Quelques deux semaines après le plus fort des pluies, les dégâts sont encore impressionnants ; les ponts sont arrachés, de nombreux bâtiments sont complètement ravagés et à nus sur les rives de la rivière Swat. Bien souvent il ne reste que les fondations des maisons et des hôtels. A de nombreux endroits, l’eau reste très haute et le lit de la rivière déborde encore très largement sur plusieurs centaines de mètres. « Malgré les pluies qui continuent à tomber, les activités quotidiennes ont repris et on voit ici et là des petits commerces dans les ruines ainsi que les échanges sur les marchés reprendre », témoigne Jodelle, l’une des membres de l’équipe d’urgence d’ACTED dépêchée au Pakistan depuis deux semaines.
La sécurité alimentaire, un enjeu majeur à court terme
Les principaux besoins demeurent à ce jour l’accès à la nourriture et à l’eau potable. « Les stocks de nourriture et les champs ont été en grande partie inondés dans les zones les plus affectées. Dans de nombreux villages du Upper Dir, les populations n’ont quasiment plus accès à de la nourriture, les eaux ayant emporté les stocks de nourriture (riz, farine, maïs, fruits secs, etc.) », précise Jodelle. L’accès aux marchés et la circulation des marchandises et des denrées alimentaires est rendue très difficile dans certaines zones particulièrement touchées : les ponts ont été emportés, de nombreuses routes sont impraticables et la circulation des camions est encore difficile dans de nombreux endroits. Selon les évaluations menées par les équipes d’ACTED dans le Upper Dir, ce sont près de 327 kilomètres de routes qui ont ainsi été endommagées.
Cela pose non seulement un problème de sécurité alimentaire pour les populations sinistrées qui n’ont plus de quoi se nourrir, mais c’est également une grande partie de l’économie pakistanaise qui se retrouve ainsi fragilisée. En effet, l’agriculture emploie près de 45% de la main d’œuvre au Pakistan et les pertes énormes dans le secteur risquent d’impacter l’ensemble de l’économie pakistanaise, avec notamment une pénurie de certaines denrées ainsi que l’augmentation générale des prix des biens alimentaires dans l’ensemble du pays.
La priorité demeure l’accès à l’eau potable
De la même manière, les points d’eau ont été très endommagés et une majorité n’est plus fonctionnelle. Les sources d’eau fraiche ont été polluées par les gravats, de nombreux puits ont été inondés, et nombre de pompes et surtout les réseaux d’approvisionnement en eau ont été détruits. L’accès à l’eau est une vraie préoccupation pour les populations dans les zones inondées, qui doivent pourvoir à leurs besoins élémentaires. 74% des réseaux d’approvisionnement en eau ont été endommagés dans les zones évaluées par ACTED dans le Upper Dir, réduisant d’autant l’accès des communautés à l’eau potable.
Face à ces nombreuses sources d’approvisionnement détruites, les populations déjà vulnérables et les enfants en sont réduits pour certains à boire de l’eau contaminée et impropre à la consommation, avec des risques induits d’être affectés par des maladies hydriques très graves. L’incidence des diarrhées et autres maladies est particulièrement préoccupante dans le Khyber Pakhtunkhwa, Sindh, le Punjab ainsi que le Balouchistan. Si rien n’est fait rapidement, cela pourrait déboucher sur des épidémies et une aggravation de l’état nutritionnel des personnes les plus faibles.
La mobilisation d’ACTED
Les équipes d’ACTED demeurent mobilisées sur les opérations d’aide d’urgence dans la vallée de Swat et de Dir où nos équipes sont présentes aux côtés des populations depuis plus d’un an. Depuis 2 semaines, ACTED procède à des distributions d’eau potable…
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