Les équipes d’ACTED sont mobilisées depuis presque 5 semaines sur l’urgence en Haïti. Laura, Gaylord et Lucie, trois étudiants de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille suivent les opérations engagées par nos équipes dans le pays depuis une semaine et partagent le quotidien d’ACTED, l’impact de l’aide d’urgence, les défis au quotidien et à venir, etc.
Des distributions rapides et efficaces pour les sinistrés de Léogane
15/02/2010 – Léogane (Lucie Robert) – Samedi 13 février 2010, ACTED a repris ses distributions alimentaires à Léogâne, en instaurant le système de coupons. ACTED continue de s’appuyer sur les comités de quartier et ses équipes nationales pour repérer les zones où les besoins sont nombreux et sélectionner les bénéficiaires. A Léogâne de nombreux rassemblements isolés n’ont toujours pas reçu d’aide alimentaire, et les équipes d’ACTED sillonnent les zones sinistrées pour évaluer leurs besoins. Dans ces rassemblements, des comités se sont formés spontanément pour s’occuper notamment du recensement et surtout pour communiquer avec les ONG et les autorités. Pour répartir l’aide au plus juste, ils dressent des listes de chefs de famille, hommes et femmes, qui sont alors désignés pour se rendre aux distributions. C’est le meilleur moyen pour s’assurer que l’aide va d’abord aux personnes qui en ont le plus besoin. Auparavant les bénéficiaires étaient appelés un par un au mégaphone ; ils disposent dorénavant de coupons qui permettent d’accélérer le processus de distribution, et donc de diminuer le temps d’attente des bénéficiaires.
Après le deuil, l’heure est à l’espoir
15/02/2010 – Port-au-Prince (Marianna Franco) – Présentes en Haïti bien avant le tremblement de terre, les équipes d’ACTED ont lancé très rapidement des opérations humanitaires d’urgence dans les zones parmi les plus touchées en Haïti le 12 janvier. Aujourd’hui, alors que les humanitaires sont pleinement mobilisés pour apporter une aide aux victimes de cette catastrophe, Haïti est silencieuse et les drapeaux en berne.
Un mois après le séisme, le bilan official se précise : on compte aujourd’hui 217 000 morts, 300 000 blessés, plus d’un million de personnes sans abris et des milliers d’autres déplacées. Le Président Préval à déclaré le 12 février journée de deuil national, invitant les populations à se parer de noir et de blancs et à prier pour ceux qui ont perdu la vie dans cette tragédie.
Port-au-Prince est habituellement bloquée par le trafic, mais le voyage jusqu’à la base logistique de la MINUSTAH (où l’ONU et les ONG coordonnent l’action humanitaire) a été particulièrement rapide ce matin du 12 février. Deux employés d’ACTED travaillent tous les jours dans ce centre névralgique avec des réunions de coordination quotidiennes, des échanges d’informations entre les différents acteurs pour organiser les distributions alimentaires d’ACTED à Port-au-Prince, Léogane et Gressier. D’habitude le trajet met quelques 40 ou 50 minutes afin de rejoindre la « logbase », mais vendredi il n’a fallut que 20 minutes.
Les rues étaient étrangement désertes. Peu de personnes marchaient sur ce qui était autrefois les trottoirs de la capitale. Les quelques passants portaient tous une chemise noire ou blanche. Les lieux spontanés de rassemblement des sinistrés étaient déserts. Les stations de radio ont diffusé en direct la cérémonie qui s’est tenue à Port-au-Prince en face des ruines du palais national, relayant partout dans l’île chants et longs moments de recueillement. Une seule et même voix se faisait entendre, celle du Président Préval, avec un même message partagé par tous : « Haïti ne s’éteindra pas ».
Ce vendredi les Haïtiens se sont consacrés au souvenir. Désormais l’heure est à l’espoir.
12 février : jour de deuil en Haïti
12/02/2010 – Port-au-Prince – Cela fait aujourd’hui un mois que le séisme a dévasté Haïti. Le gouvernement haïtien a décrété cette journée comme journée nationale de deuil en mémoire des victimes du tremblement de terre. A l’approche de cette date anniversaire, qui coïncide avec le début du carême, les chants religieux, qui depuis le tremblement résonnent dans la nuit, redoublent d’ampleur. Le dernier bilan officiel fait état de 215 000 morts et de 1,2 millions de sans-abri.
La pluie est tombée sur Port-au-Prince
11/02/2010 – Port-au-Prince -La nuit dernière, la pluie est tombée sur Port-au-Prince. Pendant une heure et demie, une forte averse tropicale a tiré la capitale de son sommeil. Ce matin, dans les rues de la ville où le système d’évacuation des ordures est toujours paralysé, la boue est venue s’ajouter aux débris, gravas et déchets. Ici, tout le monde le sait, la pluie est le nouvel ennemi numéro un des nombreux Haïtiens qui vivent toujours à ciel découvert, sous des abris de fortune. Avec pour seul toit des draps tendus, des bouts de tôle, des morceaux de carton, la plupart des réfugiés n’ont aucun moyen de se protéger et de préserver le peu de biens qui leur reste. Avec la saison des pluies qui approche, cette averse prend des allures d’avant-goût de ce qui attend les Haïtiens. Les risques sont nombreux : propagation de maladies (dengue, choléra), dégradation des conditions de vie. Plus que jamais, il est aujourd’hui urgent de fournir aux bénéficiaires des bâches en plastique et des tentes pour qu’ils protègent leurs abris. Il est également central de travailler sur les centres d’accueil, comme celui de Tabarre, mis en place par ACTED. Dans ces centres d’accueil, les bénéficiaires sont protégés de la pluie par des tentes (fournies par Shelter Box) et vivent dans de meilleures conditions d’hygiène.
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