Une volontaire de PBI engagée pour les droits humains au Guatemala

Depuis le 1er avril dernier, Katia Aeby a posé sa valise au Guatemala, où elle a intégré l’équipe de volontaires de PBI, Brigades de paix internationales, une organisation non gouvernementale qui promeut la non-violence afin de résoudre les difficultés encourues par des pays en conflit. Rencontre avec la fribourgeoise Katia Aeby.

Agée de vingt-huit ans, quadrilingue, licenciée en ethnologie à Berne et ayant à son actif un séjour de cinq ans au Mexique, Katia Aeby s’est lancée dans le projet afin de défendre ses idéaux, néanmoins consciente du danger qu’elle encourait sur le terrain. C’est ce qu’elle nous révélait dans un français parfait, deux semaines avant de partir.

Son regard pétillant était tour à tour teinté d’excitation et de crainte, de réjouissance et d’appréhension. Ses propos quant à sa mission étaient lucides, elle savait qu’elle aurait des responsabilités importantes auxquelles elle allait devoir trouver des solutions. Dans la même veine, elle s’inquiétait du danger potentiel et de la présence militaire, les risques étant multiples et bien réels.

Après une formation complète de six mois, pendant lesquels les candidats en lice apprennent leurs futures fonctions, suit une semaine intensive de mise au point. Pour Katia, c’est en Espagne qu’elle a eu lieu. Ces longs mois d’apprentissage leurs permettent d’acquérir des bases solides afin de pouvoir, par la suite, mener à bien leurs prochaines activités. Les différentes mesures de sécurité à prendre ou la gestion de leur stress ont également fait partie de leur cursus.

Aujourd’hui, un mois après le début de sa mission, Katia Aeby nous livre ses premières impressions. Dans une bonne ambiance, c’est avec sept autres volontaires qu’elle partage son quotidien sur le terrain. Par mesure de sécurité, ils vivent ensemble dans une résidence qui sert de logement et de lieu de travail. Tous continuent à approfondir leurs propres connaissances et ont un travail varié. A tour de rôle, chaque membre doit, entre autres, remplir le grand rôle « d’accompagnateur ». Ils doivent escorter de façon protectrice les militants des droits humains menacés par la violence. En effet, la présence d’un membre de PBI, non armé, réduit les troubles contre les activistes locaux. A l’heure actuelle, la suissesse connaît la violence omniprésente du Guatemala : « En lisant les journaux, il est choquant de voir le nombre d’assassinats qui ont lieu tous les jours. De part notre travail, nous sommes constamment confrontés à des incidents de sécurité et il est parfois très difficile d’y faire face. On fait tout notre possible car nous sommes conscients que des gens comptent sur nous pour les aider à remédier à la situation. »

La préparation des réunions rassemblant les autorités guatémaltèques, l’organisation et la création de lieux de discussions avec d’autres ONG et corps diplomatiques, la rédaction de rapports sur leur travail et la situation du pays qu’ils soumettent à d’autres organisations internationales, ou encore la réflexion sur les solutions pouvant remédier aux nombreux conflits sont quelques-unes des tâches complexes dont s’occupent les volontaires. C’est dans ce contexte unique que Katia Aeby s’adapte et prend ses marques afin de faire évoluer la situation. Elle affirme découvrir l’histoire du pays, la situation politique et sociale à travers son expérience du terrain.

A la question de savoir ce qu’elle envisage à son retour en Suisse dans une année, la jeune volontaire nous a répondu immédiatement qu’elle souhaitait continuer son chemin professionnel dans le milieu de la coopération internationale.

Rappelons que toutes les équipes de PBI situées dans le monde entier se battent chaque jours, sans relâche depuis vingt-cinq ans, afin que la paix ne soit plus uniquement destinée à une partie privilégiée de la population, mais qu’elle devienne un droit réel pour chaque être humain.

Mireille Jaccard

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