vetos russes et chinois. «Je n’ai aucun pouvoir tant que le Conseil de sécurité ne fait rien», a-t-elle déclaré. «Nous sommes impuissants, il n’y a pas de justice pour la Syrie.»

Carle Del Ponte a en particulier critiqué la décision de l’Assemblée générale de l’ONU de mettre en place à la tête du mécanisme sur la Syrie une personne sans expérience de procureur. «Ce fut la goutte qui a fait déborder le vase», a-t-elle affirmé.

Carla Del Ponte

Elle garde espoir

La décision de Carla Del Ponte est-elle définitive? «Oui, sauf si demain le Conseil de sécurité institue un Tribunal international pour la Syrie et me nomme procureure», a-t-elle répondu avec vigueur sur les ondes de la Radio télévision suisse, ne croyant guère à un tel scénario.

Elle dit en revanche ne «pas perdre espoir» qu’un tel tribunal voit le jour à l’avenir. «Mais plus le temps passe, moins ce tribunal sera efficace.»

La magistrate suisse était membre depuis 2012 Lien externede cette commission d’enquête indépendante créée sous les auspices du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Elle quittera l’instance d’ici la fin septembre.

Carla Del Ponte

Carla Del Ponte

swissinfo.ch avec la RTS/kr (Téléjournal du 6 août 2017)

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