Le projet Pérou par SOS : un projet ambitieux mené par des étudiants solidaires

Une association de solidarité dans une école de commerce ? Peu commun, me direz-vous…Et pourtant, à Grenoble Ecole de Management (GEM), il n’y a pas que la finance ou le marketing qui passionne les étudiants : l’association solidaire d’aide à l’enfance SOS (Savoir oser la solidarité) regroupe plus de 100 étudiants, toutes promotions confondues.
 
SOS, c’est tout d’abord un panel incroyable de projets, qu’ils soient locaux (Téléthon) ou internationaux (Inde, Bénin, Pérou et Indonésie). Mais c’est aussi une association dont la volonté principale est de répondre à des besoins en offrant des solutions durables, d’où son côté « solidaire » et non « humanitaire ».
 
Parmi les 4 grands projets internationaux d’SOS, le projet au Pérou est le plus conséquent en termes de budget et d’effectif. Ainsi, ce projet dénommé « Cuyes y tara », littéralement Cochons d’Inde et Tare, consiste à mettre en place sur 3 ans un commerce par la construction d’un élevage de cochons d’inde ainsi qu’une culture de la tare. Le Cochon d’inde est une viande luxueuse en Amérique latine, connue pour être riche en protéines. Quant à la tare, il s’agit d’un végétal rentable sur le long terme, profitable à l’industrie tannique.
 
Le but est d’aider la Casa Hogar « los Gorriones », orphelinat des quartiers pauvres d’Ayacucho, en lui permettant d’être indépendante et autosuffisante vis-à-vis de l’aide internationale en percevant un revenu fixe. Le commerce des cochons d’inde et de la tare lui permettrait d’avoir ce revenu fixe qui non seulement servira à mieux répondre aux besoins des enfants (au nombre de 27, dont certains sont handicapés), mais contribuera aussi à l’agrandissement de l’orphelinat, qui pourra alors accueillir plus d’enfants.
 
L’orphelinat a été créé en 2002 par un couple belge, accompagnés de leur fils. La casa Hogar “Los Gorriones” se situe donc à Ayacucho, ville qui fût la plus touchée par le terrorisme du Sentier Lumineux.
 
Ayacucho renferme ainsi un lourd passé de ville meurtrie, mais aspire depuis quelques années à un nouveau départ. Cependant, la population est partagée entre le désir d’oublier les horreurs perpétrées dans le passé, et la volonté de transmettre le devoir de mémoire (cf polémique à propos du lancement le 16 décembre 2009 du Musée national de la mémoire à Lima). C’est donc dans ce contexte-là que chaque année, une équipe de plusieurs étudiants motivés et solidaires de GEM partent en mission à l’orphelinat.
 
Nous avons rencontré Nathalie Boitel et Julie Soubeyrat, actuellement en 2ème année à GEM, parties l’été dernier à l’orphelinat avec le reste de l’équipe du Projet Pérou 2009.
 
« Cette mission est un réel apprentissage de la vie, on relativise nos problèmes quotidiens, on se laisse charmer par cette population péruvienne si simple et généreuse à la fois », admet Julie Soubeyrat. « De plus, la limite temporelle (le départ du Pérou et le retour conséquent vers la France) décuple l’intensité des moments, rend les contacts avec la population plus forts, conduisant à une sensation de « déchirement » lors du départ », ajoute-t-elle.
 
« Vivre, discuter, négocier avec les péruviens s’est avéré être une expérience très enrichissante » confie Nathalie Boitel, qui souligne également la sincère cohésion entre les membres du projet, et les liens d’amitiés qui se sont tissés suite à cette aventure commune.
 
Enfin, tous les membres de l’équipe vous le diront : l’atout du projet réside dans le fait qu’il s’agit d’une mission sur le long-terme. Ce n’est pas de l’aide d’urgence, mais bien un réel élan de solidarité durable.
 
Durable, pérenne, ce projet recherche encore des propositions de partenariat et de subventions avec d’autres associations/organismes et appelle aux dons de chacun.
 
Carole MORO (carole.moro@grenoble-em.com)

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