Help : profession humanitaire

« J’ai été marqué par le conflit d’ex-Yougoslavie, par les images qu’on voyait à la télévision ou dans les journaux. Au bout d’un moment, j’ai estimé que ma position était lâche : si vraiment tu es choqué, il faut que tu fasses quelque chose, que tu bouges, que tu agisses au-delà de tes émotions », introduit le Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son exposition temporaire nommée : « Help ». 
 
Vous l’aurez compris- la notion d’engagement constitue l’axe principal d’une exposition à vocation réflexive. Au détour de quelques parois empruntées, comme dans un labyrinthe, « Help » accroche le passant et revoit de l’intérieur l’acquis de conscience d’un domaine professionnalisé où l’individu peut parfois se perdre dans les méandres de questions existentielles, voire narcissiques. Quelle est la juste motivation pour s’engager ? Son leitmotiv ? Le fait-on pour soi ou réellement par altruisme ?
 
« L’humanitaire a toujours été un rêve de gosse. Je voulais exercer un métier qui me permette de voyager, d’aller à la découverte d’autres cultures », témoigne Luigi, délégué de Médecins du Monde. « Je ne suis pas ici pour sauver des petits noirs. J’aime mon travail pour le plaisir du travail bien fait, pour les voyages et les rencontres »,  dixit Gérard de MSF. Foule de motivations s’inscrivent sur les murs. « J’ai démarré mes études de médecine pour faire de l’humanitaire. Pour moi, la médecine était une vocation qui permettait à la fois de voyager et d’apporter de la dignité. » « I’m driven by the desire to help. » « It was exactly the job that most boys would describe as ideal, the same mix of altruism and actor that makes the fireman look heroic.” “Je recherchais un réel enrichissement personnel et voulais aussi par ce biais me trouver. »  « Je suis partie car je n’avais pas grand-chose à laisser tomber. » Autant d’introspections projetées par un diaporama sur l’un des murs de l’expo.
 
Si « Help » présente succinctement l’évolution  de l’engagement d’individus au sein de l’humanitaire, elle s’institue encore comme le moyen de susciter des vocations, voire de préparer le futur coopérant aux nombreuses démarches qui l’attendent. L’interview de l’un des principaux recruteurs du CICR n’y est pas étrangère. Etre disponible, sans attaches, sans problème majeur à régler dans sa vie et surtout au bénéfice d’une motivation ancrée au plus profond de soi-même, tel est l’apanage proposé afin d’affronter les ressources humaines de ces grandes institutions humanitaires.
 
Destinée au grand public, « Help » se termine par les récits d’ex-collaborateurs du CICR. Livrés dans une sorte de confessionnal et par le biais d’une vidéo, la boucle est bouclée à travers les témoignages de personnes ayant repris une existence au Nord.  Alors si l’humanitaire vous questionne, si vous souhaitez vous engager, faites un tour au Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Attention, vous pourriez avoir envie de partir !
 
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Olivier Grobet

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