Attentat au Burkina Faso

Au moins 18 personnes sont mortes et une dizaines d’autres ont été blessées dans cette attaque qui a débuté dimanche soir après 21 heures et « a pris fin » lundi matin, comme l’a annoncé le ministre de la communication burkinabé, Remis Dandjinou.

Lors d’un point presse, celui-ci a avancé un bilan de « 18 décès » et la « neutralisation de deux terroristes ». Un Turc figure également parmi les victimes, selon le ministère turc des affaires étrangères.

L’attaque n’a pas été encore revendiquée, même si les autorités évoquent une offensive djihadiste. En effet, celle-ci rappelle en tous points celle du 15 janvier 2016 perpétrée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) contre le café Cappuccino, durant laquelle 30 personnes avaient été tuées et 71 blessées. Même cible : un établissement du centre-ville de Ouagadougou fréquenté par des expatriés. Même mode opératoire : un commando léger qui mitraille la foule avant de se retrancher dans un bâtiment pour attendre l’assaut des forces de sécurité.

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a condamné lundi un « attentat ignoble » et affirmé que son pays résisterait au « terrorisme ». En France, le ministère des affaires étrangères a invité les Français présents sur place à « éviter le secteur du restaurant » et l’Elysée a fait savoir que le président français, qui a condamné cette « attaque terroriste », s’entretiendrait dans la journée avec son homologue burkinabé.

Moto ou 4×4

L’établissement a été attaqué aux environs de 21 heures, heure locale. Si le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, et le ministre de l’énergie, Alpha Oumar Dissa, se sont rapidement rendus sur les lieux, un certain flou entoure encore le détail des évènements. Le ministre de la communication a affirmé lundi matin que « des personnes ont été retenues » par les assaillants et que « certaines ont été relâchées », mais sans donner plus de détails.

Un officier de l’armée avait évoqué plus tôt une « prise d’otage » mais, dans la matinée, le capitaine Guy-Hervé Yé, porte-parole de la gendarmerie, assurait au Monde que « par chance, beaucoup de clients ont pu s’enfuir par une porte du restaurant qui donne sur l’arrière. Les deux assaillants qui étaient arivés à moto se sont ensuite cachés dans l’immeuble [hébergeant le café Istanbul] et comme les forces de l’ordre pensaient qu’ils avaient des otages, cela a fait durer leur intervention, qui s’est terminée vers 4 heures, quand les deux hommes ont été neutralisés à l’arrière du bâtiment ». Un des serveurs présent sur les lieux a quant à lui raconté à l’AFP que « trois hommes sont arrivés à bord d’un 4 × 4, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis en terrasse ».

Attaques régulières

Frontalier du Mali toujours instable où il a envoyé ses soldats servir sous la bannière des Nations Unies, membre du G5 Sahel destiné à lutter contre « les groupes terroristes » qui agissent dans la région et pays hôte d’un détachement de forces spéciales françaises, le Burkina Faso est la cible d’attaques régulières depuis 2015, particulièrement dans le nord du pays.

En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabés avaient été tués dans une opération contre un détachement de l’armée. En octobre 2016, la précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils.

Alors que l’attaque de janvier de 2016 contre le café Cappuccino avait suscité de nombreuses critiques sur le manque d’organisation des forces de l’ordre burkinabè, « cette fois, les unités étaient plus aguerris et leur coordination meilleure » plaide le porte-parole de la gendarmerie. Selon cette source, les forces françaises présentes sur place ne sont pas intervenues lors de cette opération.

Par Cyril Bensimon, Le Monde (texte adapté para E-CH)

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Communiqué d’ E-CHANGER sur la situation au BURKINA FASO

« Tous nos collaborateurs sur place vont bien »

Suite à l’attentat de hier soir (13 août) à Ouagadougou dont le bilan provisoire est de 18 morts et au moins 20 blessés, nous avons pris contact avec notre coordination sur place.

Ceci nous permet de rassurer et d’informer que tous les coopér-acteurs/actrices vont bien!

Nous allons rester en contact régulier avec eux et la coordination aujourd’hui et dans les jours à venir.

Nous sommes en forte solidarité avec les familles des victimes de cet acte de folie.

E-CHANGER, Lausanne, 14 août 2017

 

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