Palestine: l’olivier de la discorde

Arbre béni, symbole de paix et de sagesse sur une terre dite sainte, l’olivier cristallise les enjeux d’un conflit dont les racines demeurent difficiles à démêler. 

Une histoire, une vie contenues dans une simple écorce. Une puissance à peine imaginable avant de poser pied en Terre Sainte. Terreau fertile pour la plante bénie, la région regorge d’arbres sacrés. Choyés, mis en valeur, les détenteurs de la sève divine constituent l’essence d’une communauté, le sel d’une terre. 

« Si, en attaquant une ville, tu dois l’assiéger longtemps pour la prendre, tu ne mutileras pas ses arbres en y portant la hache ; tu t’en nourriras sans les abattre. Est-il homme, l’arbre des champs, pour que tu le traites en assiégé ? » Deutéronome 20:19

Boutade de l’histoire, saillie du passé. Et pourtant. De nos jours, l’olivier demeure la cible privilégiée d’un assaillant déterminé. Talon d’Achille d’une communauté, le feuillu paie de sa personne, victime d’un semblant d’hérésie latente. A moins que le comestible à noyau ne soit pas du goût dudit assaillant.

« Cependant, les arbres que tu sais n’être pas des arbres fruitiers, tu pourras les mutiler, les abattre, et en faire des ouvrages de siège contre cette ville en guerre contre toi, jusqu’à ce qu’elle succombe. » Deutéronome 20:20

Allégorie d’un conflit ouvert, les Ecritures n’ont pas pris une ride. Ou quand l’arbre divin détient une symbolique herculéenne. Persévérant, le peuple palestinien continue de planter ses graines, contre vents et marées. Car comme le disait Martin Luther « Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais quand même un pommier ».

Selon des chiffres publiés par OCHA, 1453 oliviers palestiniens ont été vandalisés en 2016. Ces derniers l’ont été principalement par des colons israéliens.

EAPPI / Tulkarem/Qalqiliya / Avril 2017

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