Première intervention au Zimbabwe : ACTED s’attelle à une relance structurelle de l’économie agricole

Déjà présente auprès des communautés en Afrique affectées par les principales crises humanitaires, ACTED se mobilise aujourd’hui pour venir en aide aux populations du Zimbabwe durement touchées par les conséquences de la crise économique et de l’insécurité alimentaire, aggravées par une épidémie de choléra. ACTED a envoyé deux missions d’évaluation dans le pays en juin et en septembre qui ont permis de dresser un état des lieux des principaux besoins et d’identifier les priorités auxquelles ACTED peut faire face ; en l’occurrence l’insécurité alimentaire, notamment liée aux difficultés rencontrées par les producteurs agricoles au Zimbabwe.
 
L’effondrement de l’économie, et particulièrement du secteur agricole, l’hyperinflation, les dissensions politiques et une série de mauvaises récoltes ont plongé en quelques années le Zimbabwe, ancien grenier à céréales de l’Afrique australe, dans une situation catastrophique. Les exploitants installés dans les anciennes grandes fermes commerciales tenues autrefois par les exploitants expropriés n’ont ni les ressources financières ni l’expérience pour maintenir les niveaux de production antérieurs et l’insécurité alimentaire touche aujourd’hui une grande partie de la population. Depuis un an cependant, le gouvernement d’union nationale, l’introduction du dollar US et du rand sud-africain dans les échanges économiques ainsi que la libéralisation du secteur agricole ont apporté une certaine stabilité préalable à la reprise économique. Toutefois, la situation alimentaire et économique de la majorité des foyers reste préoccupante.
 
La sécurité alimentaire du pays passe par la relance de la production agricole, particulièrement par les petits fermiers sur des terres communales. Ainsi de nombreux fermiers reçoivent des intrants de la communauté internationale. Néanmoins, à cause du manque de liquidités dans le pays (le troc est encore monnaie courante dans les campagnes) et de la structuration du secteur marchand, les prix de vente de leur production sont anormalement bas, les maintenant dans une spirale de pauvreté.
Afin d’aider ces fermiers à sortir de cette spirale, ACTED va intervenir en soutien à la vente des productions agricoles, en aval de l’action des autres ONG internationales. Pour ce faire, ACTED va procéder à l’achat des surplus de production en maïs et sorgho de 3000 petits exploitants ayant reçu des semences et des engrais de la FAO dans le district de Mutoko, dans l’est du Mashonaland (dans le nord-est du pays). Le paiement de ces achats se fera en liquide (pour 40%) et en bons d’achat (60%) ; les bons d’achat seront valables chez les marchands locaux d’intrants qui participeront à l’opération. Ce projet pilote soutiendra ainsi le rétablissement du secteur agricole en appuyant l’ensemble des acteurs-maillons de la chaîne (exploitants et marchands).
 
Les 600 tonnes de maïs et sorgho ainsi achetées seront distribuées comme aide alimentaire aux foyers les plus vulnérables du pays, en partenariat avec des organisations nationales déjà impliquées dans ces formes d’interventions. Le projet permettra ainsi non seulement de relancer l’économie agricole, pour contribuer à restaurer l’autonomie alimentaire du pays et améliorer les revenus des petits paysans, mais également d’apporter une aide alimentaire aux foyers les plus vulnérables gravement touchés par une crise sans fin.
 
Ce programme innovant, financé par la Coopération française, est la première intervention d’ACTED au Zimbabwe et pourrait être, en cas de succès, répliquée à grande échelle à travers le pays comme modèle de programme de soutien au secteur agricole marchand. Réelle levée de rideaux que cette intervention puisqu’elle pourrait alors donner naissance à un engagement structurel et sur la durée d’ACTED au Zimbabwe.
 
Plus d’infos: http://www.acted.org

Laisser un commentaire