COMMUNIQUÉ PUBLIQUE
URGENCE HUMANITAIRE
Nous, les communautés du Bajo Atrato (Région du Choco), des communes de Bojayá, Vigía del Fuerte, Murindó, Unguia, Carmen del Darien, Riosucio, Acandí et Turbo, les Conseils Communautaires de la Larga et Tumaradó, Salaquí, Truando, Cacarica, Jagual, Jiguamandó, Curvaradó, Quiparadó, Comunidad de Pichindé, Peñas Blancas, Juntas de Acción Comunal, Organizaciones Sociales, CAMIZBA, Iglesia y Parroquia Nuestra Señora del Carmen de Riosucio.
Nous sommes venus à la ville de Bogota pour exiger au Gouvernement National et sensibiliser la Communauté Nationale et Internationale au sujet de la grave situation d’URGENCE HUMANITAIRE que vivent les populations situées sur les rives du fleuve Atrato.
Les causes en sont :
1. Le constant débordement du fleuve Atrato depuis trois ans, qui a provoqué la noyade d’enfants et de personnes âgées, la perte de récoltes et de bétails et qui empêche de nouvelles semailles. Notons aussi la destruction d’habitations, des voies de communications, l’absence de zones sécurisées pour les enfants, l’arrêt des activités éducatives, le manque d’un hôpital décent, de médecins et de moyens de transport pour malades graves.
2. Le conflit armé persistant : les acteurs armés effrayent et intimident la population et nous ne jouissons pas de droits civils et politiques.
L’attente de la restitution des terres aux bourgades communautaires : La Larga et Turmaradó, Jiguamiandó et Curvaradó.
Le déplacement des communautés de Salaquí et Truando qui attendent un retour digne et sécurisé sur leurs terres.
ETAT INDOLENT
Fatigués de supporter chaque année les inondations du fleuve Atrato dues aux dépôts de sédiments qui s’accumulent dans son lit, et au colmatage des estuaires, 150.000 habitants des municipalités de Riosucio, Carmen del Darién, Turbo, Murindó, Bojayá et Vigía del fuerte, sont affectés depuis plus de trois ans par cette calamité.
En dépit de demandes répétées, d’actions et de réunions, nous constatons l’inaccomplissement chronique de l’attention nécessaire et de la remise d’aide humanitaire aux populations déplacées.
ANTECEDENTS
Ø A Quibdo, le 19 février 2009, le Gouvernement d’Alvaro Uribe Velez, représenté par le Ministre des Transports, Andres Uriel Gallego H., a signé des engagements avec les organisations du “Paro Civil du Choco” où sont incluent le dragage de plusieurs embouchures du fleuve Atrato, et cela n’a pas été fait.
Ø En 2011, 2300 citoyens de la commune de Riosucio ont instauré une action de tutelle devant le Tribunal Contentieux du Choco contre la Nation, le Ministre de l’Intérieur et de la Justice, le Ministre de l’Environnement, le Département du Choco, le Maire de Riosucio et CODECHOCÓ, demandant le dragage du fleuve Atrato en ses embouchures respectives : le dit tribunal s’est prononcé en faveurs des communautés, mais sans aucune conséquence à ce sujet.
Ø En 2011, sur les rives du fleuve Atrato, Bojayá, Vigía del Fuerte, Murindó, Carmen del Darién, Riosucio, Unguía, 22 enfants sont morts noyés sans que cela ne sorte dans l’actualité ou que cela soit dénoncé par la presse ou par l’Institut Colombien du Bien-Être Familial.
Ø Le 29 janvier de cette année, 12 enfants indigènes, sur le point de mourir à cause de dénutrition chronique, ont été transportés du fleuve Domingodó à Riosucio.
Nous appelons aux organisations sociales, défenseurs des Droits de l’Homme, médias internationales, nationales et locales, et à l’Église, de s’unir et de nous accompagner dans ces manifestations pour que nous puissions solutionner cet ETAT D’URGENCE HUMANITAIRE que vivent les populations situées sur les rives du fleuve Atrato
NOUS EXIGEONS AU GOUVERNEMENT NATIONAL
Etablir immédiatement un bureau pour répondre à CET ETAT D’URGENCE
Nous ne supportons plus d’être ainsi abandonnés et le non-accomplissement des promesses faites à nos communautés afro et indigènes. Que l’on signe des accords sérieux qui donnent réponse aux nécessités déjà mentionnées, avec l’accompagnement de la société en général.
NOUS DÉCLARONS PUBLIQUEMENT :
Que nous ne quitterons pas Bogota tant que deux grosses dragues ne seront pas au travail dans le fleuve Atrato.
Nous ne nous retirerons pas d’ici tant que les aides humanitaires n’arrivent pas entre les mains des familles déplacées et affectées par les eaux.
Nous ne quitterons pas Bogota jusqu’à ce que soit créé et que s’installe UN BUREAU POUR L’ATRATO qui doit être, entre autre, conformé par :
Le ministre de l’Agriculture
L’Institut Colombien de Développement Rural (INCODER)
Le Ministre des Transports
La Direction Maritime et Fluviale
La Chancelière de la République, Docteur María Angela Holguín
La Direction pour La Prospérité Sociale (Action Sociale)
L’Institut Colombien de Bien-Être Social)
L’Office des Affaires Ethniques
La Vice-Présidence de la République
Et avec des représentants des communautés et gouvernements locaux
GARANTS
Nous sollicitons respectueusement servir de garants :
Monseigneur Ruben Salazar, Président de la Conférence Episcopale de Colombie
Père Dario Echeverry, C.M.F.
Père Francisco Deroux, S.J.
Diocèse de Apartadó
Nations Unies
Croix Rouge Internationale
Cours Constitutionelle
Journalistes : Felipe Zuleta y Maria Jimena Dussan
Bogota, D.C. le 30 janvier 2012
Les Communautés du Bajo Atrato
Communications :
Milton Velazquez tel : 314.684.8992
Jaime Leon…tel : 313.209.2994
Telefax :0057-282.2260
Courriel : corpoclaretiananpb@gmail.com