La multinationale de matières premières IMR, basée à Zoug et particulièrement opaque, est coresponsable d’une mine de charbon située au cœur de la forêt tropicale de Bornéo (Indonésie). 15 000 hectares de forêt tropicale sont menacés de défrichement par l’exploitant de la mine, qui veut accéder aux réserves de charbon souterraines.
Des enquêtes effectuées par la multinationale elle-même pour mesurer l’impact de la mine sur l’environnement indiquent que certaines des espèces animales et végétales parmi les plus menacées d’extinction vivent sur le territoire concerné. L’habitat des singes gibbons est de plus en plus réduit et le bulbul à tête jaune, un oiseau tropical rare, ne compte plus que quelques centaines d’individus. Malgré cela, la multinationale a déjà défriché une partie de la forêt et prévoit d’agrandir encore la mine.
Les réactions de la multinationale aux critiques formulées à son encontre montrent clairement, une fois de plus, à quel point il est urgent d’adopter une loi efficace sur la responsabilité des multinationales :
L’ONG Bruno Manser Fonds, qui a rendu l’affaire publique, a écrit une lettre à IMR pour la confronter aux reproches qui lui sont adressés. Le président du conseil d’administration a répondu que la multinationale n’avait pas à respecter les standards environnementaux internationaux, puisqu’il n’existe en Suisse aucune règle contraignante à ce sujet :
Lorsque le Sonntagsblick a confronté la multinationale aux critiques formulées à son encontre, le président du conseil d’administration a soudain trouvé une autre excuse : IMR Holding AG, basée à Zoug, avait vendu la mine et n’était donc plus du tout responsable. À peine quelques semaines plus tard, la consultation d’un extrait à jour du registre du commerce indonésien a cependant permis de démontrer que la mine appartient toujours au groupe IMR : elle a été transférée d’IMR Holding AG (Zoug) à IMR Asia Holding (Singapour).
L’ONG Public Eye a fait des recherches sur place et a parlé avec la population locale qui subit les conséquences de l’exploitation du charbon. Vous trouvez le reportage ici.
Ce cas montre de façon exemplaire comment de nombreuses multinationales de matières premières inconnues du grand public opèrent à partir de la Suisse et profitent du fait que notre pays sera bientôt le seul pays d’Europe sans responsabilité des multinationales. Voilà pourquoi nous continuons à nous engager sans relâche pour une loi efficace sur la responsabilité des multinationales en Suisse. Si vous n’avez pas encore de drapeau, vous pouvez en commander un gratuitement ici, afin de rendre votre soutien visible : www.responsabilite-multinationales.ch/drapeau/
Connectez-vous pour laisser un commentaire