Chaque jour à Ouagadougou, se tiennent de nombreux ateliers, colloques et autres rencontres, sur des thèmes divers et variés, mais de manière générale sur le développement et sur toutes les stratégies possibles pour y arriver.
Mais prenons le cas en particulier de la valorisation des produits locaux, de la promotion des exploitations familiales, de la souveraineté alimentaire … Que nous propose-t-on systématiquement aux pauses-café ? Des croissants, des pains aux raisins et des pains au chocolat ! Arrosés de Fanta, Coca Cola et autres sucreries. Et aux repas ? Du riz thaïlandais, des pâtes françaises, du couscous de blé marocain … N’y a-t-il pas ici un peu de contradiction ?!
Parfois des transformatrices sont même présentes, avec des échantillons de leurs productions, et quelle est leur principale difficulté commune ? L’écoulement de leurs produits, la recherche de marchés …
Leur premier marché devrait être celui des promoteurs de leurs produits ! Si celui qui veut encourager la consommation locale ne consomme lui-même que des produits importés, quelle est sa crédibilité ? Ne dit-on pas aussi que « les enfants suivent les exemples mieux qu’ils n’écoutent les conseils » (Roy Lemon Smith) ? Alors il faut savoir donner l’exemple.
Les femmes transformatrices du Burkina font pourtant preuve de beaucoup d’inventivité pour varier les mets proposés, de beaucoup de professionnalisme et font preuve d’un réel engagement pour valoriser leur pays, et préserver une richesse culturelle à transmettre aux générations futures. Il y a des dizaines d’ateliers et de colloques chaque jour, n’est-ce pas autant d’occasions de promouvoir l’économie locale en valorisant les produits locaux ? Et une invitation à ce que chacun l’applique chez soi ?
Les avantages de la consommation locale sont d’ailleurs plus larges que cela. Elle permet en effet d’avoir une alimentation plus naturelle, donc plus saine, en utilisant des produits riches nutritionnellement, et dont l’origine et la qualité sont connues. Peut-on en dire autant des millions de sacs de riz importés d’Asie qui se déversent sur les marchés africains sans aucune information fiable de fraicheur, de qualité et de salubrité ? Ou des produits industriels importés gorgés de colorants et de conservateurs chimiques ? Et dernier avantage, et non des moindres, le coût est bien moins élevé !
Il existe donc de nombreuses transformatrices de produit locaux à soutenir ! Que celui qui veut encourager les produits locaux le fasse d’abord lui-même en les consommant !
Pour ma part, j’ai testé et adopté le riz local étuvé, l’huile de sésame, le pain à la farine de mil, le pain au maïs, petit mil, mangue, sésame et anacarde, les biscuits au moringa, le couscous de riz à la patate douce et au moringa, le couscous de riz, maïs et soja, le miel du Gourma, les gâteaux à la farine de fonio et à la patate douce. De très bons produits, que les enfants adorent aussi !
Par Alexandra MELLE, Cooper-actrice E-CHANGER au Burkina Faso