Forum
Publié : jeu. févr. 12, 2004 4:43 pm
Après le forum de Mumbai...
>
> LES PROCHAINS DEFIS DE PORTO ALEGRE 2005
>
> Sergio Ferrari*
>
___________________________________________________________________________
> _________
>
> Du Brésil à l'Inde en 2004... de Mumbai pour retourner à Porto Alegre
en
> janvier 2005. Le Forum social mondial (FSM), qui vient de vivre son
premier
> « voyage intercontinental», est maintenant confronté aux futurs défis
de
la
> 5e réunion, dont l'organisation a déjà commencé. Espace ouvert, forum
de
> réflexion, d'échange et de proposition, processus alter-mondialiste
en
> marche, cadre de convocation des mouvements sociaux, le FSM aspire
à
> poursuivre son renforcement. Pour cela, rien de plus nécessaire que
trouver
> des réponses collectives aux questions fondamentales encore en attente.
>
___________________________________________________________________________
> _______
>
> LE FORUM ET LES ALTERNATIVES
>
> *Cri de guerre* et consigne unificatrice du processus qui a démarré
à
Porto
> Alegre en 2001 (la première réunion du Forum social mondial), *Un
autre
> monde est possible" continue d'attendre sa concrétisation.
>
> Les quatre réunions du FSM - et celle de Mumbai ne fut pas une exception
-
> ont permis d'avancer chaque fois avec une meilleure lucidité dans
le
> diagnostic des maux engendrés par le modèle actuel de globalisation
et ses
> conséquences néfastes.
>
> Néanmoins, à l'heure de concrétiser des propositions alternatives,
de
> nombreux discours deviennent ambigus et répétitifs, comme l'attestent
> plusieurs conférences principales des différents forums. Les rencontres
se
> terminent sans mettre en ordre les idées ou sans que ces idées (qui
> existent et bougent sans cesse) soient synthétisées d'une manière
> didactique, permettant leur socialisation et leur enrichissement.
>
> Il est évident qu'on ne pourra trouver automatiquement des alternatives,
au
> système hégémonique actuel (consolidé depuis plus de deux siècles),
dans
un
> processus comme celui de Porto Alegre, né il y a seulement un peu
plus de
> 1000 jours.
>
> Néanmoins, c'est une nécessité prioritaire pour la société civile
à
> l'échelle planétaire d'avancer, au moins, dans une clarification
> méthodologique pour commencer à construire ces alternatives.
>
> Dans le cadre des mobilisations pour la paix en 2003, la société civile
a
> commencé à être reconnu comme la « seconde superpuissance » - pour
> reprendre la formule lucide de l'écrivaine et militante indienne Vandana
> Shiva. Ce rôle ne pourra être consolidé à moyen terme qu'en transformant
la
> capacité de convocation du FSM en méthode de propositions.
>
> Porto Alegre 2005 pourrait systématiser d'une manière plus achevée
ces
> *certitudes* sur les pas à franchir dans la construction d'alternatives:
du
> local au global ; la socialisation d'expériences nouvelles et
> enrichissantes - telles que le budget participatif ou les luttes contre
la
> privatisation, etc. La systématisation des grandes revendications
déjà
> existantes, comme l'annulation de la dette du Sud, la taxe Tobin,
la
> campagne mondial contre l'évasion fiscale, etc. Sans oublier les
nécessités
> d'un consensus minimum par rapport au système multilatéral: abolir
> l'Organisation mondial du commerce ? réformer les Nations Unies ?
etc.
>
> Il ne s'agit pas là de recettes toutes faites ni de documents politiques
> imposés, mais de développer, selon la méthodologie même du FSM, d'en
bas
> vers le haut, du simple au complexe, de la diversité au consensus,
une
> sorte d'ABC qui systématise le riche capital de propositions existantes
> formulées en bonne partie. Sans aucun doute, l'équation *quantité
> participative* (explosive jusqu'au délire à Mumbai)-*qualité de
> proposition* représente une dualité difficile à résoudre pour le FSM.
