Forum Social Mondial: coopération solidaire pour renforcer les sociétés civiles au Nord et au Sud

Près de 80 participants ont assisté à cet atelier le 28 mars, dans un auditoire de l’université « El Manar » de Tunis. Augusto Juncal, du Mouvement sans Terre (MST) du Brésil, a rappelé que leur lutte « est fondamentalement pour la démocratisation de la terre, pour qu’elle appartienne à ceux qui la travaillent. Une vraie réforme agraire populaire comporte aussi un changement du type de production,  axée sur la souveraineté  alimentaire et doit s’accompagner d’un meilleur accès à l’éducation et aux soins pour les paysans ». Il a ajouté que « la collaboration  du MST avec les ONG n’était possible que s’il y avait une compréhension mutuelle et une partage d’une même vision sociale ».
Miriam Nobre, de la Marche Mondiale des Femmes a expliqué que cette association travaille dans 60 pays pour la défense des femmes, qui subissent encore trop souvent des violences, mais aussi toutes sortes de discriminations. Elle a souligné « le travail logistique important que font les coper-actrices d’E-CHANGER, tant au Brésil qu’au Burkina Faso qui serait, si non,  difficile à réaliser, tant la lutte direct du terrain est prenante.
Mimoum Rahmani, dirigeant du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM) du Maghreb a insisté sur la solidarité nécessaire entre les mouvements qui luttent contre le néolibéralisme, tandis que Patricia Dubois, du comité d’E-CHANGER, a développé l’idée que la coopération devait être un « réseau social non virtuel », permettant les liens si nécessaire pour construire un « autre monde possible ».
Luc Recordon, conseiller aux Etats de Suisse a lui insisté sur l’apport du Sud, en particulier des mouvements sociaux brésiliens, qui ont une longue histoire, pour nos propres luttes dans le nord, et sur l’importance aussi des échanges Sud-Sud i. Il a relevé combien les témoignages des coper-acteurs étaient importants en Suisse, car l’information de ce qui se passe au Sud est très lacunaires, alors que les réalités du Sud et du Nord sont devenues interdépendantes. Konrad Specker, de la Direction du Développement et de la Coopération suisse (DDC), a valorisé le partenariat des ONG avec les mouvements sociaux. Parlant d’eux comme d’un des acteurs incontournable pour l’équité sociale et le bien public.
Dans la discussion qui a eu lieu, il a été relevé que l’on était face à une crise mondiale systémique qui risquait de déboucher sur une catastrophe humaine et que malheureusement l’ONU, qui selon sa charte devait parler au nom des peuples, le faisait au nom des Etats. De plus,  les institutions internationales telles que la BM, l’OMC (ou son pendant affaibli à savoir les Accords bilatéraux de libre-échange) ou encore le FMI, défendaient d’avantage les intérêts des grandes firmes multinationales et du système financier spéculatif  que les populations. Dans ce sens le renforcement des mouvements sociaux, au Nord comme au Sud, organisés en réseaux,  pouvait servir de force porteuse d’espoir et d’alternatives, prenant en compte les gens, défendant  d’avantage le  « buen vivir » cher aux peuples de la région des Andes et respectant la « pacha mama » (terre-mère).

Bernard Borel, membre de la délégation E-CHANGER-Alliance Sud au FSM de Tunis  et membre du Comité d’E-CHANGER

 

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