Déplacements forcés : des vies à reconstruire

Personne ne quitte sa maison à moins que
La maison ne soit la bouche d’un requin
On ne court vers la frontière que
Quand on voit toute la ville courir aussi

« Home », poème de Warsan Shire

Fuir la violence, c’est sauver sa vie mais voir son destin basculer.
En apportant une aide digne et vitale, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL
permettent aux personnes déplacées de retrouver des perspectives d’avenir.

Plus d’une personne sur 69 sur Terre a été contrainte de fuir de chez elle¹. Face à l’importance de ce phénomène et au flot de préjugés qu’il charrie, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vous invite à mettre vos pieds dans les chaussures d’une personne qui subit un déplacement forcé du fait d’un conflit ou de violences armées :

Quitter sa vie n’est pas un choix

Des gens armés débarquaient souvent pour nous racketter et nous réclamer des rançons. Après nous avoir tabassés et emporté nos économies, ils nous ont chassés de chez nous. Pour un temps, nous avons vécu dans nos champs, mais quand ils ont su cela, ils nous ont pourchassés dans les champs avec leurs motos la journée, et la nuit ils utilisaient des lampes torches pour nous repérer, alors nous avons été obligés de fuir le village.

Mariama, Abala, région de Tillabéri, Niger

Les personnes quittent leur logement pour sauver leur peau ou celle de leurs proches. Dans des pays en proie à des conflits armés, des logiques de conquête de pouvoir poussent les belligérants à agresser les populations civiles, en violation du droit international humanitaire. Assassinats, pillages, viols de masse, mutilations, bombardements, sont le fait de nombreux groupes armés et de troupes militaires qui cherchent par ces biais à asseoir leur domination sur les populations. Fuir sa maison et son village n’est donc pas un choix. C’est bien souvent la seule option pour espérer survivre face à l’irruption d’un groupe armé.  

Dans l’urgence d’une attaque, les personnes s’enfuient sans toujours réussir à rassembler leur famille. Les personnes trop âgées, malades ou handicapées ne sont souvent pas en capacité de prendre la route à pied. Ainsi, les familles sont régulièrement séparées, et déplorent des décès et des agressions de ceux qui n’ont pu s’enfuir. 

Les personnes qui fuient les combats dans leurs villes ou villages n’ont aussi souvent pas la possibilité d’emporter quoi que ce soit. Ni effets personnels, ni nourriture, ni même eau. Cet abandon de toutes leurs possessions, dans la panique du départ, signe le passage à un niveau de précarité extrême. 

Extrait de l’article « Soudan : le jour où tout a basculé »

Témoignages de Justine Muzik Piquemal, directrice régionale et de Charline Petitjean, coordinatrice terrain pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Le 16 juin à 17h, des combats très violents se font entendre au premier village soudanais après la frontière. Puis tout s’arrête et le temps se suspend. C’est alors que, dans un silence lourd de douleur, les réfugiés apparaissent. 80 000 personnes arrivent en masse, les unes derrière les autres, avec des blessures de guerre et sans avoir pu emporter quoique ce soit. Une vision que n’oublie pas Justine, directrice régionale pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, « On n’a pas de mot à ce moment-là. On ne dit rien. Je demande à notre collègue de nous conduire à l’hôpital soutenu par Médecins Sans Frontières. Et là, autour de l’hôpital, des gens à perte de vue. Pour aider, on prend en charge l’approvisionnement en eau de l’hôpital. On récupère tous les bidons d’eau possibles et on tourne jusqu’à 4h du matin pour distribuer de l’eau. Des membres de notre équipe qui ont fui Geneina, arrivent les uns après les autres, et notre aide s’organise. On s’est finalement installés dans l’enceinte de l’hôpital pour distribuer des kits d’hygiène (savons, moustiquaires, bâches et cordes). »

Pour Charline également, la vision est choquante : « C’est juste un enfer sur terre. J’ai des images de femmes blessées, violées, avec des bébés, très peu d’hommes. Pas de mots. Au bout de deux ou trois jours, la situation se calme un peu et nous permet de commencer à parler aux gens qui nous racontent leur histoire. Ils nous racontent que les hommes étaient tués et les femmes violées. Des histoires d’une violence terrible. »

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S’échapper par la route, un moment de grande vulnérabilité 

Les gens ont entendu les détonations des armes, les bombes, les affrontements entre le M23 et les Forces Armées de la RDC. C’était brutal. Ils ont fui vers Goma. 23 kilomètres à pied jusqu’à l’entrée de Goma. Sans eau, sans manger. Ils sont arrivés fatigués et malades.