Avec
> une convocation sans exclusive - essence de la nouvelle culture politique
> de ce processus -, il sera toujours plus difficile d'aspirer à des
> synthèses globales.
>
> Néanmoins, il incombera aux acteurs du Forum de trouver eux-mêmes
les
> réponses appropriées, qui permettront à cette contradiction
> *quantité-qualité* de ne pas être à l'avenir un frein, mais une richesse
> additionnelle de ce processus en cours.
>
> S'il s'agit de pas pédagogiques, toute aussi sera importante
parallèlement,
> à Porto Alegre 5. une nouvelle discussion de fond sur la consigne
«Un
autre
> monde est possible». Ou, pour reprendre la formule du militant paysan
> français José Bové, «D'autres mondes sont possibles », (1) qui laisse
> entrevoir des options plurielles à un modèle univoque et uniformisant.
Ce
> n'est pas une simple question rhétorique. L'enjeu réside dans une
vision
> globale plus stratégique (le type de monde et des sociétés), qui permette
> d'intégrer ces alternatives à construire.
>
>
> LE FORUM ET LA RESISTANCE CONTRE LE NEO-LIBERALISME
>
> « Merveilleux, mais insuffisant », a déclaré Arundhati Roy à propos
du
FSM.
> L'écrivaine et militante indienne a ouvert, autour de la rencontre
de
> Mumbai, un débat qui exige l'attention et qui ne peut être fermé par
> décret. Cette discussion relève peut-être l'un des défis essentiels
en vue
> de la prochaine réunion de Porto Alegre, en 2005.
>
> « Nous avons besoin, de manière urgente, de discuter les stratégies
de
> résistan-
> ce », soulignait Arundhati Roy, en rappelant que la *Marche du sel*
(2) de
> Ghandi ne fut pas seulement un théâtre politique. « Lorsque, par un
simple
> acte de défi, des milliers d'Indiens marchèrent jusqu'à la mer et
firent
> leur propre sel, ils brisèrent les lois fiscales sur le seul... Ce
fut un
> coup direct aux ressources économiques de l'Empire britannique. Et
un coup
> réel... »
>
> La militante indienne relève dans ce bilan préliminaire: « Bien que
notre
> mouvement ait remporté quelques victoires importantes, nous ne devons
pas
> permettre que la résistance non-violente s'atrophie et devienne un
théâtre
> politique ineffectif, de bonnes intentions. Cette arme précieuse a
besoin
> constamment d'être affinée et réimaginée. Nous ne pouvons pas permettre
> qu'elle devienne un simple spectacle, une occasion de photos pour
les
> médias. »
>
> « Notre mouvement a besoin d'une grande victoire globale. Il n'est
pas
> suffisant d'avoir raison. Parfois, même pour prouver seulement notre
> détermination, il est nécessaire de gagner quelque chose. Pour gagner
> quelque chose, nous avons besoin d'être d'accord là-dessus... peut-être
sur
> un agenda minimum ». Et
> Arundhati Roy d'appeler immédiatement à «devenir la résistance globale
à
> l'occupation étatsunienne en Irak» , occupation qui est illégitime.
>
> Concrètement, Arundhati Roy propose par exemple de « bloquer les plans
du
> gouvernement étatsuniens pour envoyer en Irak des soldats indiens
et
> pakistanais...», identifier quelques-uns des principales entreprises
qui
> ont bénéficié de la destruction de l'Irak , localiser leurs bureaux
dans
> toutes les villes et tous les pays où ces entreprises sont présentes,
«
les
> suivre...leur faire fermer leurs bureaux, unir notre sagesse collective
et
> l'expérience des luttes passées pour les appliquer à une seule cible
».
>
> De la reflexión d'Arundhati Roy, l'une des *étoiles* de la convocation
à
> Mumbai, découlent trois thèmes principaux qui, avec des différences
de
> perception, de vocabulaire et d'intensité, étaient déjà présents dans
le
> débat fondamental sur les forums et sur lesquels Porto Alegre 2005
devrait
> faciliter un pas en avant.
