Un journaliste agressé, une période post-électorale difficile pour les reporters

Reporters sans frontières fait part de sa vive inquiétude suite à l’agression dont a été victime le correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) au cours de la manifestation de l’opposition togolaise, le 13 mars 2010, et appelle tous les manifestants à respecter le travail des journalistes.
« Les journalistes qui couvrent ces manifestations sont de simples observateurs. Le fait de s’en prendre à eux constitue une atteinte au droit de chacun d’être informé. Nous demandons aux manifestants de faire preuve de calme lors des prochains rassemblements et de laisser les médias faire leur travail. Il est également essentiel que les responsables politiques condamnent fermement ce genres d’agressions et de menaces. Nous déplorons le fait qu’au Togo, comme dans d’autres pays, en période électorale, les journalistes soient pris à parti par les différentes forces en présence », a déclaré l’organisation.
Le journaliste de l’AFP a été agressé par un manifestant qu’il venait de photographier et qui, avec l’aide d’autres militants, a tenté de lui prendre son appareil photo de force. Plusieurs de ses confrères, notamment le correspondant de l’agence de presse Reuters et de Reporters sans frontières, ont été violemment repoussés en tentant de lui venir en aide. La situation a finalement été maîtrisée, mais les journalistes ont décidé de quitter la manifestation. Ils ont alerté le chargé de communication de l’Union des Forces de Changement (UFC), la principale formation de l’opposition, qui leur a déclaré ne rien pouvoir faire pour eux.
Cette agression intervient dans un contexte de tensions, alors que l’opposition, derrière le candidat Jean-Pierre Fabre, conteste les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), donnant le président sortant, Faure Gnassingbé, vainqueur. Des observateurs internationaux ont signalé des irrégularités.
Par ailleurs, des menaces ont été proférées à l’encontre de deux radios privées de Lomé et d’autres journalistes, dont le correspondant de Radio France Internationale (RFI) à Lomé.

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