Séraphin Bwanakweli, coordinateur de programmes eau, assainissement et hygiène (EAH) en République démocratique du Congo pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Il arrive régulièrement que les personnes passent une première nuit dehors non loin de leur habitation, suite à leur fuite. Dans la brousse, la forêt, dans les champs. Devant la pérennité du danger, les décisions sont prises de chercher refuge plus loin, mais le déplacement jusqu’à un abri est un moment de grande vulnérabilité et d’exposition à de graves menaces pour ces personnes. Celles qui se déplacent à pied sont les plus nombreuses, les plus démunies et les plus en péril. Il faut pouvoir marcher sans s’arrêter parfois des jours entiers, pour échapper au danger. Les personnes peuvent se déplacer de façon dispersée et rapide, parfois en petits groupes, et cherchent souvent à se cacher, ce qui les rend difficiles à atteindre pour leurs agresseurs, mais également pour l’aide humanitaire. C’est le cas par exemple dans le nord-ouest du Myanmar où les populations doivent fuir régulièrement des bombardements sur leurs villages pour trouver refuge dans la forêt, ou au Tchad où les réfugiés du Soudan sont arrivés par 32 points frontaliers entre les deux pays.  

Tout le monde ne parvient pas au bout de ce voyage. Il faut parfois traverser des lignes de front, le manque d’eau et de nourriture se fait sentir dès les premiers kilomètres, et les mauvaises rencontres sont légion. Enrôlements forcés dans des groupes armés, abus sexuels et toutes formes d’exploitation et de trafic humain se multiplient à la faveur du manque total de protection. 

Extrait de l’article « Deux ans de guerre en Ukraine. Retour sur l’arrivée de l’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL dans un pays en flammes »

Témoignage de Philippe Bonnet, directeur des urgences pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Des gens de Mariupol et d’autres zones ou les combats font rage, arrivent avec des voitures criblées de balles, des enfants, parfois des blessés. Le centre social les aiguille. Comme à Lviv, on finance, via la cantine de la mairie, l’achat de nourriture et les coûts de production de repas chauds. Les personnes arrivent le soir, elles reçoivent un repas chaud, et repartent le lendemain avec un petit snack et une bouteille d’eau pour continuer leur trajet. À ce moment-là, nous sommes encore la seule ONG internationale sur place. Notre présence redonne espoir aux gens, ils voient qu’ils ne sont pas abandonnés.

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Trouver des conditions de vie dignes

J’aimerais que les gens m’aident afin que les enfants puissent fréquenter l’école. Il nous manque vraiment du travail. Nous travaillons dans les décharges pour faire le tri dans les ordures. Dans les décharges on se moque de nous en nous traitant de tous les noms d’oiseaux. Ce travail est fatigant et susceptible à la longue de nous rendre malades. Mais quand on n’a pas le choix, ni les moyens, nous ne pouvons faire autrement.

Sago, camp de Faladié, Bamako, Mali

Généralement, les personnes commencent par trouver refuge dans des bâtiments publics, écoles, dispensaires de santé… Blessées, assoiffées, exténuées et traumatisées, leur condition physique est d’emblée critique. Les lieux d’accueil naissent spontanément, en dehors de toute infrastructure nécessaire à des conditions de vie dignes. Le manque d’eau, de latrine, d’assainissement, de ramassage des déchets crée des conditions favorables au développement de maladies hydriques. Les familles vivent dans le dénuement le plus complet, puisque leur fuite a provoqué la perte de leurs moyens de subsistance : champs, bétail, magasin, outillages techniques. Éloignées de leur réseau de sociabilité, leur trajectoire de vie coupée nette, leurs projets avortés, leurs études stoppées sans espoir de reprise, les personnes, dont 40% sont des enfants², se retrouvent placées dans une situation de dépendance totale.  Elles découvrent alors la vie de camp, les abris de fortune (des camps, des bâtiments publics, des immeubles abandonnés…) avec son contingent de dépendance, d’absence totale de perspectives, et de protection. Sans une aide rapide et consistante, l’adoption de stratégies de survie négatives, comme la prostitution, la mendicité, le travail des enfants ou des mariages précoces ou forcés, entraînera des conséquences catastrophiques. Dans un monde où les crises prolongées sont devenues la norme, les personnes réfugiées peuvent rester des dizaines d’années dans cette situation. Pendant le temps de ce déplacement, nombreuses sont les personnes qui sont amenées à changer plusieurs fois de lieu d’accueil. C’est le cas au Yémen, où il n’est pas rare que les familles aient dû changer cinq ou six fois de lieu d’accueil en dix ans à cause des violences ou par manque d’eau et de nourriture. Chaque nouveau déplacement les enfonce dans la vulnérabilité. Il faut construire un nouvel abri, et trouver de nouveaux repères alors que leurs moyens de s’adapter se réduisent. 