>
> La nature du FSM - ainsi que des forums continentaux, nationaux et
> thématiques - comme espace de réflexion et d'échanges ou aussi comme
un
> cadre d'actions et de mobilisations communes et de réponses concrètes.
>
> La nécessité ou non des forums (et pas seulement de l'assemblée des
> mouvements sociaux qui agissent à l'intérieur) de définir un consensus
sur
> quelques actions minimales « pour éviter que la résistance non-violente
> s'atrophie ».
>
> Et la recherche (ou non) d'une « grande victoire globale », emblématique,
> exemplaire, du mouvement altermondialiste, qui ne se réduise pas seulement
> à la manifestation anti-guerre, qui d'après A. Roy est « merveilleuse,
> mais insuffisante ».
>
> LE FORUM ET SON AJUSTEMENT INTERNE
>
> « Comme au football, on ne change pas une équipe qui gagne », métaphore
> utilisée par Francisco « Chico » Whitaker, l'un des promoteurs historiques
> du FSM, en référence à de possibles changements internes. « Et Mumbai
> prouve que nous sommes en train de gagner », soulignait-il dans une
sorte
> de bilan préliminaire.
> Comme le reconnait Whitaker, cette vérité politique certaine ne nie
pas la
> nécessité de «procéder à des modifications, qui renforcent l'équipe
> actuellement à l'oeuvre pour continuer dans la même direction».
>
> Premièrement, une question de méthode pour enrichir les contenus des
débats
> et des thèmes centraux d'un prochain FSM, « afin qu'il résulte de
la
> dynamique collective propre du forum et non pas de l'idée d'un groupe
> d'illuminés », comme le relevait Sergio Hadddad, dirigeant d'ABONG
> (Association brésilienne des organisations non-gouvernementales),
l'une
des
> 8 organisations à l'origine du FSM.
>
> D'autre part, le FSM étant conçu comme un processus et non un évènement
> occasionel, comment intégrer la synergie *explosive-complémentaire*
> produite par les forums nationaux, régionaux, continentaux et thématiques
> dans ce processus en marche ?
>
> Question toute aussi importante, le rythme des séances du FSM, comme
> évènements centraux, mais pas uniques. Bien qu'il n'y ait pas eu de
> décision définitive à ce propos, l'éventuelle proposition de tenir
tous
les
> deux ans les réunions du FSM, après Porto Alegre 2005.
>
> Autre question significative - d'une liste interminable-, la relation
> future entre l'Assemblée des mouvements sociaux et le FSM conçu comme
> espace large de convocations. L'Assemblée des mouvements sociaux -
cette
> année sérieusement affaiblie par la non-participation du mouvement
> populaire indien - réclame son «autonomie » au sein du FSM. Elle produit
à
> chaque rencontre une déclaration ou appel final et, au surplus, établit
un
> agenda des mobilisations à l'échelle planétaire. Il sera important
de
> repenser, en prévision de Porto Alegre 2005, l'état de cette
> relation-articulation-intégration, ses potentialités et ses richesses,
> ainsi que les ajugements nécessaires pour éviter d'éventuelles frictions
à
> l'intérieur du Forum.
>
> A peine Mumbai a-t-il pris fin que le Forum regarde en direction de
Porto
> Alegre. La marée alter-mondialiste monte. Le débat fleurit...
>
> -fin-
>
> Sergio Ferrari
> (de retour de Mumbai)
> Traduction H.P. Renk
> Service de presse E-CHANGER
>
> 1) Thème déjà abordé , il y a une dizaine d'années, par le sous-commandant
> Marcos (Armée zapatiste de libération nationale, Mexique), à l'occasion
des
> Rencontres intergalactiques convoquées par l'EZLN au Chiapas: "Il
y a
place
> pour de nombreux mondes dans le monde que nous voulons".
>
> 2) Cette marche, effectuée dans les années 20, fut l'une des premières
et
> plus grandes manifestations du mouvement pour l'indépendance de l'Inde,
> contre la domination britannique.
