Comment SOLIDARITÉS INTERNATIONAL délivre une aide humanitaire à Gaza malgré le blocus ?

Chaque jour, les médias déplorent le blocage de l’aide humanitaire à Gaza. La communauté internationale plaide sans succès pour la réouverture des points de passages permettant aux ONG de subvenir aux besoins vitaux des 2 millions de Gazaouis coincés sous les bombes. Et pourtant, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, présentes à Gaza depuis le début 2024 continuent, comme quelques autres ONG, à y délivrer quotidiennement leur aide. Comment est-ce possible ? 

Il est vrai que des milliers de camions attendent de pouvoir rentrer, et des centaines de milliers de tonnes d’aide humanitaire sont bloquées dans les pays frontaliers, attendant la réouverture complète des points de passage. Cette situation entrave gravement l’action humanitaire. Mais ce blocus, s’il s’est significativement renforcé ces dernières semaines, est un problème connu depuis le début du conflit et auquel SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’est adaptée. 

Des choix stratégiques 

En avril 2024, nos équipes avaient fait entrer quelques camions, permettant la distribution de nourriture aux Gazaouis affamés. Plus tard, nous avons distribué des kits d’hygiène. Mais rapidement, nous avons concentré nos efforts sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène.  

Gaza dépend historiquement d’Israël pour ses besoins en eau potable, car ses nappes phréatiques ont un taux de salinité élevé, du fait de la proximité de la mer et de la nature des sols. Mais depuis le début du conflit, Israël ne fournit plus ce service. L’eau douce fait donc gravement défaut, menaçant la vie et la santé des Gazaouis. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a donc décidé de dessaliniser l’eau et de la traiter pour produire de l’eau potable. Ainsi, nous répondons à un besoin des plus vital, et l’aide que nous offrons est moins dépendante des importations limitées par le blocus. 

Comme le gouvernement israélien interdit l’importation de tout matériel (tuyaux, câbles électriques…) dont l’usage pourrait être détourné pour fabriquer une arme, il a fallu trouver sur place le matériel nécessaire à la réhabilitation et à la mise en œuvre de trois stations de désalinisation de l’eau.
Ces choix ont été payants, puisque nous avons distribué 19 millions de litres d’eau potable quotidiennement à des dizaines de milliers de personnes.

Le carburant au cœur des enjeux 

Les défis restent pourtant nombreux pour notre équipe, et exige des efforts considérables. Le manque de pièce de rechange complique tout, et le fioul est devenu un sujet vital à Gaza. En effet, à défaut de réseau électrique, tout fonctionne avec des générateurs, pompes et stations de désalinisation comprises.

Le véritable enjeu pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est donc de trouver de quoi faire tourner les moteurs. Les Gazaouis tentent de produire du carburant à partir de plastique fondu, mais ce produit, surnommé Gazagazoline, encrasse – sans surprise – les générateurs. Au mois de mai, notre équipe a dû acheter du gasoil au prix exorbitant de 130 USD le litre. Trouver du gasoil ou de l’essence est une préoccupation quotidienne, mais, avec ténacité et ingéniosité, notre équipe réussit à se fournir et continue de délivrer de l’eau aux Gazaouis. Une gageure, dans les conditions de sécurité et les contraintes propres à ce conflit, mais une réussite essentielle pour laquelle nous nous battons.

Palestine, bande de Gaza

 Contexte et action

  • 2,3millions d’habitants
  • 111èmesur 191 pays pour l’Indice de Développement Humain
  • 60 000 personnes bénéficiaires

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