Financer une aide de long terme aux personnes réfugiées

Les déplacements forcés et prolongés ne constituent pas seulement un enjeu humanitaire, mais aussi un enjeu économique et de développement. Alors que les déplacements durent plusieurs années, il est insuffisant de ne fournir qu’une aide qui permet seulement la survie. Les personnes déplacées sont souvent exclues des programmes et des plans de développement nationaux quand ils sont mis en place. Alors même que les communautés hôtes ne peuvent parfois pas bénéficier d’une aide d’urgence dont elles pourraient avoir besoin, ce qui peut créer des tensions.   

Tant que les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays ne peuvent circuler librement, n’ont pas accès au marché du travail, à une éducation de qualité et à des formations, la dépendance à l’aide et le cycle de la pauvreté se perpétueront pour les générations futures.  

Les populations déplacées se retrouvent confrontées à des risques imbriqués et croissants liés aux conflits, à la fragilité socio-économique mais aussi au changement climatique. Ces facteurs conjugués engendrent une augmentation des besoins humanitaires, compliquant le renforcement de la résilience des personnes affectées. Pour briser ce cercle vicieux, une approche coordonnée en matière d’action humanitaire, de développement, de consolidation de la paix et de lutte contre le changement climatique est indispensable.  

Pourtant, l’aide publique au développement allouée aux pays en proie à des crises de longue durée diminue. Dans certains contextes dans lesquels des groupes prennent le pouvoir sans être élus, lors d’un coup d’État par exemple, les bailleurs suspendent les financements de développement. Ces suspensions aggravent les situations déjà précaires des personnes déplacées et des communautés hôtes. 

Les pays les plus affectés par le changement climatique sont aussi ceux qui sont le théâtre des déplacements liés aux conflits. Ainsi les populations qui ont besoin d’aide humanitaire sont aussi celles qui subissent le plus les conséquences du changement climatique alors qu’elles en sont les moins responsables.  

Il est donc impératif que les bailleurs de développement et du climat mobilisent des ressources supplémentaires et les orientent vers les contextes en proie à des crises prolongées.  Il leur faut adapter leurs modalités de financement, identifier des mécanismes flexibles, et accepter des prises de risque, en partenariat avec des acteurs locaux et internationaux. 

Extrait de l’article « À Deir el-Balah, délivrer l’aide malgré les contraintes »

Témoignage d’Anne-Sophie Morel, coordinatrice terrain à Gaza 

Nos équipes ont installé près de l’hôpital Al-Aqsa une première station de désalinisation d’eau. L’eau traitée alimente six robinets qui permettent aux Gazaouis d’accéder à de l’eau potable. Une intervention essentielle alors que les conditions d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène sont plus que critiques dans l’enclave et exposent les Gazaouis aux épidémies. “Entre les fuites d’eau, les déchets et les problèmes de canalisation considérables, les sols sont en train de devenir de terribles nids à bactéries, d’autant plus que les températures vont commencer à augmenter”, alerte Anne-Sophie Morel. 

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Les engagements internationaux

En temps de conflit armé, le droit humanitaire international humanitaire et les lois sur les droits humains, y compris le droit des réfugiés, constituent des outils essentiels. La Déclaration universelle des droits de l’homme consacre le droit d’asile, tandis que la Convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951 et son Protocole de 1967 définissent les droits et obligations des réfugiés et des États signataires. Les 117 Etats signataires ont l’obligation de respecter les droits fondamentaux des réfugiés tels que le droit au travail, à la sécurité, à la santé. Ceux qui fuient la guerre et les persécutions dans leur pays ont le droit de demander la protection d’un autre État. Ce droit fondamental, ainsi que l’interdiction du refoulement ou du retour forcé vers un territoire où leur vie ou leur liberté est menacée, comptent parmi les principes les plus importants du droit international et doivent être défendus et faire l’objet d’une application rigoureuse. 

Être solidaire et accueillir son voisin

Ici, nous avons accueilli au moins quatre villages de déplacés. Lorsqu’ils sont arrivés, on a fait au mieux pour les accueillir. Nous leur avons montré des endroits où vivre, puis accordé de la nourriture et de l’eau qu’on se partage.

Moussa, région de Tillabéri, Niger

58% des personnes qui ont subi un déplacement forcé à la suite à de violences restent dans leur pays d’origine³. On nomme ces personnes des déplacés internes. Celles qui traversent une frontière pour trouver refuge dans un autre pays sont qualifiées de réfugiées. Parmi les réfugiés,  69% se trouvent dans un pays voisin de leur pays d’origine⁴. Ainsi, à l’extrême–nord du Cameroun, les personnes déplacées trouvent refuge dans les villages à environ 10 km de chez elles. Elles sont accueillies pour la plupart chez des personnes de la même ethnie ou communauté. Les familles d’accueil partagent avec les familles déplacées le logement, les repas, les articles ménagers ou encore l’eau.