>
> LES PROCHAINS DEFIS DE PORTO ALEGRE 2005
>
> Sergio Ferrari*
>
___________________________________________________________________________
> _________
>
> Du Brésil à l'Inde en 2004... de Mumbai pour retourner à Porto Alegre
en
> janvier 2005. Le Forum social mondial (FSM), qui vient de vivre son
premier
> « voyage intercontinental», est maintenant confronté aux futurs défis
de
la
> 5e réunion, dont l'organisation a déjà commencé. Espace ouvert, forum
de
> réflexion, d'échange et de proposition, processus alter-mondialiste
en
> marche, cadre de convocation des mouvements sociaux, le FSM aspire
à
> poursuivre son renforcement. Pour cela, rien de plus nécessaire que
trouver
> des réponses collectives aux questions fondamentales encore en attente.
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>
> LE FORUM ET LES ALTERNATIVES
>
> *Cri de guerre* et consigne unificatrice du processus qui a démarré
à
Porto
> Alegre en 2001 (la première réunion du Forum social mondial), *Un
autre
> monde est possible" continue d'attendre sa concrétisation.
>
> Les quatre réunions du FSM - et celle de Mumbai ne fut pas une exception
-
> ont permis d'avancer chaque fois avec une meilleure lucidité dans
le
> diagnostic des maux engendrés par le modèle actuel de globalisation
et ses
> conséquences néfastes.
>
> Néanmoins, à l'heure de concrétiser des propositions alternatives,
de
> nombreux discours deviennent ambigus et répétitifs, comme l'attestent
> plusieurs conférences principales des différents forums. Les rencontres
se
> terminent sans mettre en ordre les idées ou sans que ces idées (qui
> existent et bougent sans cesse) soient synthétisées d'une manière
> didactique, permettant leur socialisation et leur enrichissement.
>
> Il est évident qu'on ne pourra trouver automatiquement des alternatives,
au
> système hégémonique actuel (consolidé depuis plus de deux siècles),
dans
un
> processus comme celui de Porto Alegre, né il y a seulement un peu
plus de
> 1000 jours.
>
> Néanmoins, c'est une nécessité prioritaire pour la société civile
à
> l'échelle planétaire d'avancer, au moins, dans une clarification
> méthodologique pour commencer à construire ces alternatives.
>
> Dans le cadre des mobilisations pour la paix en 2003, la société civile
a
> commencé à être reconnu comme la « seconde superpuissance » - pour
> reprendre la formule lucide de l'écrivaine et militante indienne Vandana
> Shiva. Ce rôle ne pourra être consolidé à moyen terme qu'en transformant
la
> capacité de convocation du FSM en méthode de propositions.
>
> Porto Alegre 2005 pourrait systématiser d'une manière plus achevée
ces
> *certitudes* sur les pas à franchir dans la construction d'alternatives:
du
> local au global ; la socialisation d'expériences nouvelles et
> enrichissantes - telles que le budget participatif ou les luttes contre
la
> privatisation, etc. La systématisation des grandes revendications
déjà
> existantes, comme l'annulation de la dette du Sud, la taxe Tobin,
la
> campagne mondial contre l'évasion fiscale, etc. Sans oublier les
nécessités
> d'un consensus minimum par rapport au système multilatéral: abolir
> l'Organisation mondial du commerce ? réformer les Nations Unies ?
etc.
>
> Il ne s'agit pas là de recettes toutes faites ni de documents politiques
> imposés, mais de développer, selon la méthodologie même du FSM, d'en
bas
> vers le haut, du simple au complexe, de la diversité au consensus,
une
> sorte d'ABC qui systématise le riche capital de propositions existantes
> formulées en bonne partie. Sans aucun doute, l'équation *quantité
> participative* (explosive jusqu'au délire à Mumbai)-*qualité de
> proposition* représente une dualité difficile à résoudre pour le FSM.
