Tchad – L’histoire des retournés d’Am Hiteb, une lueur d’espoir pour les milliers d’autres déplacés

Présente dans le village de retour Am Hiteb depuis avril 2009 dans le cadre d’un projet d’eau et d’assainissement avec le soutien financier d’OFDA dans le Dar Sila dans l’est du Tchad, ACTED y a construit une pompe et un puits, mis en place un comité de gestion et mené une campagne de promotion à l’hygiène. Bachar Bahar et Khatir Issakh Youssouf sont respectivement conseiller et secrétaire général du comité de gestion des points d’eau.
 
En novembre 2006 des cavaliers ont fait irruption dans le village; des cases ont été brûlées et les biens et le bétail volés. La population d’Am Hiteb, contrainte de quitter ses terres, s’est dirigée vers Goz-Beida, le centre urbain majeur, pour s’installer à Koloma. Partis de leur village sans provisions, ils ont loué leurs bras et ont bénéficié de l’aide humanitaire : distributions de bâches, de nattes, de couvertures, d’eau potable. Un centre de santé et une école ont ensuite été ouverts pour une population de près de 7 000 personnes.
 
Bachar Bahar et Issakh Youssouf sont retournés plusieurs fois à Am Hiteb en éclaireurs mais à chaque fois la situation les a convaincus de rester à Koloma (destruction des biens et des cultures, menace planante des cavaliers, etc.). En octobre 2008, la population a enfin commencé à retourner à Am Hiteb ; le village est alors reconstruit et les familles se retrouvent.
 
Bachar et Youssouf ont pleinement profité de l’intervention d’ACTED, que ce soit en termes de sensibilisation ou d’apprentissage de la gestion d’un budget. La récente dotation en équipement pour l’assainissement leur donne de nouvelles idées et des moyens pour les mettre en œuvre. Aux yeux de Youssouf : « On a bénéficié d’un point d’eau moderne, et en cas de panne il faut réparer, il faut de l’argent. L’argent reçu c’est une chance à laquelle on ne s’attendait pas. On ne s’amusera pas avec ».
 
L’histoire des retournés d’Am Hiteb est une lueur d’espoir pour les milliers d’autres déplacés qui espèrent toujours regagner leurs villages d’origine. La vaste majorité des 167 000 personnes déplacées internes regroupées dans l’est du Tchad préfèrent en effet actuellement rester dans les sites de déplacés par peur de la violence et de l’insécurité. Néanmoins, certaines zones, notamment celles ciblées par le projet mis en œuvre par ACTED, ont retrouvé une certaine stabilité permettant aux déplacés de regagner leur village d’origine ; environ 20 000 déplacés sont rentrés chez eux en 2008 mais la situation sur place est largement insatisfaisante (écoles et centres de santé détruits, pas d’accès à l’eau potable).
 
Dans ces conditions, ACTED a, entre septembre 2008 et août 2009, mené une évaluation des retours et est intervenue dans cinq villages de retournés et un site de déplacés en construisant six puits équipés d’une pompe et trois puits ouverts, parallèlement à des activités de structuration des communautés et de promotion de l’hygiène et de l’assainissement.
 
http://www.acted.org

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