Les pays à faible ou moyen revenu ont accueilli 75 % des personnes réfugiées en 2023. Mais leurs infrastructures ne permettent pas d’absorber plus de demandes. Au final, les mouvements de solidarité naturelle peuvent avoir tendance à s’éroder lorsque les crises durent. Le Liban, avec ses 5 millions d’habitants, a ainsi vu l’arrivée de 1,5 millions personnes réfugiées syriennes, majoritairement dans les années 2011/2012. Le pays a su faire face à cette situation, mais lorsqu’il a basculé dans la crise en 2019, les tensions entre les réfugiés syriens et les communautés hôtes libanaises se sont fortement accrues. L’assistance humanitaire s’est alors adaptée en s’adressant autant aux personnes réfugiées qu’aux membres des communautés hôtes.

Extrait de l’article : Dans le golfe de Guinée, soutenir les personnes déplacées et les populations hôtes

Les activités des groupes armés dans la bande sahélienne provoquent des déplacements de population au nord des pays du Golfe de Guinée, jugés plus sûrs. On parle aujourd’hui de 50 000 personnes au Togo et 15 000 au Bénin. (…) L’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a pu discuter avec les acteurs locaux, observer les sites, recenser les points d’eau non fonctionnels et rencontrer les bénéficiaires pour évaluer les risques et besoins de protection.  Au Togo et au Bénin, on constate l’absence de camps de déplacés. Les personnes se sont mélangées à la population hôte. Ces communautés sont proches. Elles parlent la même langue, s’entendent bien et ont des besoins similaires. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a donc privilégié une démarche transversale intégrant personnes déplacées et hôtes. 

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Rentrer chez soi

On prie Dieu pour que tout redevienne comme avant pour que nous puissions regagner nos villages respectifs. Nous souhaitons la paix et l’unité pour notre pays afin de nous épanouir pleinement.

Hamadou a trouvé refuge à Gotheye, région de Tillabéri, Niger

Quand nous sommes arrivés au village et que nous avons vu l’état de la maison… nous avons pleuré bien sûr, c’était tellement choquant.

Larysa, oblast de Mykolaiv, Ukraine

Retourner dans sa ville d’origine n’est pas toujours une possibilité. La majorité des terres agricoles, biens et maisons sont pillés, brûlés, détruits, réduisant drastiquement les espoirs et possibilités de retour. Sans compter les conflits qui s’éternisent, comme cela arrive de plus en plus souvent, et la peur, la déception et autres sentiments de coupure avec son pays d’origine. Ainsi, au Tchad, Une majorité des ménages réfugiés disent ne pas avoir l’intention de retourner au Soudan. Respecter ce choix est une prise en compte naturelle de la dignité des personnes.  

Toutefois certains expriment leur fort attachement à leur localité d’origine et désirent rentrer chez eux au plus vite. C‘est ce qu’ont fait 6,1 millions de personnes qui étaient déplacées de force en 2023⁵. Mais ce retour ne signe pas la résolution des problèmes. En Ukraine par exemple, les champs minés ne permettent pas d’envisager la reprise du travail agricole. La perte du bétail, la destruction des bâtiments et des moyens de production bloquent tout espoir d’une reprise du cours normal de la vie.  

Malgré le soutien humanitaire aux populations déplacées, les cicatrices profondes et durables que provoquent les déplacements sur le plan émotionnel, social, économique et culturel mettent des années, voire des générations, à s’estomper.   

La réponse humanitaire de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL aux besoins spécifiques des personnes déplacées de force par les conflits

Accéder aux populations

  • La neutralité et l’impartialité restent la clé de voûte de toute négociation d’accès. Les humanitaires peuvent ainsi communiquer avec les différentes parties au conflit et négocier les accès et la sécurisation des travailleurs humanitaires et de l’aide. Aujourd’hui, cette sécurité est chaque jour plus menacée. 
  • Pour suivre les mouvements rapides, les acteurs mettent en place des systèmes de veille et d’alerte précoces impliquant notamment le développement de réseaux d’informateurs dans les zones d’intervention mais aussi des capacités de cartographie. 

Déployer une réponse rapide, mobile et coordonnée

Adapter les réponses aux besoins des personnes

Fournir aux personnes des perspectives d’avenir

Protectiondignité et autonomie sont les objectifs finaux de l’action de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.

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