Avec
> une convocation sans exclusive - essence de la nouvelle culture politique
> de ce processus -, il sera toujours plus difficile d'aspirer à des
> synthèses globales.
>
> Néanmoins, il incombera aux acteurs du Forum de trouver eux-mêmes
les
> réponses appropriées, qui permettront à cette contradiction
> *quantité-qualité* de ne pas être à l'avenir un frein, mais une richesse
> additionnelle de ce processus en cours.
>
> S'il s'agit de pas pédagogiques, toute aussi sera importante
parallèlement,
> à Porto Alegre 5. une nouvelle discussion de fond sur la consigne
«Un
autre
> monde est possible». Ou, pour reprendre la formule du militant paysan
> français José Bové, «D'autres mondes sont possibles », (1) qui laisse
> entrevoir des options plurielles à un modèle univoque et uniformisant.
Ce
> n'est pas une simple question rhétorique. L'enjeu réside dans une
vision
> globale plus stratégique (le type de monde et des sociétés), qui permette
> d'intégrer ces alternatives à construire.
>
>
> LE FORUM ET LA RESISTANCE CONTRE LE NEO-LIBERALISME
>
> « Merveilleux, mais insuffisant », a déclaré Arundhati Roy à propos
du
FSM.
> L'écrivaine et militante indienne a ouvert, autour de la rencontre
de
> Mumbai, un débat qui exige l'attention et qui ne peut être fermé par
> décret. Cette discussion relève peut-être l'un des défis essentiels
en vue
> de la prochaine réunion de Porto Alegre, en 2005.
>
> « Nous avons besoin, de manière urgente, de discuter les stratégies
de
> résistan-
> ce », soulignait Arundhati Roy, en rappelant que la *Marche du sel*
(2) de
> Ghandi ne fut pas seulement un théâtre politique. « Lorsque, par un
simple
> acte de défi, des milliers d'Indiens marchèrent jusqu'à la mer et
firent
> leur propre sel, ils brisèrent les lois fiscales sur le seul... Ce
fut un
> coup direct aux ressources économiques de l'Empire britannique. Et
un coup
> réel... »
>
> La militante indienne relève dans ce bilan préliminaire: « Bien que
notre
> mouvement ait remporté quelques victoires importantes, nous ne devons
pas
> permettre que la résistance non-violente s'atrophie et devienne un
théâtre
> politique ineffectif, de bonnes intentions. Cette arme précieuse a
besoin
> constamment d'être affinée et réimaginée. Nous ne pouvons pas permettre
> qu'elle devienne un simple spectacle, une occasion de photos pour
les
> médias. »
>
> « Notre mouvement a besoin d'une grande victoire globale. Il n'est
pas
> suffisant d'avoir raison. Parfois, même pour prouver seulement notre
> détermination, il est nécessaire de gagner quelque chose. Pour gagner
> quelque chose, nous avons besoin d'être d'accord là-dessus... peut-être
sur
> un agenda minimum ». Et
> Arundhati Roy d'appeler immédiatement à «devenir la résistance globale
à
> l'occupation étatsunienne en Irak» , occupation qui est illégitime.
>
> Concrètement, Arundhati Roy propose par exemple de « bloquer les plans
du
> gouvernement étatsuniens pour envoyer en Irak des soldats indiens
et
> pakistanais...», identifier quelques-uns des principales entreprises
qui
> ont bénéficié de la destruction de l'Irak , localiser leurs bureaux
dans
> toutes les villes et tous les pays où ces entreprises sont présentes,
«
les
> suivre...leur faire fermer leurs bureaux, unir notre sagesse collective
et
> l'expérience des luttes passées pour les appliquer à une seule cible
».
>
> De la reflexión d'Arundhati Roy, l'une des *étoiles* de la convocation
à
> Mumbai, découlent trois thèmes principaux qui, avec des différences
de
> perception, de vocabulaire et d'intensité, étaient déjà présents dans
le
> débat fondamental sur les forums et sur lesquels Porto Alegre 2005
devrait
> faciliter un pas en avant.
