Comment garantir la qualité des programmes d’éducation de base au Sud ?

Premier événement d’importance mis sur pied par le réseau suisse créé en 2006, l’atelier du 1er février a permis de s’interroger sur les pratiques usuelles dans les programmes d’éducation de base dans les pays dits du sud, et surtout de développer des axes de travail communs pour toujours mieux en garantir la qualité. La participation de plus d’une quarantaine de personnes (voir liste des institutions ci-dessous), montre que la mise en commun des expériences est non seulement perçue comme une opportunité mais aussi comme un besoin par tous les protagonistes.

Au terme de travaux de groupes sur 1) les options pédagogiques et didactiques les plus pertinentes pour garantir une éducation de qualité qui soit équitable, 2) les rôles des différents acteurs (internationaux, Etat, ONG, communautés, etc.) dans la mise en œuvre de projets éducatifs, 3) la question de l’insertion sociale et économique des jeunes à l’issue des programmes d’éducation de base, une synthèse à permis d’identifier certains principes communs à prendre en considération dans la mise en place de programmes d’éducation de base au Sud, tels que :

-l’éducation de base ne doit pas se limiter pas à l’enseignement de compétences de base (lire, écrire, compter) mais favoriser l’autonomie réelle des apprenants à travers une implication accrue (voir encadré sur la Pédagogie du texte);
une éducation de qualité repose sur une vision partagée par les différents acteurs en jeu ; il est nécessaire de tenir compte des besoins exprimés par les personnes directement concernées (parents, communautés, élèves, autorités, etc.);

-il n’existe pas une pédagogie valable partout et facilement exportable : les curricula et le matériel didactique doivent être adaptés aux réalités culturelles, sociales et économiques locales tout en favorisant l’ouverture sur l’extérieur. Dans cette perspective, l’utilisation des langues maternelles comme langue d’enseignement devrait être une préoccupation centrale (voir encadré l’enseignement bilingue au Burkina).

-le choix des approches pédagogiques retenues est important mais les conditions pour leur mise en œuvre doivent également être réunies : des enseignants correctement formés, une équipe stable et un leadership fort, une planification adéquate, la mobilisation des communautés concernées, une définition claire du rôle de chacun;

-la formation de base et la formation continue des enseignants et des formateurs d’enseignants, ainsi que le développement de recherches sont des éléments essentiels pour renforcer la pertinence des approches didactiques et pédagogiques sur le terrain ; l’initiation professionnelle doit être incluse dans l’éducation de base en adéquation avec la situation du marché du travail local et avec les projets plus larges de la société.

L’atelier a également permis d’évoquer des préoccupations communes et des pistes d’action qui constitueront les axes de travail des prochaines rencontres du réseau, telles que la nécessité de :

-poursuivre et favoriser l’échange d’expériences dans le but de toujours mieux garantir la qualité dans les programmes d’éducation menés au Sud ;
-assurer une meilleure évaluation des projets éducatifs, notamment grâce à une mise en commun des ressources et des outils utilisés ;

-échanger en permanence sur les meilleures pratiques expérimentées dans les domaines pédagogiques et didactiques et diffuser les plus efficaces ;

-renforcer l’implication et les capacités de négociation des communautés, de la société civile, mais aussi des responsables de l’éducation au sein de l’Etat;

-entreprendre des actions de plaidoyer communes auprès des Etats bailleurs et bénéficiaires pour favoriser la prise en compte de l’aspect qualitatif dans les programmes d’éducation, notamment en présentant et proposant des approches novatrices ayant prouvé leur efficience.

Au terme de la journée, les membres du Réseau des organisations suisses actives dans l’Education de base au Sud ont réaffirmé leur volonté de continuer à travailler ensemble et d’ouvrir le réseau à toute personne ou institution intéressée à collaborer sur ces questions.

Plus d’information sur ce réseau en contactant Claire de Goumoens au +4122 798 88 81 ou à education@edm.ch

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