LE FORUM SOCIAL MONDIAL A COMMENCE AVEC UNE FETE POPULAIRE

La marche était partie du quartier populaire de Kibera, convoquée par différentes organisations religieuses, politiques et sociales.

Dans le « Uhuru Park », d’autres manifestants sont arrivés. La présence active et visible de groupes religieux œcuméniques qui portaient des banderoles et des vêtements particuliers a donné un ton particulier à la marche.

Les pancartes et les banderoles des mobilisations d’ouverture dans les éditions antérieures du Forum de Porto Alegre se sont fait complètement dépasser ! Et la musique, ainsi que certains chants religieux, ont remplacé les slogans stridents et politiques.

L’ « ouverture officielle » de cette 7ème édition du FSM est revenue au militant social brésilien Francisco « Chico » Whitaker, membre du conseil international et l’un des huit co-fondateurs du Forum de Porto Alegre, qui s’est distingué, en décembre de l’année dernière, par le Prix Nobel alternatif de la paix.

Pour une autre Afrique possible

Whitaker a ratifié dans son bref discours les objectifs essentiels du FSM et il a revendiqué l’importance de ce Forum comme espace élargi de rencontre et de recherche d’alternatives. Des représentants d’Amérique latine, d’Inde, d’Europe et de Palestine se sont succédés sur l’estrade.

Une dirigeante latino-américaine de Vía Campesina a parlé au nom de l’ensemble des mouvements sociaux, ratifiant l’engagement en faveur d’un changement radical de système et des logiques néolibérales dominantes.

Kenneth Kaunda, ex-président de Zambie, a été le principal orateur de l’ouverture, par son discours qui a duré presque une heure, soulignant les aspirations de tout le continent en faveur d’une autre Afrique possible.

Kaunda a rappelé avec émotion les dirigeants historiques de l’indépendance; il a revendiqué les luttes de libération et il a souligné les grands défis que son continent a devant lui. Parmi eux, une plus grande reconnaissance envers les femmes, qui exercent déjà un rôle protagoniste dans la vie associative et sociale de plusieurs pays africains, parmi lesquels le Kenya.

Et ce sont justement des femmes qui ont coordonné la manifestation d’ouverture, où la musique n’a pas manqué, entre les différentes interventions politiques. Environ trois heures après le début, la manifestation s’est transformée en une grande fête populaire, dans laquelle n’ont pas manqué des groupes africains fameux et des chanteurs latino-américains. Le brésilien Martinho Davila a été le détonateur du bal collectif qui a gagné petit à petit tout l’espace ouvert de la capitale.

Optimisme prudent

« Le plus important dans cette manifestation, c’est de constater que le Forum se fait finalement, réellement, en Afrique », déclare Antonio Martins, un autre des co-fondateurs du FSM.

Du « rêve africain » à sa réalisation concrète, il y a eu un processus de plus d’une année de préparation et d’organisation pratique. Ce qui n’a pas colmaté, néanmoins, certaines attentes du militant du Mozambique Tamele Varano, pour lequel la participation à l’ouverture « aurait pu être plus importante ». Selon son interprétation, « on perçoit quelques problèmes quant à la mobilisation locale ».

Des thèmes concrets d’énorme importance pour le continent tels l’impact du SIDA, la lutte contre la pauvreté, le non-paiement de la dette et la souveraineté alimentaire seront au centre du débat kenyan.

Débat dans lequel les relations économiques et financières internationales, la brèche nord-sud et le futur même du Forum altermondialiste occuperont aussi une grande place.

Le FSM pense réunir des milliers de représentants des cinq continents, ainsi que des personnalités de premier rang au niveau mondial. Parmi elles, la kenyane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004 ; un autre prix Nobel, le sud-africain Desmond Tutu ; ainsi que deux femmes africaines reconnues mondialement : Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela, et la dirigeante altermondialiste Aminata Traoré.

*Collaboration E-CHANGER

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