Suite aux violences en décembre 2013 à Bangui, jusqu’à 500 000 personnes ont eu à se déplacer sur différents sites improvisés dans la capitale, qui compte un total de 800 000 habitants. Ces personnes, souvent déplacées à quelques centaines de mètres de chez elles, sur des sites sécurisés, tels que les églises, monastères, écoles ou mosquées, ont vécu durant des mois dans l’incertitude et la peur. Elles ont vu leurs maisons détruites ou incendiées, leurs biens pillés, leur famille séparée et leurs activités s’effondrer. Dès janvier 2014, en réponse à la crise, ACTED a démarré des projets d’urgence, avec le soutien du département d’Aide Humanitaire de la Commission européenne, du CHF et du HCR.
ACTED a donc construit des abris, latrines et douches d’urgence sur les principaux sites de déplacés de la ville, et organisé la collecte des déchets sur ces sites, pour répondre aux urgences sanitaires des populations. A cette même période, la communauté internationale a développé une stratégie globale d’appui au retour des déplacés. Un des piliers de cette stratégie consistait à aménager des « sites refuges » dans les quartiers de Bangui, qui pourraient accueillir les populations retournées dans leur quartier, mais se sentant en insécurité durant la nuit. C’est dans ce cadre qu’ACTED, avec le soutien du département d’Aide Humanitaire de la Commission européenne et la gestion du HCR, a aménagé le site de Benzvi, d’une capacité de 1 000 personnes, dans le 5ème arrondissement, toujours en proie à l’instabilité.
Aujourd’hui, plus de 4 mois après la mise en service de ce site, celui-ci est toujours occupé par des familles, qui se sentent en insécurité dans certains quartiers du 5ème arrondissement. Le nombre de familles présentes augmente régulièrement lorsque des tensions éclatent dans les quartiers et que les coups de feu retentissent.
Faustine, Elisabeth et Germaine sont arrivées sur le site avec leur famille il y a plus de 4 mois. Depuis, la situation n’évolue pas dans leur quartier, toujours en proie à l’insécurité. Ces femmes n’ont que peu accès à de l’information fiable, et les rumeurs sur les violences dans leur quartier ne font qu’exacerber leur peur. Elles remercient ACTED d’avoir aménagé ce site proche de chez elles, d’y avoir construit des abris, des douches et des latrines, et d’assurer son entretien. Chaque abri communautaire porte le nom du quartier d’origine de ses occupants, ceux-ci préférant souvent rester entre eux par habitude.
En prévision de la saison des pluies, des canaux d’évacuation ont été creusés et les abris ont été renforcés pour résister au vent violent, aux fortes pluies et éviter les inondations. Par souci de protection de ces familles, ACTED a également installé l’électricité sur le site, avec le soutien du HCR.
En parallèle de la gestion de ce site, ACTED poursuit ses programmes intégré d’appui au retour, destinés à appuyer la reconstruction des maisons détruites, relancer l’économie locale, distribuer des biens non alimentaires et créer des emplois temporaires dans les quartiers les plus atteints. Ces programmes sont mis en œuvre avec le soutien du Centre de Crise, d’OFDA, du PNUD, du HCR et du département d’Aide Humanitaire de la Commission européenne.
Joséphine et ses 4 enfants sont également ici depuis 4 mois. Sans ressources, cette jeune femme divorcée souhaite que ses enfants puissent un jour étudier et sollicite l’appui d’ACTED.
L’hôpital communautaire situé à quelques pas, permet aux personnes malades d’aller consulter, mais les ressources manquent trop souvent pour aller acheter les médicaments. Le paludisme fait des ravages en cette période de début des pluies et le manque de nourriture ne fait qu’affaiblir d’autant plus les organismes. La nourriture disponible est en priorité donnée aux enfants, particulièrement vulnérables jusqu’à l’âge de 5 ans.
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