Actuellement, tous les accès routiers de la Grand’Anse et une majeure partie de ceux du Sud sont bloqués par des glissements de terrain et/ou inondations. Le pont de la nationale 2, seul accès à la péninsule sud depuis Port-au-Prince, a été détruit.
« La situation est pire que celle qu’on pouvait imaginer. Tous les arbres sont arrachés, toutes les toitures en tôle ont été emportées, l’église de Camp Perrin a vu son toit emporté et ses murs en pierre s’effondrer. Écoles, maisons, tout est délabré. La route est devenue une rivière », raconte Thomas, coordonateur à Camp Perrin, proche des Cayes. Dans la ville des Cayes, 80% des logements seraient inhabitables d’après les premiers rapports de nos équipes.
Des reconnaissance aériennes menées dans les zones affectées et les informations collectées par les équipes sur place ont permis de dresser une première évaluation des dégâts et des besoins. Les besoins immédiats sont l’eau potable, la nourriture et l’assainissement pour les quelques 15 000 personnes actuellement en abris d’urgence. Les habitations et les infrastructures ont subi des dégâts considérables, et les moyens d’existence, en particulier agricoles, ont été ravagés, en totalité à certains endroits. Enfin, on redoute que les pluies diluviennes des derniers jours ne créent des conditions propices à l’éclosion et à la propagation de maladies d’origine hydrique, dans une zone particulièrement vulnérable au choléra.
Les équipes d’ACTED poursuivent les diagnostics multisectoriels, en collaboration étroite avec la Protection Civile haïtienne, et s’apprêtent actuellement à faciliter les travaux de déblaiement des voies d’accès et à distribuer des articles de première nécessité, comme des bâches, des couvertures, des kits d’hygiène et de purification de l’eau. Ces stocks d’aide avaient été acheminés sur place en amont du passage de Matthew, mais cela reste très insuffisant face à l’échelle des dégâts et des besoins. ACTED travaille actuellement à la mobilisation et au transport d’autres ressources depuis la capitale Port-au-Prince, via les airs ou la mer, en attendant que les routes soient à nouveaux praticables.
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