Alors qu`il accompagnait une manifestation pacifiste dans la région de Bethléem, un couple de retraité suisse s`est retrouvé confronté à une répression militaire israélienne disproportionnée contre des Palestiniens et des pacifistes israéliens et internationaux.
Les yeux rouges, la gorge et les poumons encore sérieusement irrités. Mais surtout de l’incompréhension et de la colère envers les soldats israéliens qui ont réprimé de manière totalement disproportionnée une manifestation non-violente de protestation contre l’achèvement du mur qui doit séparer Israël de la Cisjordanie occupée. Un mur qui va priver les agriculteurs du village palestinien d’Al Ma’sara , près de Bethléem, d’une partie importante de leurs champs.
120 personnes, parmi lesquelles des Palestiniens, des Israéliens pacifistes et des internationaux avaient entamé, comme chaque vendredi, une marche avec banderoles et chants lorsqu’ils se sont heurtés aux soldats israéliens venus interdire la manifestation. Alors qu’ils étaient assis, les soldats se sont concertés et ont brutalement arrêté deux jeunes Palestiniens de 17 et 18 ans assis au milieu de la foule. Puis ils ont intimé l’ordre de quitter les lieux. Alors que les manifestants refluaient, les soldats ont tiré directement dans la foule des grenades lacrymogènes et des balles de caoutchouc. Les manifestants se sont retirés jusqu’à l’intérieur du village et commençaient à se disperser lorsque les soldats sont revenus à la charge avec des lacrymogènes et des bombes sonores assourdissantes. Sans considération pour les habitants, femmes et enfants, claquemurés dans leurs maisons.
Un couple de retraités suisses, venu en solidarité avec cette manifestation non-violente, était présent lorsque les manifestants sont revenus dans le village, talonnés par les soldats. Lorsque ces derniers ont tiré dans la foule, à moins de 30 mètres, des grenades lacrymogènes, un homme à côté d’eux a été atteint à la tête et a dû être hospitalisé à Bethléem, puis transféré dans la nuit dans un état critique à Hébron.
Le couple se dit ahuri par la violence des moyens utilisés contre une paisible manifestation, qui revendique l’arrêt de la construction du mur de séparation en terre palestinienne, mur que la Cour de Justice de la Haye a déclaré contraire au droit international… en 2004. Les responsables de la manifestation s’inquiètent du sort réservé aux deux jeunes arrêtés arbitrairement car Israël applique la loi martiale dans les territoires occupés. Celle-ci permet, « pour raison de sécurité » donc sans justification, de détenir un individu aussi longtemps que « nécessaire ».
Le couple de retraités suisses a été mandaté par l’EPER et Peace Watch Switzerland en tant qu’observateur/s-trices des droits humains dans le cadre du Programme d’accompagnement œcuménique en Palestine et Israël (EAPPI) du Conseil Œcuménique des Eglises. Les opinions émises dans cet article sont personnelles et ne reflètent pas nécessairement le point de vue des organisations mandantes. Si vous souhaitez utiliser ou diffuser une partie du texte, contactez Peace Watch Switzerland : infosuisseromande@peacewatch.ch. Vous trouverez d’autres informations sur le programme en Palestine/Israël sous www.eappi.org et www.peacewatch.ch