Je suis un officier des forces armées guinéennes. Je suis révolté par tout ce qui se passe et je ne dors plus depuis les meurtres de ce lundi 28 septembre. Je prends la communauté internationale et tous Guinéens à témoin. Je suis de la forêt mais ma maman est malinké et ma grand-mère est peule. Ma petite sœur est mariée à un soussou. Je ne saurais donc partager la vision ethno-régionaliste à laquelle Dadis nous invite tous les jours. Il est malsain de raisonner en termes d’ethnies et de région.
Il existe de nombreuses contradictions dans la gestion de Dadis. Il affirme haut et fort qu’il lutte contre les narcotrafiquants. En réalité, ce qui l’intéresse c’est de faire sensation.
Toutes les personnes averties savent que la fondation FOJEDAC mise en place par sa femme est financée par l’argent de la drogue, notamment Sata Keita, la femme de Jean Marc T. Sata Keita est une vendeuse de drogues. Pourquoi arrêter les autres et laisser cette dame tranquille ? Pourquoi refuser l’argent des uns et accepter celui de cette dame dont tout Conakry sait que sa fortune est bâtie par l’argent de la drogue ? La fondation FOJEDAC a son siège à la station base militaire, dans un parc auto. On envisage de transférer le siège au Jardin 2 octobre, sans doute pour être à la page.
Par ailleurs, tout Conakry sait aujourd’hui que Jean Marc T. a voulu nommer plusieurs de ses parents ambassadeurs de la Guinée auprès des pays étrangers. Malheureusement pour lui et heureusement pour la Guinée, les CV de ses postulants sont loin d’être à la hauteur. Dans ce cas, la plupart des pays ont refusé d’accepter ces individus en qualité d’ambassadeurs.
J’apporte également un témoignage relativement au camouflage des victimes du 28 septembre. Un de mes protégés dans l’armée a participé à l’enfouissement des corps à l’aéroport. Il est venu me raconter l’évènement les larmes aux yeux. Les faits tels qu’il me les raconte sont édifiants : sur ordre de Commandant Edouard Théa, ils ont pris 38 corps et se sont dirigés à Yimbaya Faba. Arrivés à l’aéroport, ils ont été repérés par des jeunes qui les ont suivis. Ils ont été obligés de chasser les jeunes. Puis, ils se sont dirigés à l’endroit indiqué pour enterrer les corps.
Le gardien du cimetière a piqué une crise. Ils sont revenus et le commandant Théa les a mis en garde en ces termes : ‘’tant pis pour celui qui parle’’. Il faut noter qu’en plus de ces actes, le commandant Théa et Dr Bangoura Saloum, adjoint chef des armées de l’hôpital militaire Samory devaient exécuter un autre plan plus macabre. Ils devaient tuer Cellou Dalein au Camp et déclarer par la suite que le leader était déjà mort avant son évacuation à l’hôpital. C’est le Colonel Kaba de l’EMAT, mis au courant de l’affaire et en accord avec d’autres personnes, qui a pris l’initiative de l’évacuer de toute urgence à la Clinque Pasteur. Autrement, à ce jour, la Guinée serait en train de gérer des problèmes encore beaucoup plus compliqués.
Le soldat est prêt à témoigner. Je suis sur le point de l’exfiltrer de la Guinée et le mettre à la disposition des organisations des droits de l’homme.
Que Dieu sauve la Guinée !
Source : Centre Guinéen de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme
NB: Le CODAP peut mettre directement en contact les organisations intéressées par ces informations avec leur auteur. http://www.codap.org