Entretien avec la nouvelle Rapporteure spéciale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor

En mai 2020, l’Irlandaise Mary Lawlor a débuté son mandat de Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la protection des défenseurs des droits de l’homme, remplaçant ainsi Michel Forst après six ans de mandat. PBI s’est entretenue avec elle concernant ses priorités et ses objectifs, et lui a demandé comment l’organisation pouvait la soutenir au mieux dans cette tâche.

Mary Lawlor débute son travail de Rapporteure spécial des Nations Unies sur la protection des défenseurs des droits de l’homme à un moment difficile. Dans son premier message, elle relève que certains régimes autoritaires utilisent la crise actuelle du Covid-19 pour étendre leur pouvoir et faire taire les défenseuses et défenseurs des droits humains (DDH). Selon Lawlor, il existe donc le risque dans les mois à venir de perdre les décennies de travail qui ont été nécessaires à la mise en place des bases précieuses de mécanismes de protection des DDH. « La criminalisation est un outil visant à faire taire les défenseurs∙euses », a déclaré Mary Lawlor. Répondre à des accusations légales demande du temps et des efforts que les DDH ne peuvent alors plus consacrer à leur véritable travail. C’est pourquoi la nouvelle Rapporteure spéciale prévoit de se concentrer sur les DDH qui purgent innocemment de longues peines de prison, ainsi que sur les activistes dans le domaine de l’économie et des droits humains qui subissent des représailles pour leur travail.

Contact avec les DDH marginalisé∙e∙s

Il est important pour Mary Lawlor d’entendre parler des DDH menacé∙e∙s qui ne disposent pas encore de réseaux internationaux et qui n’ont donc pas reçu d’attention jusqu’à présent. Des organisations comme PBI sont essentielles à cet égard car « elles entretiennent des liens étroits avec les DDH marginalisé∙e∙s ». Ce que la Rapporteure spéciale apprécie particulièrement dans le travail de PBI, c’est que l’organisation est proche des défenseuses et défenseurs qui vivent dans des zones hostiles aux DDH. Elle prévoit de tenir des réunions dans les zones rurales et de se rendre en particulier dans les pays que les précédents Rapporteurs spéciaux des Nations Unies n’ont pas visités.

En 2001, Mary Lawlor a fondé l’organisation Front Line Defenders à Dublin et en a été la directrice exécutive jusqu’en 2016. PBI lui souhaite bonne chance dans son nouveau rôle et encourage les DDH à contacter la nouvelle Rapporteure spéciale afin de l’informer des défis auxquels ils et elles sont confronté∙e∙s dans leur pays.

Photo : OHCHR

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