>
> La nature du FSM - ainsi que des forums continentaux, nationaux et
> thématiques - comme espace de réflexion et d'échanges ou aussi comme
un
> cadre d'actions et de mobilisations communes et de réponses concrètes.
>
> La nécessité ou non des forums (et pas seulement de l'assemblée des
> mouvements sociaux qui agissent à l'intérieur) de définir un consensus
sur
> quelques actions minimales « pour éviter que la résistance non-violente
> s'atrophie ».
>
> Et la recherche (ou non) d'une « grande victoire globale », emblématique,
> exemplaire, du mouvement altermondialiste, qui ne se réduise pas seulement
> à la manifestation anti-guerre, qui d'après A. Roy est « merveilleuse,
> mais insuffisante ».
>
> LE FORUM ET SON AJUSTEMENT INTERNE
>
> « Comme au football, on ne change pas une équipe qui gagne », métaphore
> utilisée par Francisco « Chico » Whitaker, l'un des promoteurs historiques
> du FSM, en référence à de possibles changements internes. « Et Mumbai
> prouve que nous sommes en train de gagner », soulignait-il dans une
sorte
> de bilan préliminaire.
> Comme le reconnait Whitaker, cette vérité politique certaine ne nie
pas la
> nécessité de «procéder à des modifications, qui renforcent l'équipe
> actuellement à l'oeuvre pour continuer dans la même direction».
>
> Premièrement, une question de méthode pour enrichir les contenus des
débats
> et des thèmes centraux d'un prochain FSM, « afin qu'il résulte de
la
> dynamique collective propre du forum et non pas de l'idée d'un groupe
> d'illuminés », comme le relevait Sergio Hadddad, dirigeant d'ABONG
> (Association brésilienne des organisations non-gouvernementales),
l'une
des
> 8 organisations à l'origine du FSM.
>
> D'autre part, le FSM étant conçu comme un processus et non un évènement
> occasionel, comment intégrer la synergie *explosive-complémentaire*
> produite par les forums nationaux, régionaux, continentaux et thématiques
> dans ce processus en marche ?
>
> Question toute aussi importante, le rythme des séances du FSM, comme
> évènements centraux, mais pas uniques. Bien qu'il n'y ait pas eu de
> décision définitive à ce propos, l'éventuelle proposition de tenir
tous
les
> deux ans les réunions du FSM, après Porto Alegre 2005.
>
> Autre question significative - d'une liste interminable-, la relation
> future entre l'Assemblée des mouvements sociaux et le FSM conçu comme
> espace large de convocations. L'Assemblée des mouvements sociaux -
cette
> année sérieusement affaiblie par la non-participation du mouvement
> populaire indien - réclame son «autonomie » au sein du FSM. Elle produit
à
> chaque rencontre une déclaration ou appel final et, au surplus, établit
un
> agenda des mobilisations à l'échelle planétaire. Il sera important
de
> repenser, en prévision de Porto Alegre 2005, l'état de cette
> relation-articulation-intégration, ses potentialités et ses richesses,
> ainsi que les ajugements nécessaires pour éviter d'éventuelles frictions
à
> l'intérieur du Forum.
>
> A peine Mumbai a-t-il pris fin que le Forum regarde en direction de
Porto
> Alegre. La marée alter-mondialiste monte. Le débat fleurit...
>
> -fin-
>
> Sergio Ferrari
> (de retour de Mumbai)
> Traduction H.P. Renk
> Service de presse E-CHANGER
>
> 1) Thème déjà abordé , il y a une dizaine d'années, par le sous-commandant
> Marcos (Armée zapatiste de libération nationale, Mexique), à l'occasion
des
> Rencontres intergalactiques convoquées par l'EZLN au Chiapas: "Il
y a
place
> pour de nombreux mondes dans le monde que nous voulons".
>
> 2) Cette marche, effectuée dans les années 20, fut l'une des premières
et
> plus grandes manifestations du mouvement pour l'indépendance de l'Inde,
> contre la domination britannique.