AVANT-PREMIERE DE LA LEGENDE DE LA TERRE DOREE

Vous êtes cordialement invite à l’avant-première de « la légende de la terre dorée ».
 
Documentaire de 55’
 
JEUDI 29 MARS à 18H00
CAC VOLTAIRE
Rue Général Dufour 15
MAISON DES ARTS DU GRUTLI
GENEVE
 
 
La projection sera suivie d’une discussion et d’un apéritif en présence de
Henri Burin des Roziers, prêtre et avocat français.
 
Synopsis
 
Etat du Para, dans le Sud de l’Amazonie brésilienne. Terre d’or et de lumière étincelante, mais aussi terre d’illusions, de mensonges et de violence. Séduits par de fausses promesses, des centaines de colons s’y rendent jour après jour, à la recherche d’un travail et d’une nouvelle vie.
 
Conduits sur les terres des immenses exploitations où l’on pratique l’élevage de bétail à grande échelle, les travailleurs sont alors le plus souvent réduits à des conditions d’esclavage : retenus, mal nourris et mal logés, ils sont aussi endettés artificiellement pour être privés de salaire.
 
Mais depuis longtemps déjà, un mouvement de résistance s’est organisé autour de Henri Burin des Roziers, un avocat et prêtre d’origine française. Depuis la Pastorale de la Terre de Xinguara où il travaille, il organise la lutte contre le travail forcé, il se bat pour la défense des paysans sans terre et la conquête de leurs droits. C’est clairement l’homme à abattre des grands fermiers qui le considèrent comme une menace contre la base de leur puissance : le monopole des terres. Depuis 2003, le nouveau gouvernement brésilien reconnaît officiellement la pratique de l’esclavage sur son territoire et intensifie la lutte pour l’éradiquer. Les descentes des inspecteurs du travail ont déjà permis la libération de 20’000travailleurs. Les fermiers sont conscients que l’impunité ne leur est plus complètement acquise mais parfois tentent le camouflage de leurs installations.
 
 
Intention de l’auteur
 
Le Brésil est un pays que je connais bien. Sa culture populaire, sa littérature, son cinéma, me passionnent depuis longtemps. J’y ai tourné deux films documentaires, dont le dernier traitait déjà de la lutte pour la terre (Terre promise, 2000).
 
Mais cette région sud de l’Amazonie, en particulier l’Etat du Para, est une terre à part. Colonisée – c’est-à-dire déboisée – depuis les années 1970, elle représente aujourd’hui la nouvelle frontière agricole du Brésil et sert les intérêts du gouvernement central pour les besoins de sa politique d’expansion des exportations,notamment dans les secteurs de la viande et de la production des carburants « verts ».Si, sur le plan économique, cette région est pleinement intégrée au réseau mondial, sa réalité sociale, quotidienne, est toute autre. Deux choses m’ont particulièrement frappé dès ma première visite en 2004 : d’abord, l’affreux système d’apartheid social mis en place par les élites. Un apartheid non légalisé mais très clairement évident, dont le mot est certes tabou mais légitimé par cette phrase entendue un peu partout : «ils sont incultes et paresseux, on est bien obligé d’agir de la sorte… ».Mais l’Etat du Para, c’est aussi l’édification d’un monde falsifié,d’une illusion entretenue, parfois jusqu’à l’absurde, d’une fiction marchande, comme l’est la dette imaginaire dans le but d’asservir ;d’un monde fictif en totale contradiction avec la réalité mais imposé et réglé par la violence et l’arbitraire. Aborder cette facette m’a beaucoup intéressé ; plus qu’une dénonciation sur le phénomène du travail forcé, c’est le portrait d’une terre étrange, belle, mais inquiétante, qu’il m’a plu de proposer.
 
Stéphane Brasey
Février 2007
 

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