Le projet d’Estrada Velha do Aeroporto nomme son ensemble résidentiel : « Condomínio das Mangueiras – Zulmira Barros » en l’honneur de Mira

Le projet d’Estrada Velha do Aeroporto de Salvador (Bahia) lié au programme du Crédit Solidaire a vécu de nombreux rebondissements depuis le début de l’année 2009. Tout d’abord la communauté a ressenti un réel contrecoup à l’annonce du décès de Mira juste après le nouvel an alors que les personnes liées au projet étaient pour la plupart en vacances. Toutefois Mira s’était auparavant assurée avec l’équipe exécutive du siège de l’UNIÃO ainsi que la commission de gestion du projet qu’une fois les contrats signés, l’œuvre allait se dérouler dans de bonnes conditions. Méthodologie participative, force de décision renforcée auprès de l’assemblée des futurs habitants, suivi personnalisé de chacun des mutirantes grâce à un système novateur plaçant chaque personne de la commission de gestion comme étant référent d’une trentaine de familles et application relativement stricte du règlement de l’œuvre sont autant de points qui ont engendré une dynamique positive au sein de ce projet.
 
 
Première signature et hommage à Mira
 

Le 12 janvier 2009, les 312 familles se sont réunies dans un acte solennel pour célébrer la première signature de contrat en présence de nombreuses personnalités politiques telle que Zézeu Ribeiro, Député Fédéral du Brésil. Lors de cet événement, toute la commission de gestion ainsi que les proches de Mira, famille et membres de sa communauté, ont revêtu un t-shirt préparé par nos soins lui rendant hommage. Discours, pensées, quelques larmes encore ont abouti a une déclaration chaudement applaudie: au nom officiel du quartier « Condomínio das Mangueiras » (Ensemble résidentiel des manguiers) s’ajoutera celui de Zulmira Barros (Mira) afin l’inscrire dans l’histoire de ce nouveau quartier destiné à des familles de bas revenus. Plus qu’un hommage, un appel à sa mémoire.
 
 
La commission de gestion se dote d’un organigramme
 

Dans la suite logique de la préparation du début l’œuvre à proprement dit, la commission de gestion s’est réunie plusieurs fois afin d’évaluer sa charge de travail – de savoir comment elle allait s’organiser en interne. Au final d’une après-midi atelier, les 12 chargés de gestion ont défini des axes de travail qu’ils se sont redistribués en sous-groupes. Administration financière, comptabilité et support administratif, sécurité, accompagnement de l’œuvre, accompagnement du travail social, mobilisation des mutirantes, groupe de travail élaborant les projets connexes, commission d’achat de matériel et commission d’organisation de la cuisine communautaire composent l’organigramme de fonctionnement des personnes responsables du bon déroulement de l’œuvre dans son intégralité. Tous ces efforts d’organisation semblent être payant dans la mesure où la commission de gestion apparaît comme sereine et bien préparée à ce qu’il attend lorsque le rythme effréné du chantier ne lui laissera que peu de temps pour sortir la tête du guidon et prendre donc la distance nécessaire pour réfléchir à son fonctionnement. Dans l’urgence prendre les bonnes décisions au sein d’une certaine désorganisation s’avère être un contexte propice aux tensions internes et à l’épuisement pour résoudre le quotidien d’une telle oeuvre.
 
 
Des projets en perspectives

Autour de noël, les correspondant du programme de financement ECO Mudança de la Banque Itaú avait laissé entendre que le projet de biosystème (comprenant Biodigesteurs, biofiltres, irrigation du potager communautaire et alimentation en eau propre de la pisciculture) et de panneaux solaires avait toutes ses chances de passer à la troisième phase de sélection. Malheureusement, au mois de janvier, nous avons reçu une réponse négative. Que cela ne tienne, l’équipe n’a de cesse d’y croire et de se battre pour obtenir ce qui pourrait devenir un exemple en terme d’écologie et de création de revenu au sein de projets pour des sans-toits. A priori, notre demande aurait été écartée pour des raisons de deadline et non pas de fond. Ce n’est donc que partie remise. A cette mauvaise nouvelle en substitue une bonne. L’Université de l’Etat de la Bahia (UNEB) a réaffirmé son intérêt dans l’optique d’implanter un programme nommé « Aprendendo construíndo » (apprendre en construisant) qui permettra à une cinquantaine de personnes de se former en tant que maçon, peintre, ferblantier, ou encore charpentier tout un construisant un carré de maisons du projet. Au final de 7 mois d’apprentissage sur le terrain, ils se verront décerner un certificat de formation professionnelle reconnu sur le marché de l’emploi. Cela représente à terme une porte ouverte sur tous les chantiers qui débuteront aux alentours du terrain du fait de la valorisation de cette partie de la ville de Salvador.
 
 
Si tout le travail de recensement des familles a été finalisé malgré quelques irréductibles réfractaires, il n’en est pas moins que le projet se confronte à de nombreux obstacles bureaucratiques. Pour que l’argent soit libéré afin de faire débuter l’œuvre, les contrats des familles bénéficiaires doivent auparavant être enregistré auprès de l’office compétent. Pour ce faire, chaque famille a dû signer de nombreux documents. Malheureusement cette bureaucratie constitue apparemment un obstacle volontaire de la part de quelques politiques enclin à mettre des bâtons dans les roues de ce qui pourrait constituer une base électorale favorable au PT. A relever, la préfecture, elle, penche nettement pour le PMDB (parti du centre et majoritaire au parlement brésilien). Une fois de plus, dans l’attente, le mot d’ordre est patience.
GO

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