Les enfants migrants exposés aux risques de traite: Tdh passe à l’action!

Le nombre d’enfants migrants non accompagnés ou séparés de leur famille est en constante augmentation sur la nouvelle route des Balkans, et ils sont très exposés à des dangers tels que la traite ou l’exploitation. Le programme migration de Terre des hommes (Tdh) a examiné la situation des enfants qui sont victimes ou exposés aux risques de la traite des êtres humains le long de ce couloir de migration afin de trouver des solutions pour les protéger.

Malgré un nombre très limité de personnes ayant été officiellement identifiées comme des victimes de la traite des êtres humains sur la route des Balkans, le projet Trafficking along Migration Route to Europe, une recherche que nous avons menée avec le Centre international pour le développement des politiques migratoires (CIDPM) a réussi à découvrir des informations spécifiques et des indications concernant la traite et l’exploitation. Cela nous aide à mieux comprendre la dynamique actuelle le long de cette route et à équiper les professionnels de première ligne afin de protéger les enfants contre ce fléau.

Les formes de traite
Les formes principales de traite ressortant de cette recherche sont:
– L’exploitation sexuelle: affecte principalement les filles et les femmes d’Afrique subsaharienne, mais aussi les garçons et les hommes. Les garçons afghans sont en particulier victimes du bacha bazi (une forme de prostitution enfantine).
– L’exploitation du travail: touche des personnes qui se trouvent dans une situation désespérée et qui, bien souvent, n’ont pas le droit légal de travailler.
– La criminalité forcée: est une forme de traite qui n’apparaît pas dans les statistiques officielles. Les cas comprennent l’exploitation au sein de la petite délinquance, du trafic de drogue et du trafic de migrants.

Le manque de soins, risque principal pour les enfants
Les personnes voyageant le long de la route des Balkans et ayant atteint leur destination sont confrontées à des risques concernant, entre autres, des questions de statut légal notamment la réception d’une décision négative dans le cadre d’une procédure d’asile ou de regroupement familial, de longues périodes d’attente et des difficultés liées à la génération de revenus. En particulier pour les enfants non accompagnés ou séparés de leur famille, les retards dans la désignation d’un tuteur peuvent causer des torts.
De nombreux enfants non accompagnés ou séparés de leur famille ne bénéficient pas de soins et d’un placement adéquats pour des raisons telles que des procédures d’évaluation d’âge lacunaires et des capacités limitées dans les structures d’accueil des enfants. Bon nombre d’entre eux sont déclarés comme ayant disparus des soins et se retrouvent donc en dehors du système de protection des enfants. En voyageant seuls, ils sont exposés à la violence et à des traumatismes. Ils ne connaissent pas leurs droits, la langue ou les savoirs spécifiques au pays.
«Dans l’ensemble, les enfants, victimes ou non de la traite, migrants en situation régulière ou non, demandeurs d’asile ou non, non accompagnés, séparés de leur famille ou accompagnés devraient être traités avant tout comme des enfants et pouvoir exercer leurs droits au même titre que les enfants citoyens du pays», explique Pierre Cazenave, conseiller pour le plaidoyer du programme migration de Tdh. Grâce à cette recherche, Tdh peut maintenant agir pour que cet engagement se concrétise, en travaillant avec des professionnels de première ligne afin de leur donner les compétences et les connaissances nécessaires pour identifier, orienter et protéger les enfants migrants victimes ou exposés aux risques de la traite.

Lien vers la version originale: https://www.tdh.ch/fr/actualite/enfants-migrants-risques-traite-tdh

Crédit photo: © Tdh/Grace Medina

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