La suite des projets de Paripe et d’Estrada Velha

Paripe
 
Lors du bulletin informatif « Pourquoi pas ToiT ? » n°2, nous avions évoqué le dénouement heureux grâce à la négociation du conflit opposant l’UNIÃO à un autre groupe de sans-toits. En mai 2007, le terrassement du terrain avait suivi l’évacuation de l’occupation donnant place aux premiers travaux exécutés par des professionnels de la construction.
 
Au mois de septembre 2007, les 236 familles ont eu le loisir de signer leur contrat les liant au programme du Crédit Solidaire à travers la Caixa Econômica Federal et l’UNIÃO por Moradia Popular Bahia.
 
Pour que la construction grâce à l’aide mutuelle des futurs habitants commence, il faudrait que l’argent sur les comptes des bénéficiaires soit effectivement débloqué. Cela devrait être le cas dans la première quinzaine de janvier 2008, tandis que le début du mutirão est planifié pour la fin janvier.
 
A noter encore, le SEHAB (Secrétariat de l’Habitat) a financé la construction du centre communautaire qui commence donc à s’élever sur le terrain en bordure de mer. Le local sera utilisé comme siège administratif de l’œuvre et comme lieu d’assemblée.
 

Estrada Velha
 
Il fut un temps où l’UNIÃO s’était prise à croire que le projet d’Estrada Velha allait débuter avant Paripe au vu de l’occupation du terrain. Rien de moins sûr, bien au contraire. Les 312 familles bénéficiaires de ce projet ont reçu en guise de cadeau de Noël un refus de vendre le terrain de la part de l’actuel propriétaire. Ce dernier avait pourtant signé une promesse de vente et d’achat, aujourd’hui, malheureusement caduque.
 
Le propriétaire a constamment demandé à ce que le prix du terrain soit réévalué à la hausse passant de 850 000 reais à 1 000 000, puis 1 120 000 et enfin 1 250 000. Malgré cette dernière offre, il semble vouloir profiter d’une conjoncture valorisant son terrain et tirer ainsi un plus grand bénéfice de cette vente.
 
Au final de quoi, l’UNIÃO entame un procès demandant une indemnisation quant au frais engrangé par l’élaboration du projet. De l’autre, le mouvement s’évertue à trouver de nouvelles aires constructibles susceptibles d’accueillir un projet de cette ampleur. Un travail de plusieurs années à été mis à l’eau par pure volonté de spéculation immobilière, obligeant l’UNIÃO à reformuler un nouveau projet tant au niveau architectural, administratif que social.
 
 
Entre rêve et réalité
 
Entre rêve et réalité, la différence est flagrante. Alors que nous pensions commencer à travailler sur ces projets en octobre 2006, nous sommes obligés de nous adapter au contexte brésilien, parfois pesant. Beaucoup d’énergie a été canalisée sur ces deux projets de la part de l’UNIÃO. En 2008, tous les protagonistes travaillant avec le Crédit Solidaire vont probablement devoir affronter de nouvelles difficultés, y compris nous. A force de recevoir de mauvaises surprises et de constater le fossé entre ce que l’on souhaite planifier et la réalité, nous commençons à comprendre pourquoi les Bahianais se projettent le moins possible dans le futur.
 
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Claire Rinaldi et Olivier Grobet

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